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    • Asmondya

      Sécurisez votre compte Firestorm   04/03/2023

        Sécurisez votre compte Firestorm   Dans ce post, nous allons vous donner quelques bonnes pratiques afin de renforcer la sécurité de votre compte Firestorm.
      Pour rappel, votre compte est sous votre responsabilité, et vous êtes en mesure de le protéger sans que cela vous prenne plus que quelques minutes: pas cher payé pour se protéger des "hackeurs" et autres arnaques, non ?       Étape 1: Ajoutez un Authenticator (Authentificateur) La vérification en 2 étapes (ou 2FA) est extrêmement importante, et nous ne pouvons que vous conseiller de l'activer: C'est la meilleure des protections, et également un bon réflexe à prendre pour protéger vos autres données: chaque nouvelle connexion sur votre compte depuis un nouvel emplacement nécessitera un code que seul vous aurez. Comment l'activer: Ouvrez votre page de gestion d'authenticator sur le site. Cliquez sur "Activer mon authenticator". Téléchargez l'application Authy (meilleur que Google Authenticator). Vous pouvez en apprendre plus ici. Une fois l'application téléchargée, scannez le QR code ou rentrez le code généré par l'application manuellement. Votre Authenticator est activé! Vous devrez donc renseigner le code fourni par l'application à chaque connexion depuis un nouvel emplacement. Téléchargez les codes de récupération: Ça peut toujours servir!     Note: Une fois votre compte créé, n'oubliez pas de vérifier votre adresse mail. Sans ça, n'importe qui ayant accès à votre compte pourra en modifier l'adresse mail, et même le mot de passe.   Étape 2: Utilisez un mot de passe fort / complexe N'utilisez pas de mots du dictionnaire, mais de préférence une suite de caractères (lettres, chiffres, symboles) que vous seul connaissez. Une autre alternative consiste à choisir une phrase entière que seul vous connaissez, puis remplacez certaines lettres par des symboles (E -> 3, A -> 4, a -> @, etc) plus le mot de passe est long, plus il est difficile à trouver. N'utilisez ce mot de passe que sur Firestorm. De manière générale, essayez de ne jamais utiliser le même mot de passe sur différents sites. Des solutions, telles que KeePass existent, et peuvent s'avérer un excellent choix si vous avez du mal à retenir plusieurs mots de passe. Il s'agit d'un gestionnaire de mots de passes. Ne notez votre mot de passe nulle part ! Pas sur votre téléphone, pas sur votre ordinateur, ni au dos de votre liste de courses !       Étape 3: Sécurisez votre ordinateur Scannez votre ordinateur fréquement afin d'éliminer les malware, keyloggers et autres virus. Faites les mise à jour système lorsqu'elles sont disponible: n'attendez pas plusieurs semaines, car elles contiennent souvent d'importantes amélioration de sécurité. Si possible, faites en sorte d'être le seul à vous servir de votre ordinateur.       Étape 4: Amis & Famille ? Partager votre compte Firestorm avec vos amis, ou votre famille est fortement déconseillé: moins il y a de personnes qui connaissent vos identifiants, mieux c'est pour la sécurité de votre compte. Essayez d'adopter ces bonnes pratiques: Fermez votre session / déconnectez vous de Firestorm lorsque vous vous éloignez de votre ordinateur Ne divulguez pas vos mots de passe à vos amis / famille, et ne les laissez pas acceder à votre téléphone qui contient votre application Authy.       Récapitulons: Choisissez un mot de passe fort, unique, que seul vous connaissez. Vérifiez votre adresse mail, et installez un authenticator (de préférence Authy). Ne cliquez sur aucun lien douteux, et gardez votre ordinateur en "bonne santé" en le scannant régulièrement pour le protéger contre les virus & malwares. Aucun membre du staff ne vous demandera votre mot de passe. Ne le divulguez JAMAIS. Ne partagez votre compte avec personne, pas même des amis ou de la famille. Tous ces conseils sont dans votre intérêt, afin que personne ne vous vole quoi que ce soit, et que votre compte reste le votre !       FAQ: Question: J'ai perdu l'accès à mon authenticator, et je n'ai pas mes codes de récupération, que faire ? Réponse: Vous pouvez faire un ticket sur le support en fournissant le plus de preuves possibles que le compte vous appartient. Question: Quelqu'un m'a "hack" et a supprimé mes personnages et items. Réponse: Pour ce qui concerne les personnages, vous pouvez les restaurer sur la boutique, mais on ne pourra rien faire de plus: votre compte est sous votre responsabilité, c'est pour cela qu'il vous faut le protéger ! Question: Quelqu'un m'a volé mon compte, que faire ? Réponse: Techniquement, nous ne pouvons rien faire pour vous, comme expliqué dans cet article. Vous pouvez toujours faire un ticket sur le support en fournissant le plus de preuves possibles que le compte vous appartient.  
      L'Équipe Firestorm France
    • Asmondya

      L'équipe Firestorm France   04/03/2023

          Voici les membres des différents pôles de l'équipe Firestorm France    Veuillez noter qu'aucun membre du staff ne vous demandera votre mot de passe !    
    • Asmondya

      Liste des instances disponibles sur Oribos   05/03/2023

      Voici la liste des instances disponibles sur le royaume Oribos (Shadowlands) Nous savons que beaucoup d'entre vous aiment passer du temps sur les anciens contenus. Nous les avons donc tous testés et avons établi une liste avec l'état de chaque instance (fonctionne entièrement, partiellement, pas du tout). Cependant, a chaque patch, mise à jour ou correctif, il se peut qu'une d'entre elles soit affectée. Nous vous invitons donc à répondre à ce post si vous jugez qu'une des instances a changé. Par exemple : Suite à un patch, une instance qui fonctionnait entièrement a changé et un boss n'est plus faisable. Il vous suffit dans ce cas de nous le notifier en réponse au post et nous irons faire de nouveaux tests sur l'instance, puis en fonction de nos résultats nous vous répondrons et mettrons la liste à jour.  
Ilywln

Ahmed le fou

13 messages dans ce sujet

[HRP] L'histoire d'Ahmed le fou est en fait une succession de nouvelles assez courtes, commencées sur le forum du serveur Aile-de-mort en 2013, ne suivant pas nécessairement un ordre particulier, indépendantes entre elles, et tournant autour d'un personnage très particulier : Ahmed le fou. Ce personnage a pour particularité d'être un alchimiste incroyablement doué.

Ce n'est pas vraiment un background de personnage, mais plus une variation cynique et parodique autour de l'aventure, et de certains comportements d'aventuriers.

Durant toute ma "carrière" de rôliste sur Wow, j'ai continué à écrire sur ce personnage (peut être parce que pour bien des traits, il me ressemble ! x) ). Cela explique les différences de styles et de qualité que vous pourrez voir entre ma première histoire et la dernière. Je m’excuse d'avance pour les fautes et chimères orthographiques que vous pourriez trouver entre mes lignes.

En espérant que ça vous plaise !

[/HRP]

 

I) Le maître des sables

 

Révélation

Dans le désert brulant de Tanaris, il y a un coin que les nomades du désert, les bandits bat-le désert préfèrent éviter à cause de sa capacité surnaturelle à faire disparaitre les gens qui y pénètrent.

 Dans ce coin de désert, une tour d'une époque oubliée recensée sur aucunes cartes se dresse fièrement, de son architecture antique, au milieu des dunes environnantes. Dedans, des foules de parchemins, de fioles, de schémas, de poudres, le résultat d'une vie à appliquer la magie sur la matière, le résultat d'une vie d'alchimiste.

 Le maitre des lieux, un ancien membre brillant du Kirin Tor jadis en disgrâce se terre ici depuis déjà presque cinquante ans, ne paraissant pas plus de trente ans avec ses enchantements étonnants.

Il subvenait depuis toutes ces années grâce à sa magie, et son alchimie.

 Son talent d'alchimiste était tellement grand, que si il le voulait, il pouvait transformer d'un simple geste votre cœur en saronite, ou en diamant...

Au cours de ses recherches il avait découvert comment transformer n'importe quoi en tout, dans la demi-obscurité de sa tour, mais il lui restait le baroud ultime à réussir, l'ultime défi de l'alchimiste...

 Depuis trente ans, déjà, il s'acharnait a trouver la solution a ce problème légendaire, sans pour le moment y réussir, et par son acharnement, il était rentré dans les légendes des peuples nomades sous le nom d'Ahmed le fou.

 Aujourd'hui, le regard brillant d'une force peu commune sur son établi au milieu des cornues, des fioles et de tout un appareillage complexe, il retenta une expérience pour parvenir a ses fins.

Cette expérience lui était venue en regardant son "chaton" (en fait un immense et redoutable lion du désert qu'il avait réussi à apprivoiser), il lui fallait juste mélanger cette poudre avec celle-là, en prenant une mesure d’étoile de rosée, et une brassée gnome de titane, plus un peu de sang de troll.

 Une lueur dorée apparut alors au fond du récipient d'expérience, et le maitre grommela encore raté, en jetant rageusement par la fenêtre de la tour la pépite d'or pur qui était apparue au fond du pot.

 Celle-ci alla s'écraser 25 mètres plus bas, sur une pile de pépites de métaux rares semblable de 10 mètres de haut, et Ahmed, l'air désabusé, son visage tanné par le soleil de plomb et les sables du désert, regardait le lointain en pensant qu'il finirait par parvenir, quel qu’en soit le prix à réussir le défi ultime: transformer des métaux rares, tels que l'or ou l'élémentium, ou le titane en métaux courants, comme le cuivre, le fer, ou encore l'étain!

Même si jusqu'ici il ne trouvait au final que de l'or en final dans ses expériences, il gardait espoir, un espoir surhumain!

 Avec un ricanement surnaturel et inquiétant, il retourna a son établi, avec l'intention de reprendre son travail de dément, ses lunettes en équilibre instable, et son turban lui glissant sur le côté de son crâne, avec le regard encore plus fou que celui d'un gobelin qui aurait trouvé l'explosif ultime!

 

 

II) Les horribles bêtes

 

Révélation

Le nomade venu de loin, ayant traversé le désert a la recherche du légendaire Ahmed le fou commençait à regretter d’être là.

Il avait fini par trouver la tour d'Ahmed, et avait pris contact avec lui, mais soudain, le vieil homme avait décidé d'aller chercher du thé pour son invité, et avait quitté la pièce en recommandant gentiment au nomade invité de ne toucher un rien dans la pièce, sous peine de connaitre une mort plus ou moins douloureuse!

Le nomade attendait donc, un peu mal à l'aise, et regardait autour de lui, la pièce contenait un énorme fusil à percussion de fabrication gnome, la maquette d'une machine volante, un flacon d'une couleur rose bonbon  écœurant, des parchemins de partout, et une bouteille de vin millésime de Kul Tiras!

Ahmed revient alors, son turban de travers, et apporta au nomade une théière pleine avec deux gobelets en tentant de rassurer le nomade:

 

"Oui, excusez-moi, je reçois peu de gens ici, j'ai dû chercher mon thé, mais heureusement, je l'ai trouvé, il était entre le venin d'éternelle agonie, et le philtre d'angoisse d'Ombrelune! Hahaha! C’est drôle, non?'

Le nomade déglutit difficilement et regarda avec inquiétude son thé, qui avait l'air normal..."Trop normal, il doit sans doute être empoisonné !" pensa le nomade.

Prudemment, il décida d'attendre que Ahmed boive le premier cette boisson douteuse avant de boire lui-même.

 

Ne percevant pas son trouble, le vieil ermite demanda amicalement au nomade "Alors, mon garçon, que viens-tu faire ici?"

Le nomade, déglutit nerveusement et finit par dire " Heu...je souhaiterais que vous me fassiez un dissolvant absolu, on en a besoin contre les colosses d'Uldum qu'on a commencé à coloniser, vous voyez, et rien ne vient à bout de ces créatures!"

- Un dissolvant? haha, mon garçon, vous n’êtes pas sérieux, le meilleurs moyen c'est d'utiliser cette potion contre eux! Elle a des pouvoir fabuleux, elle élimine les élémentaires, et en plus elle fait un excellent condiment pour le ragout de murloc aux olives! Tenez!

Il tendait un flacon de couleur verte prairie au nomade curieux. Celui-ci le prit et regarda sous toutes les coutures avant qu’Ahmed ne lui dise d'un ton soucieux:

"Oui, par contre ne le secouez pas trop, ça a une fâcheuse tendance à exploser dans ces conditions!".

 

Le nomade était maintenant de moins en moins rassuré, et se préparais à prendre congé en expliquant a Ahmed le fou que son chameau risquait de se sentir seul, quand soudain, il vit que le vieil ermite semblait écouter quelque chose, alors que lui-même n'entendait rien.

-"Hem...monsieur. Vous allez bien?" demanda le nomade, inquiet.

-"Taisez-vous, vous, j'écoute C'thun, le dieu très ancien du coin, il ose...insulter ma mère?! Ça va mal se passer! NYAAAAAAAAARGGGGGG!" le vieux, avec une excitation croissante bondit vers l'énorme fusil gnome accroché au mur précédemment remarqué, et cria subitement en armant le fusil, avant de tirer toutes les balles du fusil dans les murs environnants...

"C'thun, me voici! HAHAHAHAHA!" éclata-t-il d'un rire dément!

 

C'est à ce moment-là que le nomade jugea qu'il était temps de partir, ce qu'il fit, sans un regard en arrière!

Quand il parvint a regagner son campement, il vit que celui-ci étais attaqué par des gardiens d'Uldum, il décida d'utiliser une cuillère a soupe de potion sur les géant, comme le vieux lui avait indiqué, et il vit avec incrédulité les géants se changer en...lapins!

Mais malheureusement, un lapin géant de taille de 1m20 et avec la peau en pierre, et les incisives en diamant  reste quand même dangereux, voire même plus encore! Les nomades l’apprirent avec stupeur cette nuit-là!

Cette nuit de mort appelée depuis la "nuit des horribles bêtes", rentra tellement dans les légendes nomades que maintenant encore, vous parlez a un nomade de lapin, vous êtes sûr de lui faire peur!

 

 

III) Le fou volant!

 

Révélation

L'homme qui se faisait appeler Ahmed le fou par les nomade du désert abysséen avait un gros problème (enfin deux, car il était fou!) : à l'heure où l'aube apporte la chaleur dans le désert, rendant la vie dans le désert à cette heure-là très agréable, il effectuait sa balade habituelle, quand en voyant dépasser le squelette d'un oiseau titanesque du sable, il lui prit subitement l'envie de voler!

 Comme de juste, il tenta de s'envoler en agitant désespérément ses maigres bras, mais il ne parvient pas à s’arracher à l'attraction terrestre d'un pouce!

 En revenant à son laboratoire de savant fou, il examina tous les moyens qu'il avait pour voler comme un oiseau:

 

 - Manger un ragout de petit salé au murloc, un plat tellement léger selon lui que cela ne pourrait que le faire voler!

-Apprivoiser un des redoutables vautours du désert et le persuader (si besoin est avec violence) de voler avec lui sur son dos.

-Acheter le plus d'explosifs possible à Gadjetzan, en espérant par le souffle de l'explosion provoquée s'envoler (cette idée lui avait été soufflée par un gobelin).

-Ou dernière alternative, demander conseil à un singe douée de parole, le célèbre Oniri.

 

 Ahmed le fou, avec enthousiasme, commença par appliquer la première étape, la plus plaisante, à son gout ! Mais lorsqu'il voulut sortir, il s'aperçut avec stupeur que le ragout qu’il avait mangé semblait le tirer étrangement vers le sol, au lieu de l’emmener dans les cieux!

Il tomba endormi au sol de son laboratoire après un si bon repas, et ne se réveilla que le lendemain. Notre pionnier de l'astronautique Azérothienne voulut ensuite mettre en application la suivante idée, il alla donc, armé d'un énorme maillet dans un nid de vautours du désert.

Là-bas, il tenta de discuter avec les pauvres bêtes, mais elle furent de mauvaise volonté, malgré, les coup de maillet judicieusement distribués! Le vautour finit par tomber "comme si lui aussi avait abusé de petit salé au murloc" pensa Ahmed. Dépité, il voulut mettre en application la troisième idée le lendemain.

 Il acheta donc en grande quantité de l'hydroglycerine a Gadjetzan, et décida, revenu dans son désert chéri de faire exploser le stock impressionnant d'explosif qu'il avait sous la main, mais malheureusement, quand il eut envie de les faire exploser après avoir disposé les charges, il se rappela, le jour tombant, que ses hyènes de compagnies devaient déjà gratter à sa porte, et qu'il était donc temps d'aller leur chanter leurs comptines habituelles!

 Le lendemain, il avait oublié ses explosifs, et donc il décida de passer à la quatrième idée, et alla donc voir le macaque Oniri (On-y-rit), qui habitait sur cactus de la vallée des chardonnier, au sud de Tanaris, et lui parla:

 -Bonjour, le singe, je souhaiterais te demander comment faire pour voler!

-Voler, c'est simple, humain en turban, c'est juste atterrir sans se tuer qui est dur! Mais après, si tu veux voler, qu'importe la durée, je te conseille de te jeter d'en haut de ta tour!

Mais si tu veux voler plus durablement, prends cette potion inédite, lui dit le singe en lui présentant une fiole contenant un liquide sombre et huileux.

 Avec avidité il empocha la bouteille, mais le singe le mit en garde en chuchotant:

"Fait gaffe, c'est quand même de la triche!"

 Avec l'empressement d'un écolier venant d'avoir un nouveau jouet, Ahmed décida d'appliquer les deux solutions du singe, en même temps! C'est à dire il se jetterait de la tour, aprés avoir bu la bouteille de Oniri!

Au sommet de sa tour, il but la bouteille, et sauta, et il s'aperçut que malheureusement il ne volait pas, mais semblait tomber lentement vers le sol.

De rage, il jeta la bouteille du singe qui tomba malencontreusement sur un bidon d'hydroglycérine qu'il avait installé la veille...

 Le souffle de 15 tonnes d'hydroglycerine fit remonter le vieil homme, en lui roussissant aussi un peu de barbe, au passage, mais il finit cependant encore par redescendre, et tomba dans le nid des vautours du désert qu'il avait visité lors de sa deuxième idée de vol, en plein su l’un de ses occupants.

 Le volatile, mécontent en poussant un piaillement aigu vola avec l'alchimiste sur le dos de façon désordonnée avant de le lâcher, a plus d'un kilomètre du sol désertique, et c'est ainsi, sa chute ralentie par la potion d'Oniri, qu'il tomba dans le marécage d''Aprefange, non loin de l'antre d'Onyxia.

Un dragon noir, revenant d'une partie de chasse dans le marécage appercu l'humain enturbanné, et pensant déjà en faire son déjeuner, fut arrêtée par la voix du vieil homme, qui déterminée, dit ces mots, en pointant un doigt crochu vers le draconien:

"Toi le lézard géant, tu vas être ma monture!"

 

 

IV) L'informateur

 

Révélation

Un homme et une elfe discutaient dans un coin isolé de la taverne de Gadgetzan.

L'elfe portait un curieux tabard représentant une épée et un bouclier jaune pale sur fond blanc, et un équipement soigné, alors que l'homme portait des frusques sans couleurs et abimées par le désert.

Pour le moment l'humain piochait et mâchonnait des biscuits aux scorpides (Fabrication gobeline locale), et jetait de temps a autre des regards furtifs vers les carrés de peau nue que laissaient voir l'armure légère de l'elfe. L'elfe, face a lui buvait avec délectation un verre de rhum de contrebande.

Dans un craquement de bois sec, un autre biscuit au scorpide disparut dans le gouffre sans fond que semblait être la bouche de l'humain, et l'elfe finit par lui demander:

-Alors, vous savez ce qu'il est advenu de la principale source de chaos du coin? Mon organisation est prête a vous payer généreusement les renseignement que vous pourrez nous donner.

-Ahmed? Oh depuis sa tentative de vol je l'ai pas revu, mais ça veut rien dire, ce gars là semble avoir fait un pacte avec tout les démons du désert!

-Comment ça?

Le bandit sourit cyniquement, dévoilant les restes d'une dentition :

-Vous appelez ça comment, madame elfe, un homme qui s'empoisonne, se fait sauter, agresser par des vautours géants du désert, courser par un dragon noir....et qui est toujours là après ça pour en parler ! Il reviendra sans doute dans le coin, a mon avis...

-Notre seigneur mercenaire redoute que ça soit un agent du chaos très puissant, et prévoit de lui envoyer un commando d'élite pour...euh...le faire taire.

L'humain laissa échapper un gras ricanement et, après deux biscuits secs au scorpide, il reprit un air grave et dit simplement:

-Madame elfe, sortez de la ville et au bout de 250 pas, environ, tournez vers l'est, vous verrez ce qu'il est arrivé aux mercenaires que le cartel Gentepression a envoyé pour calmé le vieux fou, et retournez dire ce que vous avez vu a votre seigneur mercenaire!

L'elfe sortit de sa poche 5 pièces d'argent pour payer son informateur, et les posa sur la table, où le ruffian se dépêcha, d'une main graisseuse de les empocher.

La mercenaire, finissant son verre de rhum, sortit de la taverne après avoir réglé sa consommation, et alla donc a l'endroit indiqué:

Il y avait là une bonne dizaine de mercenaires de toutes race, surarmés, précédemment payés par Gentepression, mais ils étaient tous sous forme de statues de sel!

Les grimaces sur leurs visages indique que la transformation n’avais pas été agréable pour eux! Autour du cou de celui qui semblait être le chef il y avait une pancarte en bois avec des inscriptions :

"Dégagez de chez moi, sales hyènes, vous m'insupportez, et vous n'aurez jamais ma recette de cuisse de murlocs aux champignons!"

 

La mercenaire déglutissait difficilement, le futur sous forme de statue de sel n'était pas la promotion qu'elle avait prévue dans sa vie! Elle allait rebrousser chemin pour repartir vers la ville, quand soudain, une immense ombre se fit sur le désert, et la mercenaire eut le temps de voir, avec ses yeux elfiques puissants, un immense dragon noir qui volait avec sur son dos un humain enturbanné.

Et elle eut aussi le temps d'entendre une voix de vieillard dire:

"Parfait, le dragon, on rentre a la maison, et je ne te change pas tout de suite en statue de sel! Quoique...j'ai bien besoin de sel pour ma soupe!".

Avant que l'elfe eu le temps de dire ou de faire quoi que ce soit, le dragon et son maitre étaient déjà loin, partis vers le plus profond du désert, le domaine d'Ahmed...

 

 

V) Les exploits du capitaines Sourkiev

 

Révélation

-Capitaine Sourkiev? Nous avons un problème... dit le garde Narofen essoufflé d'avoir couru dans tout Hurlevent.

-Quoi encore? Les mages du quartier de la magie ont encore bu trop et ont foutu le feu au quartier? Les nains du quartier des nains ont encore rencontrés des elfes? L'archévéque Benedictus s'est perdu dans sa cathédrale? Parlez, par la lumière! Dit le capitaine agacé.

-Euh...non..un dragon noir arrive par la mer, et il vole droit sur nous...

Le visage du capitaine rouge d'enervemment était subitement passé au blanc de la terreur, sans observer une transition par des couleurs intermédiaires.

Insensible a cet exploit très artistique , Narofen tremblant lui aussi demanda d'une petite voix:

"Que devons nous faire, capitaine?"

Un rugissement de dragon ôta au capitaine l'opportunité d'une réponse claire et construite.

La garde de Hurlevent était en alerte maximum: et enfin la cinquantaine de gardes alla dans le quartier des mages, où disait-on l'horrible bête s'était posée. Juste assez vite, en pensant à leur prime à la suite de cette mission. Mais pas trop vite, se rappelant qu'il est moins facile de dépenser sa paye dans l'estomac d'un dragon.

Le capitaine Sourkiev, fort de son courage habituel cria:

- Lieutenant, passez devant, partez en éclaireur, on vous couvre!

Le lieutenant, avec son courage non moins grand hurla:

-Sergent, partez en éclaireur, on vous couvre!

- Hem....Caporal? Fit le sergent...

Au bout d'un quart d'heure, et d'une partie de dés, le garde Narofen fut désigné et en recommandant son âme a la lumière, avec un courage digne de son capitaine, rentra sur la place où se tenait le dragon. Mais là, il vit juste un vieil homme devant une gigantesque statue de sel en forme de dragon, les ailes déployée.

Le vieil enturbanné regardait avec un air ébahi l'herbe et les arbres qui l'entouraient, comme si il n'en avait jamais vu.

Narofen réussit a demander, en balbutiant devant le vieux:

"C'est ...c'est vous qui avez tué ce dragon?"

Le vieil homme en turban se retourna vers lui et fronça les sourcils en disant:

"Mais non, je l'ai pas tué, sinon comment je rentre, moi? Il a juste tenté de joué au malin avec moi, mais il s'est aperçu qu'un lezard géant ne me fait pas peur!"

-Vous voulez dire qu'il est toujours vivant? le garde déglutit difficilement, un dragon a Hurlevent, ça pouvait signifier pour lui pas d'avancement en grade, voir même la mort!

-Mais oui, il suffit qu'il pleuve et il sera comme neuf! Mais il a promis de rester sage, car sinon il termine dans ma soupe! Car a mon age, jeune homme, vous savez il faut prendre soin de son corps, donc il me faut 4 a 8 grammes de sodium par jour, donc du sel, vous saisissez?

-Euh...oui, bien sûr, monsieur. Narofen ne savait plus quoi faire face au vieil homme, car on ne lui avait jamais appris a la garde comment se comporter face a un vieillard qui boit de la soupe de dragon et qui semblait aussi dangereux qu'un gobelin avec une tourelle lance missile de l'ile des conquérants!

Le garde décida donc subtilement de changer de sujet:

-Vous restez ici..euh..pour combien de temps? Et vous venez ici pour quelle raison?

-En fait j'étais venu pour voir un ami a Lordearon....un ami apothicaire...

-Ah?

-Mais on m'a dit qu'il était mort...

Narofen tenta de sortir toutes les condoléances qu'il avait apprise a l'ecole des gardes pour montrer au vieil homme son assurance:

-Mes condoléances, monsieur, je m'associe a votre deuil, et je...

Comme si il n'avait pas entendu, Ahmed continua

-Mais c'est pas grave, je repasserai un autre jour!

Laissant le garde éberlué, il prononça des incantations en langue étranges, sans que le ciel ne présente le moindre nuage, une pluie battante s’abattit sur le dragon, sur le garde et sur le vieil alchimiste.

Toujours muet de satisfaction, le garde regarda le dragon se re-transformer en dragon de chair et d'écailles, et vit ensuite le mage le chevaucher comme, si il s'agissait d'un cheval de ferme!

Avant que le dragon ne décolle, Ahmed dit en faisant une révérence élégante:

-Jeune homme, vous serez gentil de donner le bonjour au roi Terenas Menethil de ma part? C'est un ami, dites-lui Zarenn Westallstat est venu ici!

-Mais il est mort!

- Oui, oui, au revoir, mon petit!

Et le dragon noir décolla, vers la patrie désertique d'Ahmed...

 

 

VI) La cité des voleurs (Partie I)

 

Révélation

Les nomades, depuis longtemps, dans les heures les plus sombres de la nuit, autour de leurs feux murmurent une étrange légende, enfin plutôt d'un personnage de légende, Ahmed le fou.

Quand les nomades (aussi appelés les fils du sable) racontent cette légende a leurs enfants, peu  osent la croire, car elle est tellement invraisemblable ! Et là les enfants vont se coucher, persuadés d'avoir entendu une fois de plus une légende des temps anciens, et le conteur a un rictus mi amusé, mi inquiet aux lèvres...une légende..s'ils savaient !

 

Ahmed le fou passait pour le moment une bonne journée : Il avait réussi a transformer des pierres des sables en loukoums, son défi d'alchimiste de la semaine, il avait chanté une bonne partie de la matinée avec ses amies du désert, ses tendres hyènes de compagnie, et il commençait a s'ennuyer après être resté a regarder le ciel du balcon de sa tour depuis une heure et demi.

A son balcon, il commençait a s'ennuyer quand il vit un félin approcher de sa porte, et, de loin, croyant qu'il s'agissait d'une de ses hyènes de compagnie, il alla ouvrir.

Il se retrouva devant un homme assez étrange (presque aussi étrange que lui!), a qui il fit toute suite confiance. L'homme en se grattant la barbe mal rasée qu'il avait se présenta simplement:

-Je suis maitre Darn, c'est vous le vieux fou qui vit dans le désert et que les nomades surnomment...

-Oui, c'est moi le vieil ermite, mais je ne suis pas fou...enfin je crois! coupa le vieil homme en remettant bien son turban.

-Bon parfait, j'ai besoin de vous, car j'ai un léger souci, et je crois que vos tours de magie fumeux peuvent m'aider, et en plus vous êtes gratuit!

-Je vous écoute, jeune homme? fit Ahmed en souriant d'un air ravi.

-Bref...j'aurais besoin d'une aide pour rechercher la citée des voleurs, concoctez-moi une potion, un élixir, un remède de grand-mère, ou même un suppositoire qui puisse m'aider a trouver cette fichue cité! J'ai besoin de découvrir cette citée, car ça doit être un paradis: que des voleurs, des assassins, de l'argent facile, des belles voleuse, et tout ca caché! Vous vous rendez compte?

-Pourquoi ne pas demander a un voleur? C'est tellement simple! fit ironiquement Ahmed.

-Mon officier est un assassin, mais bizarrement, il a pas voulu me le dire, comme tout les clodos qui se prétendaient voleurs que j'ai croisés en venant ici! Et pourtant, je suis persuasif!

-La citée des voleurs...la légendaire citée..il me semble que mes hyènes de compagnie m'ont dit qu'une hyène du nom de Croc-de-diamant savait  où elle était, rapportez-moi sa cervelle pour en faire un élixir!

 

Une longue quête commença pour Maitre Darn, mais finalement, il revient a la tour d’Ahmed avec un sac taché de sang qu'il déposa devant lui.

-Ça n'a pas été simple, cette sale bête n'a pas été coopérative! Mais bon, avec des crochets a coquillages, et une écaille de Bathrodon, je lui ai ouvert le crane, et le contenu est dans le sac! se plaignit maitre Darn, en jetant devant Ahmed le sac qui sentait une délicieuse odeur de charogne.

-Hmmmm..parfait, je vais concocter cet élixir, restez dans mon salon, et ne rentrer pas dans mon labo ca pourrait exploser! Hahaha! acheva-t-il avec un rire dément.

 

Une demi-heure plus tard, tenant deux flacons a la main d'où s'échappait une délicieuse odeur de viande morte, Ahmed sortit de son labo, et dit au maitre Darn:

-Rien de plus simple, nous allons boire ça, et nous saurons où et comment nous rendre dans la citée des voleurs!

-Mais..vous voulez y aller aussi?

-Oui, je connais pas le coin, et ca me donne envie de faire du tourisme dans cette incroyable citée! Buvons la potion, et a la votre! Dit le vieux fou en souriant de son sourire parfait.

-Mais c'est dégueulasse, votre truc! Faudra que je me rince le gosier avec de la bonne gnôle pour oublier et faire passer le gout! grommela maitre Darn en reniflant la potion.

 

Des jours et des jours plus tard, sous l'effet de la potion, et en prenant le dragon noir d'Ahmed comme monture, ils avaient trouvé la citée, et s’apprêtaient a rentrer dans ce fratras de ruelles sombres et glauques où les vendeurs douteux en tout genre murmuraient leur propositions alléchantes aux individus de toute race habillés de cuir noir qui rodaient dans la ville.

-Poison d'agonie mortelle, promotion...ça ne va pas couter cher, pour une vie de vos adversaires!

-Je vends des Kriss...pas cher..parfait pour planter entre deux côtes de guerriers trop confiants!

-Arbalètes d’assassinat, les meilleurs des Royaumes de l'est!

Murmuraient les vendeurs encapuchonnés dans la pénombres.

 

Darn sourit au vieil ermite et finit par dire en souriant de ses dents semblables aux crocs d'un grand fauve:

- J'aime cette ville! Exactement le genre d'ambiance que j'aime! Ça sent l'or, les filles faciles, les trafics inavouables, et...

Soudainement, Darn se coupa dans son récit, et se mit a tâter fébrilement ses poches, et poussa un horrible juron avant de lâcher d'une voix enragée:

-On m'a piqué ma bourse! Les sales voleurs, ils sont encore plus voleurs que...que moi !

 

 

VII) La cité des voleurs (partie II)

 

Révélation

Dans une ville sombre et sans nom, il y avait des rues très propres, mais aussi très sombre parcourue que par des voleurs ou des assassins ou par quelques élus qui ont reussi a trouver la cité par des moyens magiques.

Deux de ces élus, un druide et un vieux mage ermite étaient dans l'auberge principale de cette étrange ville.

Ahmed fumait sa pipe en se grattant le turban en regardant la partie de carte que Darn était en train de mener contre un voleur.

-Ma dame de pique tue ton valet de cœur ! Hahaha ! a moi la monnaie ! Sauf si tu as quelque chose a ajouter, voleur ! dit Darn dans un rire gras.

-Je gagne, j'ai 5 as!

-Peuh..même pas vrai, lance un dés, et bois ton verre, pour approuver le résultat!

-7...c'est donc un chiffre impair compris entre 3 et 8, ce qui fait que...

Un observateur attentif se rendrait compte que ce jeu de carte avait quelque chose de curieux:

Il se joue avec 66.7 cartes (le 0.7 étant en fait un curieux dés appelé l'enfant bleu, un dés de 1 a 7!). Ce comprend en outre 7 as, deux rois, 16 dames, deux dés et ne comprenait pas de carte "7"!

Le vieil alchimiste décida de se balader un peu dans la ville, laissant son compagnon de route miser une de ses chaussures ainsi qu'un caleçon d'une propreté douteuse !

Il ne craignait rien dans cette ville, et les voleurs qui ne l'avait pas compris avait étés transformés en statues de sel dans une ruelle sombre.

Les portes n'avaient pas de serrures, car n'importe quel voleur pourrait crocheter les serrures, la ville avait un prince des voleurs très mystérieux et très craint a la fois , utilisant pour service d'ordre des ogres, assez forts pour être craints, et trop stupides pour pouvoir se faire corrompre!

Enfin, la ville possédait une autre particularité: les chats noirs étaient partout, rivalisant d'adresse et d'agilité avec les Voleurs et assassins de la ville.

 

Ahmed, depuis toujours avait une peur panique des chats, leurs préférant ses affectueuses hyènes de compagnies pour meubler sa solitude.

Donc en marchant pour venir a la taverne, il avait du transformer une dizaine de chat en fricassée de thon avec un de ses puissant sortilège d'alchimie!

Depuis, les chats de la ville le fixait avec l'oeil mauvais dés qu'ils le croisaient, en prenant bien garde de rester hors de portée des sortilèges d'Ahmed.

La rue était déserte, mais sur l'étal d'une marchande de dague encapuchonnée, une de ces horribles bête le regardait l’œil sournois...il commençait a reculer dans la ruelle sombre da laquelle il était quand son dos toucha un mur, et autour de lui des paires d'yeux verts comme des émeraude s'approchaient de lui en feulant leur mécontentement.

Ahmed était pris de terreur, et son turban, glissa sur ses yeux pour ne rien arranger, le rendant momentanément aveugle.

Quand il réussit a remettre son turban noir, il vit quelque chose d'horrible une mince silhouette humanoïde approchait en marchant un peu comme un chat, ce qui fit frémir de terreur le vieil ermite. Les sales bêtes s’écartaient pour laisser passer l'individu encapuchonné qui avançait vers lui !

Quand la silhouette fut a sa hauteur, devant lui, elle retira sa capuche, laissant apparaitre un visage sec et fin buriné par le soleil et rayonnant d'une dangerosité inquiétante.

Ahmed menacé par les horribles bêtes ne bougeait plus et ne respirait plus.

L'homme caressa un des chats noir qui ronronna en posant toujours un regard haineux envers Ahmed.

-Savez-vous qui je suis?

-N..non!

-Je suis le prince Torres, le maître de la ville, et j'ai comme l'impression que vous, et votre ami n’êtes pas le bienvenu ici, j'en suis désolé. Je vous surveille depuis votre arrivée, avec mon systéme de sécurité nettement plus efficace que mes ogres de garde ! En disant ça, il fit un geste circulaire en montrant les chats.

-Il me rapportent tout ce qui se dit, et même ce qui ne se dit pas! Et ils rêvent de vous transformer en charpie, mais j'ai une autre idée, bien plus amusante ! continua-t-il en souriant largement.

Il claqua ensuite les doigts,et les chats commencèrent a tourner autour d'Ahmed...tourner, tourner, il ne s’arrêtaient plus!

Ahmed, terrifié perdit connaissance dans la ruelle...

Il se réveilla dans sa tour, dans son fauteuil favori, et ne voyant pas Darn, il se dit purement et simplement qu'il avait rêvé!

Sans un regard, il rentra dans son labo pour fabriquer autre chose de nouveau, laissant derrière lui sur une table basse deux verres encore a moitié plein d'une mixture sentant la charogne a base de cervelle de hyène...prouvant qu'il n'avait pas rêvé!

Maitre Darn, quant a lui s'est réveillé encore vaseux affalé sur un trottoir a Gadjetzan devant une taverne, et sa version des faits étant que le verre d'eau qu'il avait bu après se huit bières ne devait pas être de bonne qualité, et qu'il avait juste pris une cuite monstre a Gadjetzan! Et il explosa de rage encore une fois en constatant qu'on lui avait encore volé sa bourse !

 

 

VIII) Zaba, l'apprentie trollesse

 

Révélation

Sous la chaleur du soleil de plomb de Tanaris, une jeune trolesse habillée de peau de bête avance difficilement, tiraillée par la faim la soif et la chaleur...mais ce n'était rien comparé a la terreur qu'on lisait dans ses yeux...

Elle marchait depuis des jours, déjà, et les vautours qui la suivaient n'auguraient rien de bon sur son avenir, elle allait terminer ici, et servir de repas aux charognards du désert.

La trolesse commençait lentement mais surement a trouver que le sable et les cailloux pointus du désert sur lesquels elle faisait régulièrement des pauses, de plus en plus faible étaient aussi agreable que des coussins en soie des sables...

Elle se releva péniblement après être tombée une fois de plus sur le sol, et fit quelques mètres avant de s'écrouler et ne plus bouger.

Les vautours qui attendaient se moment depuis si longtemps, s'abattirent en croassant de plaisir sur leur proie...

Ils allaient enfin poser leurs griffes acérées sur la trolesse évanouie, quand ils se firent transformer en sel et tombèrent au sol sans raison apparente.

La trolesse, regardant cela avant de s'évanouir totalement eu un mot a la bouche...

"Étrange..."

Quand elle ouvrit les yeux, elle eut a nouveau la même réflexion en regardant son environnement:

Il faisait frais, elle était couchée sur un lit et autour d'elle des caisses, des flacons, des objets étranges étaient dans la pièce.

"Étrange..." repensa-t-elle.

Elle faillit crier de terreur quand un grand et maigre vieillard portant une robe violette usée et un turban bleu apparut dans la piéce.

-Han..Han riva duti? demanda la trolesse dans sa langue natale, avant de s’apercevoir que le vieillard était un humain, ne parlant pas sa langue. Elle fut donc surprise de la réponse.

-Yu wi wassa Zarenn Westallstat, worl nehjo siame is s'machette t'ief cyaa is t'ief, Ahmed !  répondit le vieil homme, avec un accent quasi-parfait.

La trolesse, prenant confiance en entendant sa langue natale commença à parler commun, une langue qu'elle maitrisait assez bien, pour l'avoir entendue auprès de prisonnier de sacrifices!

-Et moi je me nomme Zaba Calem'zil Dewdena ! Merci à vous, humain de m'avoir sauvé, je serais morte dans ce désert !

-De rien, mes Hyénes ne mangent pas de trolls, vous avez de la chance! Mais que faisiez-vous en plein désert ? Seriez-vous aussi folle que moi?

Les yeux de la trolesse luirent alors d'une lueur vengeresse.

- J'ai fui mon village car des homards des sables ont pris le contrôle de la cervelle de mes amis, de ma famille, et ils voulaient me tuer!

-Des homards des sables ? Avec une sauce au vin blanc de Théramore, ça peut être bon, ça! dit Ahmed en sortant un vieux grimoire et en montrant une illustration du grimoire à Zaba.

"Des homards comme celui-là ?" demanda-t-il, en montrant une illustration d'un silithide.

-Oui! Ces sales bêtes je leur cwache dessus! dit-elle, avec la colère lui refaisant retrouver son accent troll.

-Hmm...des homards, dans mon assiette, ça serait pas mal! Mais aussi...mes hyènes m'ont racontées qu'en te reniflant, elles ont sentis la magie en toi...serais-tu mage ?

-Non, je sais juste que je m’énerve, des phénomènes étranges se sont produits...Par exemple, j'ai résisté à l'influence des homards !

-Donc tu es mage ! Voudrais-tu être mon apprentie, en cuisine comme en magie, et on réglera leur compte à ses homards, pour la cuisine!

 Le vieil homme, curieusement repassa dans la langue trolle pour demander à Zaba la confirmation du début de son apprentissage:

- Riva is cyaa iyaz mekk or'manley ? demanda-t-il d'un air grave.

-Noh! répondit Zaba simplement, avec dans les yeux un farouche espoir de vengeance envers les silithides...avec l'aide de son maitre, elle tuerait tous les silithides...jusqu'au dernier, pour libérer sa famille...Elle était devenue l'apprentie d'Ahmed le fou.

[HRP] Tout le monde n'a pas des facilité en langage troll, donc voici quelques traductions ! (merci TRP 2)

"Han..Han riva duti ?" = "Qui...qui êtes-vous?"

"Yu wi wassa Zarenn Westallstat, worl nehjo siame is s'machette t'ief cyaa is t'ief, Ahmed !" = "Je m'appelle Zarenn Westallstat, mais tu peux m’appeler comme tout le monde, Ahmed !

"Riva is cyaa iyaz mekk or'manley ?" = "Veux-tu être mon apprentie?"

'Noh!"= "Oui!"

 

 

IX) L'invité

 

Révélation

Aux heures chaudes du jour, la vie dans le désert est insupportable, et humanoïdes comme bêtes locales l'ont bien compris. Ahmed, pour passer le temps dormait donc dans sa tour, en ronflant avec le bruit d'une corne de brume.

Son apprentie en magie, Zaba, l’apprentie trolle, ne dormait jamais a cette heure, donc elle s'occupait comme elle pouvait, en chassant les petits lézards du désert qui venaient s'abriter du soleil de plomb dans la fraicheur de la tour d'Ahmed. Une fois cuits, ils seraient délicieux, pensa t-elle en courant après une de ces bêtes.

Le lezard, acculé contre un meuble, décida de rentrer dedans avec un couinement terrorisé.

Patiemment, connaissant l'amour de son maitre pour le rangement approximatif, Zaba ouvrit le meuble précautionneusement, en se demandant qu'allait-elle trouver dans ce meuble...

Un fatras tomba au sol, contenant un bilboquet ogre (une massue ornée de pointes), des flacons de vin de Kul'Tiras, un parapluie de la foire de sombrelune, une rose des sables, et mille autres choses aussi incongrues!

Elle soupira de découragement en se rendant compte que sa friandise sur patte s'était échappée, et allait refermer le meuble quand un éclat émeraude attira son regard, il s'agissait d'une magnifique bague en émeraude taillée avec une monture en eternium, ornée d'un symbole magique étrange.

Les trolls, comme les humains, aimant les trucs qui brille, Zaba l'apprentie trolle le passa a son doigt, en se demandant en quoi cet anneau était-il magique...

Dans la langue des mages, que Ahmed lui avait inculquée, elle décida de tester l'anneau dans sa chambre.

 

"De'ril Zarghosnan byn revelem peuvorisn" incanta-t-elle regardant l'anneau de ses grand yeux rouges en attendant, au minimum une petite étincelle magique.

Mais rien ne se passa, et la trolesse s'assit sur son lit un peu déçue, lorsqu'un raclement de gorge se fit entendre derrière elle dans sa chambre!

Inquiète de ce qu'elle allait voir, elle se retourna lentement, pour apercevoir un elfe de sang mouillé avec des chouchous dans ses cheveux, comme tout les elfes de sang, et portant un caleçon de bain rose avec des fleurs vertes, comme euh...

 

La trolesse se grattait la tète en regardant l'anneau, alors que l'elfe petit a petit qu'il regardait Zaba, blêmissait.

"Oh mon dieu...un monstre! Je prenait mon bain tranquille quand soudain..pouf! Je suis tombé où? Haaaaaaaaaaa!"

"Ferme-là, t'es au milieu du désert, et il semblerait que je t'ai invoqué accidentellement!" répondit la trollesse agacée par les bruits de l'elfe de sang qui commençait a lui porter sur le système.

"Le désert? Mais c'est horrible pour la peau ça, le sable! Et je suis sûr qu'il n'y a même pas de vendeur de shampoing a la framboise dans le coin! Haaaaaaaaaaaaaaa!"

Zaba, prit une bouteille de vin de Kul'tiras qui trainait toujours dans le coin et s'en servit pour faire taire l'elfe qui de sa voix aiguë commençait a lui vriller les tympans.

Le cri s’arrêta net, et a partir de là, elle tenta de réfléchir sereinement: il semblerait que l'anneau qu'elle avait au doigt lui permette d'invoquer des elfes bruyants et stupides!

"En plus ils ne sont même pas mangeables, à cause de leur nourriture bizarre!" pensa la trolesse en regardant l'elfe qui encombrait le plancher de sa chambre.

D'une légére incantation elle envoya magiquement l'elfe vers l'étendue d'eau la plus proche, vu que ces drôles de bêtes semblaient aimer l'eau! Elle se rappela plus tard que la mer dans le coin était remplie de requins.

Prise de pitié pour l'elfe, elle décida de réparer sa faute en réutilisant l'anneau pour le faire revenir. mais elle ne réussit qu'a invoquer avec l'anneau qu'un chat.

Le chat dans les bras, elle comprit que l'anneau magique invoquait aléatoirement des êtres vivants!

 

Elle eut une pensée pour l'elfe qui devait sans doute se battre contre les requins, et puis ensuite, elle réfléchit à la façon de cuisiner le chat (en sauce, au grill, ou en bouillon ?), et oublia l'elfe de sang.

Quelques jours plus tard, des pécheurs gobelins de Tanaris firent une drôle de découverte: Sur la côte, durant la nuit, s'était échoué un de ses immense requins qui ne croisent qu'au large. Dans la mâchoire du mastodonte,les gobelins repérèrent des restes d'un caleçon rose avec des fleurs verte, et des chouchous.

Le requin était mort, mort d'intoxication alimentaire!

 

 

XI) Vente à domicile

 

Révélation

La thermodynamique, comme chacun le sait, repose sur trois principes de base tout le temps applicables, et l'un d'eux est que, si un système reçoit une somme d’énergie, il doit en éjecter la même quantité, et pas forcément sous sa forme de départ.

En Azeroth, ces principes fonctionnent bien, malgré la magie environnante. Tenez, prenons un exemple frappant : une tribu de quinze trolls des sables est sous le soleil brulant de Tanaris. Un gobelin vient les voir pour leur vendre des "verroteries" comme il les appelle.

Les trolls des sables, doivent évacuer l'énergie calorique qu'ils reçoivent du soleil, en courant après le gobelin, par exemple. C'est une méthode peu efficace sur le long terme, mais pour un troll, elle présente le double avantage de s'assurer un repas du soir, et de temporairement se rafraichir par les mouvements d'air en course.

 

Le gobelin courait fébrilement dans le désert, tâche ardue, car le sable s’effondrait un peu à chaque fois qu'il courait, et qu'il était chargé de sa besace de babioles qu'il ne voulait pas lâcher. Entre deux ahanement, il trouva le souffle pour dire :

-Et merde...je le savais, j'aurais écouté maman et pas venir faire le con dans le désert! J'ai tellement de bol qu'a tous les coups, quand il pleuvra de la soupe, ça sera une fourchette que j'aurais à la main !

Au détour d'une dune, il s'appuya sur une pancarte, en tentant désespérément de reprendre son souffle, puis il continua avancer, a un rythme plus soutenu.

Cinq minutes plus tard, en posant un œil sur la pancarte, les trolls décidèrent que, finalement, ils n'avaient pas si faim que ça.

"Ami des hyènes entre, ami des... chats meurs ! (celui qui avait écrit la pancarte semblait avoir tremblé en écrivant le mot "chat" tant il l’horrifiait).

 

Péniblement, le gobelin avança, jusqu’à apercevoir une antique tour elfique, qui semblait comme posée sur le sable chaud désert. Il se traina jusqu'à la porte et s'effondra contre la porte avant d'avoir pu y sonner ! La porte s'ouvrit à ce moment-là sur un vieil humain de grande taille, mais très mince, avec une longue robe violette usée et un turban défraichi de même couleur. Il ressemblait à un...épouvantail pensa Yasnabo Vrilleboulon.

-Euh...bonjour, monsieur, vous êtes le maitre des lieux ? fit le gobelin en tentant de reprendre une consistance après l'aventure qu'il venait de vivre.

-Bonjour, vous êtes quoi, vous, repas pour hyènes ambulant ? fit le vieil homme en souriant largement.

-Euh...je suis Yasnabo Vrilleboulon, vendeur ambulant, et puisque vous me parlez de hyènes j'ai à vous vendre cette magnifique friandise pour hyènes, garantie 100% viande de gnome ! fit le gobelin, ses instincts de commercial revenant au galop, en sortant de sa besace un bout de viande d'aspect douteux.

-Ah ? C'est vrai? Vous en prenez combien? fit Ahmed, l'air vraiment intéressé par la friandise informe.

-20 pièces d'or, mais à ce prix-là, je vous offre aussi un exceptionnel pot d'eau en poudre...utile pour euh...les soins de visages !

-Vendu ! fit Ahmed en alignant les pièces d'or.

-Mais cher client, saviez-vous que...

 Et le gobelin continua à vendre a Ahmed a des prix tout simplement scandaleux les objets les plus improbables les uns que les autres, allant du couteau de 20 kg (utile pour les travaux de précision en laboratoire), un authentique string orc en peau de talbuk retournée, une brosse à dent murloc, un collier en dents d'ours (fait avec de véritables dents de sabre de nuit).

 

Les poches alourdies de monnaie clinquante, Yasnabo voulait conclure la séance de vente par un objet réellement exceptionnel, qu'il pourrait vendre 100...non 500...oh, allez soyons fous, 1000 pièces d'or a l'épouvantail bourré de fric qu'il avait devant lui ! Avec un sourire d'arracheur de dents, il dit :

-Et voici le clou du spectacle, un objet que j'ai trouvé chez les trolls des sables sur les restes d'un nain a moitié dévoré ! Un magnifique anneau en...euh... (Yasnabo tournait et retournait l'anneau  dans ses doigts en tentant d'imaginer un nom exotique au métal brillant composant l'anneau)...en titane, rubidium avec une pincée de chromium et de...euh...vanadium avec un authentique saphir et des runes magiques dessus! Il possède le pouvoir de vous rendre...euh...invisible...enfin je crois...achetez-le, et vérifiez !

Ahmed prit l'anneau et l’observa en long en large et en travers l'air curieux. En tant que maitre des expériences, il dit au gobelin en ricanant:

-Vous rigolez, c'est de l'eternium infusé laminé à chaud, regardez, ça se voit ! Un seul moyen de le savoir, il possède un petit gout de fricassée de thon à l'ail très caractéristique, permettez, je vérifie !

Et devant les yeux effarés du gobelin, Ahmed mit l'anneau dans sa bouche et le serra entre deux dents. Au moment, où il le fit, Yasnabo vit le vieil humain disparaitre dans un "pop" sonore, le laissant seul dans la tour d'Ahmed.

Quand il se fut remis de ses émotions, sa réaction fut:

"Eh! Ce truc marche vraiment, le vieux me doit 1500 pièces d'or ! Plus les taxes d'essayages et de dégradations potentielles, la TVA (Taxe Variable d'Avarice), l'assurance...il me doit au moins...4263 pièces d'or ! C'est scandaleux !"

Loin, très loin d'ici, dans un autre "pop" sonore, un vieil homme apparut dans un laboratoire d'étude de magie chaotique, a Dalaran.

Devant son regard s'étendait un laboratoire plein de fioles, de poudres d'instruments magiques de précision.

D'un geste ample, il fit apparaitre son grimoire qu'il avait laissé dans sa tour, en Tanaris, et commença de nouvelles expériences.

Ahmed poussa un rire satisfait, il allait enfin pouvoir s'amuser !

Depuis quelques semaines, drôle de coïncidence, on signale dans la région de Dalaran des buissons qui bougent, des nuages agressifs, des murlocs intellectuels et des troupeaux d’hyènes volantes.

 

 

XII) Cœurs d'or

 

Révélation

Les scientifiques azerothiens s'accordent tous pour dire qu'il existe cinq grandes forces dans l'univers : La force gravitationnelle, la force thermique, la force néantine , la force obscure, et la dernière force, la plus improbable de toute, la force magique.

Un bon alchimiste doit pouvoir jouer, transformer et maîtriser ces cinq forces, et sont donc bien moins limités que les mages, qui ne touchent pas aux forces de l'obscur ou celle néantines.

Et a fortiori, bien moins limités que les gens normaux, qui ne savent qu'utiliser la force thermique, pour griller un poulet, par exemple !

 

Le poulet sauvage grillait délicatement sur sa broche, surveillé par l’œil expert du chasseur troll Yashbi Nasboda, un troll, qui en ce moment même était en train de réparer d'un oeil expert les flèches que son arbalète tirait habituellement.

Flèches dentelée redoutables comme la mâchoire d'un requin, conçues pour transformer la cible en charpie a l'impact, car pour un troll, c'est bien plus simple de faire bouillon avec la cible après ! Ce troll était surnommé "Flechette".

A coté de lui, se tenait l'ex-soldat de marine de Hurlevent Wrenn Anderson, une véritable montagne de muscle en armure lourde de marine, dont les symboles de Hurlvent semble avoir étés arrachés avec acharnement.

Déserteur recherché pour "actions contraires a l'honneur", mutinerie, meurtres, et plein d'autre choses dont il n'ira pas se vanter a jeun.

Une grosse épée a lame en dents de scie était posée prêt de lui, la poignée décolorée par la sueur que seul un puissant entrainement pouvait engendrer incitait l'oeil attentif a la prudence.

Ses ennemis l’appelaient "Andy", mais ils ne pouvaient le faire qu'une fois. Après ils perdaient la tête. Et pas au sens figuré.

Dernier membre du  groupe de "héros", si l'on peut dire : Cinn Aubeciel. Ancienne apprentie mage du Kirin Tor, devenue prêtresse spécialisée dans la guérison de l'offensive chanteguerre, qui dés la fin du Fléau s'est désengagée. Seul un motif fait briller ses yeux verts : l'or , et elle a rejoint le groupe d'Andy et de Fléchette pour cette raison.

 

Le groupe se baladait déjà depuis des mois en Norfendre,pillant d'anciennes ruines Bien nées, volant des objets a revendre chez la Horde comme l'alliance, et exterminant sans vergogne ceux qui se mettraient au travers de leur route. Cherchant la gloire, la renommée, mais surtout l'argent !

Cinn mangeait une cuisse de poulet de façon distinguée, alors que Flechette, gêné par ses défenses de troll, mangeait d'une façon assez...peu distinguée ! Wrenn, quand a lui regardait la carte en rongeant un os du poulet, perplexe.

-Ah merde..on s'est encore paumé dans une zone bizarre, on est pas loin de Dalaran, on doit s'attendre a des trucs encore plus dément que ce qu'on voit d'habitude !

-Comment ça ? Rega'd mec, la zone, elle est normale ! avança Fléchette en balançant un os de poulet au loin.

-La zone possède un indice magique élevé, sans doute un mage puissant opère dans le coin, fit Cinn en se relevant.

 

"Exactement!" fit un buisson proche en remuant des feuilles.

 

Wrenn tira son épée, et Flechette arma son arbalète.

-Oh merde, faut qu'on se tire d'ici, alors ! fit Wrenn.

-Ca pas être bon pour les esprits, mec, jsui d'accord !

Cinn soupira, et avec un sourire de prédateur, elle se rassit devant le feu.

-Qui dit mage, dit richesse, t'as déjà vu un mage pauvre, toi ? Non, donc on a le moyen de se faire du fric, et pas qu'un peu ! Je me souviens de quelques trucs appris a Dalaran pour retrouver la source de la perturbation magique. On y va, on trucide le mage sénile qui y est, on le pille, et on se casse ! Fin de l'histoire !

 

Le sourire malsain de ses deux complices s'ajouta au sien, ils n'avaient aucune pitié, aucun cœur, et si les discours moraux les indifféraient, ce n'était pas le cas du langage de l'or !

Des kilométres et une heure plus tard, ils arrivèrent aux abords d'une chaumière tout a fait banale d'aspect.

Avec une habitude que seul plusieurs années de pillage donne, Wrenn défonça la porte dans un mugissement, a coup de pied et il rentrèrent dans un laboratoire encombrés des objets les plus divers.

 

Un vieil homme enturbanné apparut de nulle part devant eux avec un sourire amical aux lèvres.

-Ah je vous attendait !

Flechette, plus par réflexe que par gestes conscients, tira trois flèches contre le nouveau venu, mais avant de fouiller la chair de leur cible, les flèches eurent un comportement étonnant:

Une se transforma en colombe, l'autre se transforma en chocolat très appétissant qui tomba avec un petit bruit au sol, et enfin, l'autre ne se transforma pas, mais s'arrêta en l'air et tomba sur le sol.

 

Wrenn, Cinn et Flechette se regardèrent avec un air ébahi.

Devant eux, le vieil homme les regardait avec curiosité, sans une once de crainte, comme si rien ne s'était produit.

-Eyh, ça c'est pas banal, mec ! fit Flechette en ramassant le chocolat et en le mettant dans sa bouche.

-Oh, si j'étais vous, je ferais attention, ça peut être piquant ! Fit le vieux mage en souriant au troll qui mâchonnait son chocolat.

Il le recracha subitement en se tenant la langue, devant l'air toujours ébahi de Wrenn et de Cinn.

-Putain, ça pique ! Saloperie ! Ça mec, tu vas me le payer ! fit-il en se tenant toujours la langue.

-C'est une flèche, normal que ça soit piquant ! Eh oui ! fit le vieil homme en souriant toujours de manière amicale. Et que puis-je pour vous, amis étranges amis des arbustes parlants ?

Cinn tira de sa ceinture son fin cimeterre et l'agita devant le mage.

-On vient pour votre or ! La bourse ou la vie, l'humain, ou je me servirait de la seconde après avoir prise la première ! Fit-elle en souriant de façon malsaine !

-De l'or ? Je n'en ai pas, je suis alchimiste, ma fille ! Je transforme des choses en d'autres, je ne les sort pas de nulle part ! Il faut un objet a transformer en or, et comme vous êtes si gentille, je le ferait pour vous ! lui répondit le vieil homme en turban en souriant toujours avec un air amical et chaleureux, comme si il n'était pas menacé par trois soudards en arme !

 

Chaque membre du groupe fouilla alors dans ses poches fiévreusement pour trouver quelque chose a transformer en or, mais ils ne trouvérent rien.

Flechette eut alors une idée qui sur le coup paraissait géniale :

-Hé mec, t'as qu'a me transformer en or ! Si tu sais me garder vivant, bien sûr !

-Bonne idée, je veux aussi ! Fit Wrenn en ayant dans les yeux la même lueur fiévreuse dans les yeux. La fiévre de l'or.

-Oui ! Fit Cinn, suppliante.

 

-Comme vous voudrez, mais ça ne durera qu'un mois, sur des personnes vivantes ! fit le vieil homme.

-Ça sera déjà bien ! Fit Cinn, en sautillant sur place comme une gamine excitée.

 

Le vieil alchimiste ramassa alors quelques composants sur un plan de travail, et avec une craie, il fit des cercles cabalistiques sur le sol, le groupe des pilleurs étant à son exact milieu.

Et il prononça une formule dans une langue qui n'avait plus été entendue sur Azeroth depuis quinze siècles.

Il y eut un éclair dans la salle, une fumée verte se dégagea et obscurcit la pièce un instant, et quand elle se dissipa, le groupe peut observer que leur peau auparavant normale avait pris des teintes dorées du plus bel effet.

Un observateur externe aurait remarqué, qu’accessoirement, le groupe des soudard étaient maintenant nus comme des vers dans l'atelier, mais les intéressés était tellement émerveillés d'être devenus ce qu'ils cherchaient sans relâche a avoir qu'ils n'en n'étaient plus a ça prêt !

 

Après avoir ramassés leurs armes qu'ils avaient posées contre un mur , ils prirent le chemin de Dalaran, toujours bercés et en admiration par leur nouvelle forme.

Quand ils arrivèrent dans Dalaran, a chaque coins de rue, les gens murmuraient, et une foule commença a les suivre dans la ville, de plus en plus près.

Un troll , une armoire a glace aux muscles saillants humaine armée d'une grosse épée, ainsi qu'une elfe armée d'un fin cimeterre, tous semblant êtres fait d'or pur et tous sans le moindre vêtements, forcément, ca attirait l’œil !

Quand ils virent des avis de recherche a leur noms dans toutes les villes du Norfendre, ils prirent toute la conscience de leur bêtise.

Ils n'étaient ni plus riches qu'avant leur transformation, ou plus exactement, ils pouvaient l'être a condition de s'amputer d'un membre ! Ils étaient certes devenus célèbres, mais pas dans le bon sens, très rapidement, tout les aventuriers du Norfendre les cherchèrent.

Après un très rude combat contre de très nombreuses personnes avides que la vue de l'or  (et plus encore d'une elfe nue en or !), le groupe put enfin partir loin de Dalaran.

Et après un mois a se terrer comme des rats dans les coins aux climats les moins supportables du Norfendre, leur souhait disparut, et ils redevinrent comme avant, guéris a jamais de la fiévre de l'or.

Ce groupe, que tout le monde appelle les "cœurs d'or" en souvenir a cet événement ridicule, doit être le seul groupe de mercenaires qui travaille que pour la gloire et qui refuse votre paiement en or avec une grimace si vous leur tendez une bourse de cents pièces d'or !

 

 

XIII) La marchande de mort

 

Révélation

Si vous passez un jour en Norfendre, ne manquez pas la forêt du chant de cristal, c'est un paysage tout simplement unique au monde.

Ses arbres translucides, ses couleurs flamboyantes ou froides, suivant l'endroit, ses ruines majestueuses, mais surtout, son calme !

 

Tout était calme dans ce matin comme un autre : le grillon insouciant se faisait odieusement dévorer par une araignée, qui se faisait dévorée au même moment par un oiseau lascif, qui se fit lui même abattre dans un croassement plaintif par un redoutable tigre a dents de sabre.

Tout était calme jusqu’à ce qu'une secousse sismique se fasse ressentir dans toute la forêt, alors qu'une explosion se faisait entendre, accompagnée d'un nuage de fumée noire.

 

Dans les ruines de ce qui avait du être une maison en pierres grossières, se tenait un vieil homme, au regard brillant (à la limite de la folie).

Il portait un turban violet sérieusement roussi par l'explosion et ses vêtements simples et usés, qui cachait a grand peine une silhouette très maigre, mais très haute.

-Foutue formule infaisable ! J'ai raté une fois de plus ma recette d’omelette au gnome ! Cela dit, il me manque un gnome, ça explique peut être cet échec, mais je réussirai ! fit Ahmed en se relevant et en époussetant ses vêtements.

Cette formule était le dernier défi alchimique d'Ahmed le fou, et cette fameuse omelette était sensé transformer quiconque en mangerait en version réduite du mangeur. Le vieux fou en voulait pour que sa brave hyène de compagnie lui serve de monture, chose difficile, malgré de nombreux essais, quand Ahmed fait 1 mètre 80 !

 

Il décida donc de placer dans toute la forêt des pièges a gnome : un boulon ou un bout d'appareil mécanique pour appâter le gnome, et le tout dans un filet a mailles serrées pour le capturer. Le tout agrémenté de clochettes pour indiquer au chasseur quand il reçoit une proie.

En attendant que son piège fonctionne, Ahmed, pour passer le temps  transforma, avec ses talents d'alchimistes incomparables, un arbre en table de banquet débordant de nourriture.

Et alors qu'il finissait de manger un clafoutis au myrtilles qui n'aurait pas dépareillé sur la table d'un empereur, quand le bruit des clochettes retentit. Le chasseur enturbanné bondit vers son piège pour trouver une gobeline en train de ramasser les boulons "appâts".

-Que de la camelote, ces boulons, mais bon, si je vends ça a des murlocs ou a des troggs en leur disant que ça va les protéger des malédiction des maladies et des guignols en armure qui viennent leur péter les dents, ça va me faire de la thune ! La gobeline se mit a rire avec un gazouillis d'enfant heureux.

-Ah un gnome ! Parfait, je vais enfin pouvoir faire mon omelette ! Fit le vieil alchimiste en avançant vers le piège en se frottant les mains.

-Ah un client ! Parfait ! Je suis Kirsen Yahabb. Alors, vous voulez quoi ? Armes, fusées ou explosifs, je suis la spécialiste ! fit la gobeline souriant de toute ses dents, visiblement satisfaite par sa rime approximative.

 

Alors qu'elle se dégageait, visiblement sans efforts, du piège a gnome, Ahmed l'observa de bout en bout : Lunettes vertes, costard cravate de mise, bottes de cuir, ainsi qu'une envie de s'enrichir obsessionnelle, courante chez les gobelins .

C'était une vendeuse de...euh...un vendeur gobelin, quoi, donc avec sur elle le minimum syndical d'explosif, soit de quoi faire sauter un quartier d'Hurlevent, habitants compris.

-Viens par là, tu sera très bien dans mon omelette ! fit l'alchimiste en avançant vers la gobeline.

- Du calme, cher client, envie d'armes à feu ? J'ai ce qu'il vous faut ! Fit-elle en ouvrant son costard, laissant apparaitre dessous une impressionnante collection d'armes a feu de calibres divers, ainsi que d'autres engins explosifs.

Comme un enfant s'arrête devant un magasin de jouet, Ahmed s'arrêta tout net, comme si le fait d'avoir fait exploser sa maison ne représentait pas une raison suffisante pour arrêter de jouer avec des engins a mèches.

-Ici on ne croit qu'a la magie, plutôt qu'en la science, c'est crétin, tout comme dans la marche de l'ouest ! Les gens d'ici on oublié la délicieuse odeur de la poudre raffinée, l'odeur inimitable du métal de nos armes chauffées a blanc ! A votre âge, la mort peut survenir rapidement, mais heureusement, j'ai ce qu'il vous faut ! fit la gobeline en parlant a un rythme effréné, et en tournant autour du vieil homme sans arrêt.

Un lourd pistolet, avec le canon du diamètre d'un œuf de poule, apparut comme par magie entre les doigts de la gobeline surexcitée. Elle poursuivit alors :

-Ça, c'est de la vraie magie, regardez l'arbre, là bas !

Une détonation sèche se fit entendre, et l' arbre "là bas" ne fut plus qu'un bout de bois noirci et fumant, des flammèches achevant de s'éteindre dans l'herbe a coté.

Ahmed n'avait vraiment pas l'air content et après un sourire outrancier a la gobeline, il utilisa sa connaissance de l'alchimie pour faire exploser un autre arbre, et ce, sous les yeux ébahis de la gobeline.

-Ça c'est de la magie, le gnome ! Fit le vieil homme en craquant ses doigts.

Avec un sourire de défi, la gobeline sortit de sous son manteau ce qui ressemblait vaguement a un long tube en bronze, un percuteur et une recharge de fusées sur le coté, le tout faisant presque la taille de la gobeline en longueur.

Un bosquet fut transformé en cendre dans un sifflement après que trois fusées du lance fusées aient explosé au milieu des arbres.

Une lueur brillante de folie furieuse apparut dans les yeux du vieil alchimiste , et avec un cri a mi chemin entre la chanson a boire d'un nain ivre mort et le feulement de tigre de Strangleronce, il fit une passe alchimique avec ses doigts, et un bosquet encore plus grand disparut, transformé en fumée, dans un craquement sonore.

Mais la gobeline n'avait pas dit son dernier mots face au sourire triomphant d'Ahmed, et ce duel d'explosions se poursuivit longtemps, très longtemps, jusqu’à ce qu'un bataillon de mages de guerre du Kirin Tor venus de Dalaran proche aille voir la source des dégâts cataclysmiques et nuisances sonores.

Quand il demandèrent  au vieil homme en turban et en robe roussie qui était au milieu du désastre pourquoi il avait fait ça, il répondit simplement que c'était pour chasser le gnome, et partit ensuite, devant le regard d'incompréhension abyssale de ses interlocuteurs, vers une destination que lui seul connait.

Si vous allez un jour en Norfendre, passez par la forêt du chant de cristal, et vous y trouverez des larges clairières, et vous saurez d'où elles viennent.

 

 

XIV) L'assemblée

 

Révélation

Tout les mages d'Azeroth connaissent l'assemblée de la magie, mais tout les mages ne la connaissent pas pour la même chose : Pour certains mages, c'est une occasion inespérée de montrer leurs dernières créations magiques devant leurs collègues ébahis. Pour d'autres, le banquet qui est servi après l'assemblée est une prétexte suffisant pour venir faire semblant de regarder leur confrères parler pendant des heures !

Reginald Alonsius, mage de onzième niveau, commençait a s’ennuyer ferme, et se battre pour ne pas s'endormir sur sa table devenait un combat de toute les secondes !

L'ennui, c'est que quand vous êtes doyen de l'assemblée des mages, il n'est pas possible de s'endormir sans que le mage qui présente sa derniére création magique ne s’aperçoive qu'on se fout de sa gueule.

Ses collègues, eux, dans l'ombre des gradins pouvaient dormir, jouer au poker gnome, ou encore tout simplement se téléporter sans que ça se remarque trop. Pas lui.

L’amphithéâtre où se produisait l'assemblée était situé en haut d'une des nombreuses tours de Dalaran.

Tapissée de violet, avec des teintures violettes sur les murs, avec d'immenses vitraux représentant tous le symbole de Dalaran ; Un œil et trois étoiles, sur fond violet.

Au centre de l’amphithéâtre, se tenait le mage qui montrait et expliquait sa trouvaille magique aux autres. C'était actuellement un gnome a la voix couinante assez désagréable qui montrait les effets de son rayon agrandissant Magico/mécanique.

"C'est un grand jour, chers confrères, et je vais faire une démonstration de mon incroyable rayon ..."

L'archimage Alonsius commençait vraiment a trouver le temps long, et après avoir demandé pour la quinzième fois a son voisin de droite combien de temps il restait avant le banquet, il décida de se forcer a regarder le gnome.

"Et regardez, vos cheveux poussent, votre barbe pousse, et vous pouvez regarder dans votre pantalon, c'est pareil !" Fit le gnome avec un sourire enthousiaste. Merci à vous d'avoir écouté ma petite présentation, chers confrères !"

L'archimage, a moitié endormi bredouilla un remerciement au nom de toute l'assemblée, ça ne devait pas être terrible a entendre, mais ça prouvait au gnome qu'il avait entendu un bout de son exposé.

"Bon, euh...chers confrères, quelqu'un veut-il présenter sa dernière invention magique au conseil ?"

Un concert de silence (ponctués de léger ronflements) suivit cette déclaration, et l'archimage allait commander au reste des mages d'aller au banquet, quand subitement, un des vitraux explosa dans un bruit cristallin.

Un hibou de plus de trois mètres d'envergure s'engouffra dans la salle après un hululement de contentement.

Le hibou voleta jusqu'au centre de l’amphithéâtre sous le regard vif et brillant des mages a moitiés endormis des gradins.

Là, sous les yeux de l'assemblée, le hibou géant se transforma en vieil homme maigre et portant une robe usée et un turban tout aussi usé.

Alonsius gardait la bouche ouverte devant le mage, et un silence suivit l'apparition de l'homme hibou au turban. Personne ne disait mot, on entendait juste le vent siffler par la fenêtre démolie.

Même les mages endormis étaient réveillés et alertes, ce qui, venant de leur part montrait l'application d'un effort surhumain.

-Bonjour, je viens vous présenter la magie que je pratique. Parce que bon...il serait temps d'arrêter d'apprendre aux apprentis mages des sorts de boule de feu ou de nova de givre en pensant que dans la vie, ça va leur servir ! Prononça le vieux mage enturbanné en souriant.

L'archimage Alonsius, a présent tout a fait réveillé se hâta de répondre, en faisant des gestes mous pour ponctuer sa réponse :

-Mais enfin, vous voulez leur apprendre quoi ? Balancer une boule de feu dans la gueule d'un ogre des montagnes aura sûrement plus d'effet que de lui dire gentillement d'arrêter de vous frapper avec une massue a pointes !

Les mages avaient commencé a chuchoter entre eux, et un murmure d’approbation courra dans l’amphithéâtre.

Pour tout réponse, le vieux sorti de sa poche une pomme verte un peu abîmée par le temps.

-Vous connaissez la magie entropique ? Non ? Vraiment ? Elle pourtant parfaite dans bien des domaines, allant de la téléportation de masse a la cuisson d'un plat de nain rôti !

 

Une jeune mage en robe violette s'exclama :

-Mais vous êtes timbré, mon vieux ! C'est une magie tellement chaotique qu'en faisant un simple sort pour ouvrir une porte, vous avez des probabilité importante pour que votre cerveau vous sorte par les narines ! Personnellement, je préfère allumer une lampe sans craindre que mon lit, ou même mon chat de compagnie explose !

Ahmed sourit, comme si la mage venait de le féliciter. Il sortit en même temps de sa poche une pomme verte.

-Vous savez, ça demande un peu de maitrise, et vous n'aurez pas besoin de ramasser votre cervelle par terre ! Et regardez !

Il jeta a la mage la pomme. Alors que la pomme allait toucher la mage, elle se transforma subitement en chat aux yeux verts pommes.

La mage poussa un cri strident et partit en courant, quand le chat étonné et furieux planta ses griffes dans le bras de la mage.

Alonsius, de plus en plus mal a l'aise, était en train de se demander si ce vieux dingue n’était pas aussi puissant que Medivh.

L'archimage, bien que mage du onziéme arcane (qui en compte treize), se dit qu'il fallait mieux éviter de titiller le vieil homme sur ses capacité en combat, car sinon...

 

-Votre magie est trés utile pour transformer les pommes en chats, mais vous savez combattre autrement qu'en jetant sur les ennemis des chats ? Fit le mage barbu a la droite de l'archimage Alonsius.

-C'est bien, simple, je vais prendre un volontaire ! Fit le vieil homme toujours souriant, en cherchant des yeux une personne dans l'amphithéatre qui serait le malheureux cobaye.

Curieusement, a ce moment là, les têtes se tournèrent vers le chef de l’assemblée, l'archimage Alonsius.

-Vous ! Fit Ahmed en souriant, désignant Alonsius.

Le teint de l'archimage devient blafard alors qu'il descendait les marches en trainant des pieds vers Ahmed.

 

-Jetez-moi votre plus puissant sort de combat, je vous prie ! fit Ahmed , l'air toujours aussi insouciant.

-Euh..mais...vous allez avoir mal, voir même mourir, en fait. Sûrement, en fait. Fit l'archimage hésitant.

-Allez-y !

 

Alonsius incanta alors la malédiction imparfaite de Verstecake, un terrible sort qui consume jusqu'aux os sa victime. Normalement. Il y eut un éclair bleuté, vers Ahmed, qui claqua juste des doigts, transformant l'éclair en une pluie de gâteaux secs, qui tombèrent sur le sol avec un petit bruit.

Voyant cela, Alonsius paniqua et jeta sur le vieux mage tout sortes de sortilèges les plus divers , et des choses étranges se passèrent dans l’amphithéâtre, comme un sortilège mortel qui se transforma en vol de colombes, ou une malédiction d'agonie en cocktail branché.

Ahmed, au milieu de la tourmente, sortit un sachet de graines, et commença a nourrir les colombes, se contentant de temps en temps d'agiter un doigt pour arrêter un sort mortel lancé par un mage affolé.

La panique se propagea a tout les membres de l'assemblée, qui commencèrent a fuir en désordre vers l'entrée.

Ahmed regarda les mage s'enfuir en haussant les épaule, et regarda la fenêtre brisée par laquelle il était entré.

Il écarta ses bras comme le ferait un oiseau, et ils se transformèrent en ailes, alors que son corps se couvrait de plumes grises et blanches.

Ahmed repartit comme il était venu.

 

 

XV) Prise de bec

 

Révélation

Seul, sur une île déserte, sans eau ni nourriture, vous feriez quoi, vous ? Certains parleraient de faire des signaux pour attirer les navires qui peuvent passer Certains autres parlaient d'auto cannibalisme. D'autres ont des idées bien plus exotique comme appâter deux tortues et s'attacher à leurs nageoires par une corde tressée avec les poils de leur dos. Mais en définitive, la plupart des gens ne savent pas comment s'en sortir, et font tout pour ne pas être dans cette situation impasse.

 

Dans une mer aux eaux bleu azur, et sous un soleil de plomb, des débris de bateaux flottaient un peu partout sur un large périmètre. Au milieu de cette désolation, flottait une caisse de grande taille, peut être un mètre cube.

Sur son couvercle, des caractères écrits en commun indiquaient que la caisse appartenait à un navire appelé "La rose d'Angvard", basé à Théramore.

Subitement, un corbeau se posa sur la caisse et, d'une vivacité propre aux volatile, il commença à picorer le haut de la caisse en bois.

Au bout d'un moment, le couvercle de la caisse s'ouvrit, et un vieil homme grand et maigre apparut. Il portait des vêtements usés qui, un jour avaient dû être violets, ainsi qu'un turban de la même couleur.

Sans surprise, il considéra d'un air détaché ce qui l'entourait. Il ne fut pas non plus surpris quand le corbeau, qui, à l'ouverture de la caisse, s'était envolé, se posa sur le bord de la caisse, près de lui.

Pas plus qu'il ne montra de surprise quand le corbeau, dans un croassement, ses yeux jaunes fixant le vieil homme, se mit à parler:

-Croa, croa, quel est ton nom, l'humain ? Sa voix ressemblait furieusement aussi à un croassement long et modulé.

-Zarenn, mais appelle moi Ahmed, comme tout le monde ! Dit-il sans paraître étonné ni effrayé d'être au bon milieu de l'océan, en compagnie d'un corbeau parlant.

Le vieil homme enturbanné sourit et regarda le corbeau :

-Et toi ?

Le corbeau se lécha un moment les plumes avant de pousser un croassement curieux, à mi chemin entre un soupir et un rire asthmatique. Qui pouvait approximativement s'écrire comme "Kewakcroasss".

-Enchanté, Kewak ! Beau nom, au fait !

Ahmed s'arrêta un moment et regarda autour de lui , et se reporta sur le corbeau qui était resté là.

-Tu sais pas la route la plus proche pour rentrer à Théramore ? Je dormais dans une caisse tranquille, et voilà que je me réveille ici ! C'est charmant, mais un peu humide pour moi !

Le corbeau ne répondit pas tout de suite, prenant à nouveau soin de ses plumes avec son bec avant de répondre.

-Croa, croa...je peux te faire rentrer chez toi, mais en échange, tu devra faire quelque chose pour moi, humain !

La face ridée et burinée par le soleil d'Ahmed sourit, et dit aimablement au corbeau :

-Qu'est ce que je peux faire pour toi, Kewak ?

Le corbeau regarda Ahmed, et voleta pour se poser sur son épaule droite.

-Croa, croa, j'ai perdu mon bijou de transformation druidique, je ne peux plus reprendre ma forme originelle. Il a été volé par des nagas, qui vivent sous la mer, pas loin d'où on est, croa !

J’espère que vous avez du souffle, croa !

Le corbeau semblait nerveux, sautillant d'une patte sur l'autre pendant qu'il annonçait la mission au vieil homme enturbanné. En effet, trois nagas avaient commencé à avancer vers la caisse, et, d'une lenteur tout à fait reptilienne, avançaient vers leur proie.

 

Kewak hérissa ses plumes et se mit à voleter autour d’Ahmed, debout sur la caisse qui ne semblait pas avoir conscience du danger.

-CROAK ! Ils arrivent ! fit le volatile, l'air apeuré.

-Ah ? Des touristes, ça, ils ne sont pas méchants ! Fit Ahmed en donnant un coup de pied dans la tête d'un naga entreprenant qui tentait de monter sur la caisse.

Un autre naga se prit un éclair rose bonbon dans les yeux qui l'aveugla, alors qu'il tentait de faire chavirer la caisse.

-D'accord, pas de souci, monsieur Kewak, j'irai chercher ton bijou dans le fond de l'eau. Fit Ahmed, l'air insouciant en continuant à se battre contre les nagas de plus en plus exaspérés.

L'oiseau voletait nerveusement autour du vieil enturbanné, tentant de crever les yeux des nagas qui sortaient de l'eau.

-Croak, mais...vous ne savez pas respirer sous l'eau !

Ahmed, l'air de quelqu'un qui va plonger dans l'eau regarda le volatile, et au tac au tac, esquivant habilement en même temps les manœuvres des nagas qui cherchaient à attraper ses chevilles pour l'entraîner au fond de l'eau, lui répondit, l'air de rien :

-J'apprendrai, c'est pas grave ! Ah et au fait, c'est madame ou monsieur Kewak ? Tu me l'a pas dit !

Au moment où le corbeau allait répondre, l'air exaspéré, une main écailleuse attrapa une cheville du vieil homme, qui, sans un cri, disparût dans la mer avec les nagas.

Après avoir poussé un croassement de désespoir, le corbeau se posa sur la caisse désertée.

Il remit de nouveau ses plumes bien, et secoua la tête de façon étrangement humaine.

-Croaaaaaa...c'est mademoiselle...

Le volatile voleta autour de la caisse espérant trouver au moins le corps du vieil homme mais au bout de dix minutes, ne trouvant rien et personne ne pouvant survivre autant de temps sans respirer, il abandonna les recherches pour se poser sur la caisse. Un observateur attentif remarquerait que l'oiseau semblait désemparé. Voire dépressif, ce qui pour un corbeau, est quand même ironique.

Dix, quinze, trente minutes passèrent, et Kewak resta sur la caisse, l'air prostré.

Pourtant, une main humaine finit par agripper à la caisse, et dans un effort, remonta sur la caisse. Ahmed, intégralement trempé, mais heureux sourit au corbeau.

-En fait, pour respirer sous l'eau, c'est un peu comme si vous respiriez de l'air, vous vous persuadez que s'en est, et ça marche ! Bon, j'ai eu quelques soucis avec le syndicat de tourisme local, vu qu'ils n'ont pas apprécié que je leur dise que dans leur région, il faisait trop humide. Donc des locaux m'ont un peu attaqué. Mais bon...vous savez ce que c'est, vous faites un feu, et ils fuient !

Kewak le corbeau regardait maintenant avec des yeux ronds le vieil homme, tant ce qu'il disait paraissait hors logique.

-Ah au fait, on dit comment, pour une femelle corbeau ? Une corbelle ? Une corbeille ? fit-il, l"air de réfléchir.

Le corbeau secoua la tête, comme pour chasser les doutes et interrogations qui le hantait.

-Croak, vous avez mon bijou ?

Ahmed souleva son chapeau, et en tira une perle de couleur dorée au bout d'un lien en cuir. Kewak la prit presque immédiatement dans son bec, et d'un geste vif, la mit autour de son cou.

Dans un éclair et dans de la fumée violette, le corbeau se transforma en une jeune elfe de la nuit aux cheveux noir de jais, coiffés d'une façon assez curieuse rappelant étrangement des ailes de corbeau.

Sa peau était blanche comme neige, et les tatouages rituels elfes sur ses joues n'étaient pas sans rappeler, avec un peu d'imagination, un bec d'oiseau. Ses épaulières étaient faites de plumes d'oiseau peintes et reliées ensembles. Elle portait également un cache-cœur en cuir couvrant seulement le haut de sa poitrine, laissant voir de grands carrés de peau nue. Sur le bas, elle portait des bottes montantes en cuir léger qui lui montaient jusqu'aux genoux, ainsi qu'une sorte de kilt en cuir et en plumes peintes.

Les yeux brillants de reconnaissance, elle se tenait sur la caisse face à Ahmed.

 

-Croak...heu..merci, humain ! Je t'en suis reconnaissante, je ne pouvais plus reprendre ma forme elfique sans mon bijou. Je vais te ramener sur le rivage.

Le vieil homme inclina doucement la tête en signe d'assentiment, et rapidement, l'elfe druidesse le ramena sur le rivage, non loin de Théramore.

-Merci beaucoup, encore, humain, si un jour tu as besoin d'aide, souffle sur cette plume en la tenant dans ta main, et je viendrai.

En même temps, l'elfe donna à Ahmed une plume noire qu'elle tira de ses cheveux.

Le vieil homme lui sourit aimablement.

-Oui, n'hésite pas à venir me voir, j'aurais des graines pour toi, la prochaine fois ! Et  un perchoir !

Ne sachant pas trop quoi répondre à cette invitation curieuse, l'elfe druidesse poussa un petit rire nerveux, se transforma en oiseau, et s'envola vers le nord ouest.

Resté seul sur la plage, le vieil homme enturbanné resta un moment pour répondre à la question qui lui taraudait l'esprit :

"Mais au fait, la femelle du corbeau, on appelle ça comment ?".

Il haussa l'épaule, et, sans but, il partit vers le nord, suivant la mer.

 

 

XVI) L'assassin chancelant (partie I)

 

Révélation

 

C'était la nuit. Pas le genre de nuits classiques qui se résumait à une obscurité sans saveur ni mystère. Mais une vraie nuit, "LA" nuit. Celle qui est inondée de Lune, celle qui vous fait avoir l'impression que quand le crépuscule à sonné sur votre ville, vous, et votre univers avez basculé dans un autre monde. Le genre de nuit qui semble même rendre l’obscurité vivante et chaleureuse, harmonieuse.

C'est dans cette nuit magique que deux silhouettes avancèrent vers une taverne d'une petite ville humaine située au nord des Paluns.

 

-Kold ? fit la première silhouette, haute et fine, fièrement redressée à l'autre, plus petite et râblée.

-Votre grandeur ? répondit l'autre silhouette d'une voix grinçante, râpeuse comme un coup de scie dans les reins.

Les deux silhouettes étaient arrivées devant la porte de l'auberge du bateau ivre. L'enseigne, un bateau coque vers le haut tanguait doucement sous un léger vent nocturne venu du large.

-Faites ça vite, trouvez-moi votre homme et employez-le, je paierai ce qu'il faudra. Il faut qu'Ahmed le fou meure !

-Compris, votre grandeur, fit sans hésiter le dénommé Kold, en rentrant dans la taverne, son interlocuteur attendant dehors.

A la lueur des torches de la taverne, le dénommé Kold apparut. C'était un petit homme, habillé de vêtements en cuir amples et avec de nombreuses poches. Sa taille, sa démarche, se gestes vifs donnaient en premier lieu à Kold l'apparence  d'un rat. Son visage allongé aux traits fuyants renforçait cet aspect. A tel point qu'on en venait à douter en le regardant si il n'était pas humain, et qu'il allait fuir devant la tapette à souris installée par le tavernier sur le comptoir. Avant qu'on ne remarque, pour qui sait voir, sa vraie nature :

Il marchait souplement dans l'auberge avec l'aisance d'un tigre dans les herbes hautes. Chacun de ses gestes semblaient calculés, et ses mains étaient en permanence placés dans une garde combat rapprochée. Mortelle et efficace. Cet homme n'était pas un rat. Mais un tueur.

Kold chercha des yeux en avançant dans l'auberge quelqu'un ou quelque chose. Il y avait là un groupe de paysans qui parlaient et buvaient fort, un groupe de nains qui jouaient aux cartes, et un unique nain affaissé contre le mur derrière une table occupée par de nombreuses choppes vides, l'air ivre mort.

Kold se dirigea sans la moindre hésitation dans le brouhaha de la taverne vers le nain solitaire, et s'assit devant lui.

-Zrenfladt le chancelant ? fit l'assassin de sa voix râpeuse.

-Lui même répondit le nain d'une voix pâteuse, yeux mi-clos. Il était habillé de vêtements de toile ce qu'il y a de plus banal. A cela prêt qu'on voyait parfois briller dans les plis de ses vêtement crasseux d'inquiétants couteaux de jet.

-J'ai un contrat pour vous. Bien payé.

-Combien ? Demanda juste le nain.

Pour toute réponse, un diamant de la taille d'une noix se substitua au vide dans la main de Kold, sans visiblement passer par des états intermédiaires. Et fut posé par celui-ci dans un claquement sans appel sur le bois abîmé de la table.

Le nain ouvrit un œil et regarda sans surprise le diamant.

-Pas assez dit-il simplement de sa voix trainante.

-Vous ne savez même pas quel contrat je vous propose ! Fit Kold, l'air légèrement agacé.

Le nain écroulé contre le mur de la taverne se redressa un peu, et sourit naïvement à l'homme qui lui faisait face.

-Votre contrat n'est pas un petit contrat, quelque soit la cible, vu le prix initial que vous y mettez ! Doublez la mise, et nous parlerons affaire ! Fit le nain en faisant mine se rendormir.

L'homme face à lui ressembla un court moment à prédateur furieux prêt à égorger sa pauvre victime, avant d’émettre un léger grognement. Du même geste de prestidigitateur, un autre diamant apparut sur la table. Le nain rouvrit l’œil sans avoir remarqué le regard de fauve que son interlocuteur avait posé sur lui.
Il posa la simple question, en empochant les deux diamants d'une main graisseuse :

-Qui ?

Kold sourit doucement et tira d'une des poches un portrait dessiné d'un vieil homme au regard un peu perdu. Ahmed le fou.

Un peu plus tard, à l’extérieur de la taverne, Kold retrouva la silhouette mystérieuse avec qui il était arrivé.

-C'est bon, Kold ?

-Oui, votre grandeur, notre homme est sur la piste, il ne lâchera rien.

La silhouette que Kold appelait "votre grandeur" sembla réfléchir un moment.

-De ce que j'ai vu à la fenêtre, votre "homme" semblait plutôt être un poivrot comme bien d'autre. Pourquoi l'avoir pris ?

La pâle lueur de la lune éclaira un moment le visage de Kold, affichant sur sa face de tueur un sourire incongru, comme un clown dans une entreprise de pompe funèbre.

-C'est Zrenfaldt le chancelant, votre grandeur. C'est un assassin nain redoutable aux armes de lancer, mais uniquement que quand il est totalement ivre ! Il ne rate jamais sa cible !

La silhouette soupira lentement et tourna sa tête encapuchonnée vers Kold.

-Je vous souhaite que votre homme réussisse. Sinon je devrais me passer de vos services, Kold. De façon définitive.

Kold déglutit lentement en comprenant ce qu'une démission signifiait dans son cas. Pour son commanditaire, se passer des services de quelqu'un signifiait toujours perdre la vie dans des circonstances généralement peu agréables. Comme par exemple aller faire un tour au fond de la baie de Baradin toute proche avec les pieds et les mains attachées à 15 kilogramme de plomb.

-Ne craignez rien, votre grandeur, tout sera réglé, s'empressa de dire Kold, plus pour se rassurer lui-même que pour rassurer son interlocuteur.

Les deux silhouettes s'évanouirent alors dans la nuit, sans un bruit, comme si elle n'avaient jamais existé.

 

 

XVII) L'assassin chancelant (partie II)

 

Révélation

Nul ne sait quand la carrière d'assassin de Zrennfaldt commença. Certains parlent d'une nuit sans lune, d'un jeune nain qui aurait vidé la réserve d'hydromel à la pomme de son père avant de s'entraîner aux lancer de couteau sur un petit groupe d'orcs Gueule de Dragon qui s'étaient égarés.

D'autres diraient qu'il n'a pas manqué un seul de ses lancers. Un dernier vous dirait, hilare, que quand les gens de son villages se sont réveillés le lendemain, ils furent stupéfaits par deux choses. D'une, la présence d'orcs tous tués d'un couteau de cuisine planté entre les deux yeux. De deux, la présence d'un jeune nain ivre mort en train de dormir sur le cadavre d'un orc.

Après avoir dessoulé pendant deux jours, et s'être pris la raclée de sa vie pour avoir vidé les réserve de son père, le jeune nain, fut bombardé par les questions des villageois. Est-ce lui qui avait fait ça ? Si oui, pouvait-il faire une démonstration de son don de lanceur de couteaux ?

Sa démonstration fut tellement peu concluante à jeun qu'on prétend que son père se serait cassé trois côtes à force de rire devant le manque total de talent de son fils. Il n'avait jamais réussi à toucher la cible une seule fois, même à la plus basse distance.

Cela dit, Zrennfaldt, découragé, et assoiffé demanda une bière. Et après avoir bu une choppe de la taille d'un seau, le jeune nain voulu refaire le test des couteaux. Son père en riait déjà, mais, comme le reste des villageois, il fut surpris par la précision tout simplement surnaturelle de son fils au lancer de couteau.

Mais seulement quand ledit fils était ivre-mort.

C'est ainsi que naquit l'assassin Zrennfaldt le chancelant. Le nain, qui, sobre, était aussi inoffensif qu'un clampant des marées, alors qu'ivre, il était aussi mortel qu'un régiment de Kor'Kron en rut.

Théramore- Marécage d'Âprefange

C'était un matin pluvieux et brumeux à la fois sur le port de Théramore. Le nain assassin remis bien son chapeau usé sur sa tête. Il n'aimait pas l'eau, même quand elle tombait du ciel.

Selon son employeur, il était sensé trouver sa cible en train d'errer quelque part sur la plage, Plage, qui il le savait, n'était fréquentée que par des créatures sauvages, des contrebandiers et que les gardes de Théramore évitaient soigneusement dans leurs patrouilles. Après tout, ils étaient payés pour garder, pas pour résoudre les problèmes ou risquer de toucher une médaille de courage à titre posthume.

Pour se préparer à son contrat, Le chancelant avait bu une ou deux bouteilles de rhum, parfait pour se mettre en condition. Quand il voyait flou, c'était là qu'il réussissait le mieux.

Il crut voir une une silhouette en train de marcher sur la plage, à environ 200 pas. D'un geste étonnamment fluide et précis pour quelqu'un d'ivre mort, le couteau de lancer du nain alla se planter dans le cœur de sa cible, à deux cent pas de là. Zrennfaldt l'assassin alla en titubant voir sa victime, pour être sûr, et pour récupérer son couteau.

Et grommela de mécontentement en s’apercevant qu'il avait tué un pêcheur de Théramore. Il haussa les épaules et se remis en route, lançant un nouveau couteau à toute nouvelle silhouette qu'il voyait un couteau, et allant voir de plus près ce qu'il avait tué.

Après avoir exécuté par erreur deux pêcheurs et trois contrebandiers portant un masque rouge vif pour cacher leurs visages, il vit une silhouette floue habillée entièrement de violet, portant un turban, et une barbe blanche. C'était sans nul doute sa cible. Le couteau fila à toute vitesse vers le cœur d'Ahmed.

Ahmed le fou, quant à lui, savourait ce magnifique matin pluvieux sur la plage. Vous et moi n'avons pas la même notion de magnifique qu'Ahmed, magnifique pour Ahmed semblerait tout à fait banal ou déplaisant pour nous. En fait, le vieil alchimiste était du genre à dédaigner les choses que vous et moi trouverions incroyables, en prêtant des vertus magiques et irréelles à la banalité.

C'était par exemple le genre d'alchimiste à chercher à transformer l'or en plomb. Ou les grenats de la reine en schiste commun.

Le poète en vous dirait peut être que c'est un don fabuleux. Mais pour bien des gens qui regardaient Ahmed, ça confirmait dans leur esprit ce qu'ils avaient vu au premier abord, soit quelque chose comme : "Il est pas net, ce vieux !". Mais revenons au récit.

Le couteau mortel avançait à une vitesse folle, lame acérée en avant, pointée vers le cœur du vieil homme fou, quand subitement, le vieux se baissa, tombé en admiration devant une palourde commune.

A trente pas de là, le chancelant regardait le comportement imprévu de sa cible. Il n'était jamais arrivé qu'il doive jeter un deuxième couteau pour tuer une cible.

Devant cet évènement sans précédant, son esprit flottant sur une mer d'alcool frelaté, avec de sérieuses voies d'eau dans la cale ne sut que faire. Il fit donc la seule chose que son esprit paniqué lui suggéra de faire, aller tenter d'achever le vieux avec un morceau de bois flotté qu'il avait trouvé sur le sable mouillé de la plage.

Ahmed  se redressa de toute sa taille devant le nain crispé qui approchait en titubant, un bout de rame brisé à la main. Un spectateur jugerait sans doute que le vieil alchimiste ressemblait à un épouvantail délabré planté dans le sable gris de la plage.

Ledit épouvantail regarda avec une légère inquiétude le nain assassin avancer vers lui. Non pas qu'il ai peur, mais parce qu’il croyait que le visage crispé du nain était signe de la faim.

-Mon petit, vous allez bien ? Vous semblez avoir faim, non ?

-Tu vas mourir machin ! D'abord je te butte, et ensuite, je mangerai ! beugla le nain perdu.

Le nain tenta d’asséner plusieurs coups amples avec son arme improvisée au vieil homme sans le toucher une seule fois, ses coups étant évités à chaque fois par chance ou par des mouvements involontaire de sa cible.

Zrennfaldt finit alors par s'étaler de tout son long sur le sable humide

-Oui, c'est ça, vous devez avoir faim. Pauvre petit ! dit Ahmed, d'un air bienveillant.

Le vieux murmura quelques incantation rapides et inaudibles alors que le nain se relevait difficilement, la barbe et les avant-bras maculés de sable humide.

Il chercha alors à retrouver son arme, et armé de son pain d'épice, il se releva. Le nain ouvrit des yeux ronds quand il vit que son arme avait été remplacée par une confiserie.

-C'est mieux comme ça, non, fiston ? Voilà, maintenant, tu peux manger à ta faim ! Fit le vieux qui lui ébouriffa familièrement les cheveux au passage, en le regardant d'un air attendri l'assassin.

L'esprit du nain ivre tenta de trouver une explication logique à ce qu'il se passait, et n'en trouvant pas, décida de se mettre sur "arrêt" quelques temps, le temps de souffler. Le nain retomba alors, sans connaissance, sur le sable, les mains crispées sur le pain d'épice.

Ahmed regarda avec étonnement et inquiétude le nain tomber sans connaissance sur le rivage embrumé.

-Sans doute la faim, il faut que le petit mange, aussi, dit-il en secouant la tête, pour lui-même, à voix haute. Il s'agenouilla alors pour tenter de faire avaler au nain inconscient son bout de bois métamorphosé en pain d'épice.

Derrière le vieil homme agenouillé devant le nain assassin comateux, s'était approché trois hommes et une femme en armure de cuir et armés d'arbalètes ou d'épées courtes. Ils avaient tous le même masque rouge en tissu qui cachait le bas de leurs traits.

-Mains en l'air, le vieux, t'es le complice du nabot, non ? Tu vas nous suivre sans résistance, et peut être que tu pourra revoir avant demain ta maison ! Fit la femme d'un ton cassant et cynique.

-Mais avec plaisir, ma petite, mais où allons-nous ? Fit Ahmed, joyeux.

-Ferme-là, tu vas voir ! Vous autres, ramassez le nain, ils vont payer pour avoir tué trois des nôtres ! On les emmène au camp !

-C'est gentil, merci madame ! s'exclama poliment le vieil alchimiste.

-Ta gueule, j'ai dit ! répondit, exaspérée, la meneuse du groupe.

Les séides de la femme s'exécutèrent, les yeux brillants de colère à l'égard de ceux qui avaient défiés la confrérie défias.

Quelques heures plus tard, dans le campement des contrebandiers.

Zrennfaldt le chancelant émergea lentement du coma dans lequel il était. Il avait tellement mal aux cheveux qu'il avait envie de se couper la tête. Mais à part ça, il était entier, dans sa cage, cage en bois fermée d'une serrure métallique située dans ce qui semblait être une grotte éclairée par des torches. Situation désespérée pour lui, il était presque à jeun, ce qui réduisait ses capacités de combat.

Une forte odeur d'urine empestait l'air de la cellule, n'arrangeant pas son mal de tête.

A ses pieds, son bout de bois-pain d'épice. Et à ses cotés, il avait...

-Ah, bonjour, mon petit, vous allez mieux ? Fit le vieux assis dans la cage à sa droite, un air bienveillant.

Le nain sembla réfléchir dans son esprit embrumé pour savoir qui était le vieux, et en déduisit logiquement qu'il parlait avec sa cible. Vivante, donc. Problème. Mais il décida de jouer le jeu avec sa cible dans le but de la tuer plus tard, une fois celle-ci mise en confiance. Dans l'intimité de son crâne, il se congratula chaudement, c'était un plan incroyablement complexe, pour lui.

-Bonjour euh...machin, on est où ?

-Nous sommes chez une charmante dame qui vit avec des amis dans un campement sur le rivage. Ce sont des gens secrets, mais simples. Tout à fait charmants !  Et en plus, ils ont des couteaux en pagaille, on va pouvoir découper votre pain d'épice, et se le partager. Merveilleux, non ? Le vieux lui parlait l'air exalté, comme si il était retombé en enfance.

C'est le moment que la femme meneuse de la plage choisit pour sortir de l'ombre, le visage toujours masqué de rouge, et accompagnée de deux acolytes portant le même masque.

-Vous deux, vous avez eu l'imprudence de vous mesurer à nous, les défias. Vous allez donc périr d'une manière tout à fait atroce ! Fit-elle d'un air satisfait.

Le nain regarda la femme, l'air fatigué : Les défias ? Ah bah merde, se contenta t-il de dire.

La femme sourit, d'un air entendu en écoutant le constat du nain, mais se retourna en entendant des éclats de voix derrière elle.

-Je te dit qu'on devrait les faire cuire, sur les deux faces ! éclata un des acolytes qui étaient venus avec elle.

-Mais non !  Faut les saigner au couteau ! Rétorqua l'autre, furieux.

-C'est trop cruel, un carreau dans la nuque, et on les donne à manger aux requins !

-Mais t'es abruti, ou quoi ? Autant leur faire le supplice de la planche, vivants !

-On a pas de planche, je te rappelle !

Les yeux de la femme meneuse semblèrent s'embraser.

-Crétins ! Je vous ai dit de réfléchir sur la manière atroce dont on allait les tuer, pas de vous battre comme des murlocs pour un morceau de congre ! Vous faites honte à nos prisonniers !

-Non mais vous en faites pas, madame, il n'y a pas de mal ! Fit Ahmed, d'un ton compréhensif.

-Toi, le vieux, la ferme ! Venez, ramassis de crétin, allons parler de ça dehors !

Les défias s'éloignèrent de la cage, sortant de la caverne en grommelant.

Le nain regarda le vieux fou et se leva, allant en titubant vers la serrure de la cage.

-Bon, le vieux, restez là si vous voulez, mais moi, je me casse. A vrai dire, si vous restiez là, ça m'aiderait pas mal !

Il tenta alors d'enfoncer la porte de la cage. Mais évidemment, la charge d'un nain ivre contre une porte en barreaux de bois massif, ça ne fonctionne pas très bien. Après avoir manqué de s'assommer, il chercha dans la cellule un éventuel outil pour forcer la serrure, sous l’œil attentif et amusé d'Ahmed.

Quand ses yeux tombèrent sur le pain d'épice miraculeux transformé par le vieil alchimiste, il le saisit, sans trop savoir qu'en faire. Le gâteau faisait environ 30 centimètres de long pour un diamètre de cinq centimètre.

-Vous devriez manger, mon petit, c'est très bon, fit le vieux en mimant le fait de manger la friandise magique.

Sans trop savoir ce qui lui pris, Zrennfaldt le chancelant mordit dans le pain d'épice, mais il regretta instantanément. Le gâteau avait très bon goût, mais semblait dur comme de la pierre.

-Ah oui, j'ai oublié de vous dire, mon petit, c'est du bois, ce gâteau, initialement ! Donc faites attention, mâchez bien ! Le vieux avait toujours ce sourire agaçant aux lèvres, l'air serein et bienveillant.

Le nain eut alors une idée intéressante, en utilisant comme levier sur la serrure le gâteau hors-normes. Celle-ci céda alors dans un craquement sec, et la porte de la cage s'ouvrit.

-Vous ne restez pas avec nous, mon petit ? On est bien, et nos amis vont bientôt revenir !

Dans un effort surhumain de charité, le nain se poussa à dire :

-Le vieux, vous devriez pas rester là, ils vont nous butter. Vous êtes sérieusement inconscient !

-Je suis fou, pas inconscient, mon petit ! Fit Ahmed, toujours aussi aimablement. D'ailleurs, poursuivit-il, je connais quelqu'un qui peut m'aider à sortir de cette cage, une spécialiste ! Il avait dit ces derniers mots d'une voix si assurée que le nain qui s'apprêtait à fuir, sous l'urgence de la situation, s'arrêta pour rester regarder ce qui allait se passer, le pain d'épice brandi comme une arme dans les mains.

-Mais...la cage est déjà ouverte, je viens de l'ouvrir ! Fit l'assassin, d'un ton désespéré.

Le vieil alchimiste sortit alors des plis de sa robe violette élimée une plume noire, et se mit à souffler dessus. La plume s'envola dans la cage avant de se poser doucement à terre. Au moment où elle toucha terre, elle s'illumina d'une lueur verte émeraude qui brilla un très court moment dans la cellule, si fort que l'assassin nain chancelant dû fermer les yeux.

Quand il les rouvrit, il vit une elfe de la nuit dans la cage là où la plume s'était posée par terre.

 

C'était une jeune elfe de la nuit aux cheveux noir de jais, coiffés d'une façon assez curieuse rappelant étrangement des ailes de corbeau.Sa peau était blanche comme neige, et les tatouages rituels elfes sur ses joues n'étaient pas sans rappeler, avec un peu d'imagination, un bec d'oiseau.

Ses épaulières étaient faites de plumes d'oiseau peintes et reliées ensembles. Elle portait également un cache-cœur en cuir couvrant seulement le haut de sa poitrine, laissant voir de grands carrés de peau nue. Sur le bas, elle portait des bottes montantes en cuir léger qui lui montaient jusqu'aux genoux, ainsi qu'une sorte de kilt en cuir et en plumes peintes.

L'assassin nain du se demander si il rêvait. Il n'avait jamais même rêvé d'une femme aussi parfaite, à ses yeux. Il avait évidemment déjà vu des elfes de la nuit, à force de voyager dans les territoires de l'alliance, mais jamais il n'avait ressenti une attraction aussi forte pour une femme. Peu importe sa race.

L'elfe regarda autour d'elle quand elle apparut : Un cage, dans une grotte, avec son ami dedans. Et elle était avec lui. Il y avait aussi un nain qui la regardait la bouche ouverte, un nain qui avait un air attendrissant. Pas charmant, mais un je-ne-sais quoi qui le rendait sympathique à ses yeux.

Troublée par cette révélation, elle préféra reporter son attention sur son ami.

-Bonjour, Kewak  ! Fit Ahmed, l'air ravi au visage.

-Bonjour, ami, tu m'as invoqué, tu as besoin d'aide ? Qui te menace ? Fit-elle d'un air farouche.

Le nain racla la gorge.

-Hum...bonjour...euh...madame. Nous sommes menacés par des bandits qui nous ont euh...enfermé ici moi et mon ami !  Fit-il en se rapprochant du vieil alchimiste.

-Ce sont des gens tout à fait charmants, mais un peu collants, il faut dire. Je n'ai pas osé le leur dire, de peur qu'ils se vexent, mais vu qu'ils ne sont pas là...

Il sortit de la cage suivi de Kewak, la druidesse corbeau.

-Sortons d'ici, alors ! dit-elle.

Avec le nain armé de son pain d'épice, la druidesse et le vieil alchimiste allèrent vers la sortie de la grotte qui s'ouvrait sur la plage près de Théramore, un après-midi brumeux.

Mais à peine ils étaient sortis de la grotte qu'ils virent devant eux la femme masquée et ses deux acolytes, épées courtes tirées.

-"Vous pensiez vous échapper comme ça ? Avec votre amie qui est venu vous sauver ? Ça ne va pas se passer comme ça, les gars et moi, on a finalement tranché sur ce qu'on allait vous faire subir comme punition atroce ! On va d'abord vous couper en petits morceaux avant de vous laisser aux murlocs !" Un sourire cruel se dessina dans les yeux des trois individus masqués qui prirent aussitôt une garde de combat, face au petit groupe évadé.

L'image de la druidesse sembla alors se troubler pour se transformer dans un nuage de fumée violette en corbeau aux serres impressionnantes qui fondit aussitôt vers la tête de l'acolyte le plus proche.

Pendant ce temps, le nain assassin pratiquement à jeun prit son courage (et son pain d'épice) à deux mains pour désarmer d'un coup violent sur le poignet un des acolytes. Il l'expédia d'un coup sur le crâne dans le pays des songes sur le sable humide.

Il regarda instinctivement à la fin de son combat du côté de l'elfe qui lui avait tapé dans l’œil, pour voir que le combat ne se passait pas si bien que ça : La druidesse métamorphosée avait griffé sévèrement le visage de l'acolyte qui était maintenant en sang, mais elle semblait avoir été touchée à une aile, car elle n'esquivait plus les coups rageurs d’épée qu'en sautillant autour de lui et en voletant.

Il fit alors ce qui s'imposait : Il sortit de sous son manteau crasseux une flasque de whisky pur feu, recette naine qu'il gardait pour les grandes occasions. Il la but d'un seul trait, et l'esprit embrumé et la vision floue, il lança le pain d'épice vers l'acolyte qui menaçait Kewak.

L'acolyte avait coincé le corbeau blessé dans un coin et s'apprêtait à l'achever d'un arc de cercle meurtrier de son épée quand soudain, il s'affaissa comme une masse, assommé, le pain d'épice enchanté retombant à ses côtés.

Zrennfaldt le chancelant chancela le plus rapidement possible pour lui vers l'elfe qui avait finalement retrouvé sa forme elfique. Pour une fois, il regretta de ne pas y voir clair et de chanceler. Pourtant, cette fois-ci, contrairement à toutes les autres, il avait l'esprit très clair.

Il s'agenouilla auprès de l'elfe qui gémissait doucement, en se tenant le bras gauche ensanglanté.

Quand Ahmed le fou revint de son combat contre la meneuse défias (qu'il avait fini par transformer en lapin des dunes en se trompant de sortilège contre elle), il vit le nain encore alcoolisé en train de soigner l'elfe avec un fond d'alcool sur la blessure et de la panser, en train de se regarder longuement, sans paroles.

-Ca va, les gens aux masques rouges ne vous ont pas trop blessés avec leurs couteaux à gâteau ? Fit le vieil homme.

Le nain se tourna vers Ahmed, et lui lâcha en souriant, ayant l'esprit toujours aussi clair :

-Non, ça va mon pote, merci ! Il se permit même de sourire, chose qu'il ne faisait habituellement jamais, surtout face à quelqu'un qu'il aurait du liquider en début de journée, chose qui ne comptait plus pour lui maintenant, en final. Il avait trouvé bien plus.

-Ca ira, merci, Zrennfaldt va m'aider à rentrer vers Théramore, et on se débrouillera ensemble là bas. En disant ça, les plus observateurs d'entre vous auraient pu remarquer que l'elfe rougissait légèrement.

-Ah, parfait !  Moi, je vais devoir vous laisser, j'ai laissé je ne sais pas où sur cette plage mon chapeau, il faut que je le retrouve, et si vous venez avec moi, il se cachera !  Je vous rejoindrai plus tard, vous en faites pas !

L'elfe et le nain se regardèrent avec un sourire entendu au coin des lèvres, regardant le vieil alchimiste s'en aller tranquillement.

 

 

XVIII) Un vieil ami

 

Révélation

Pilleur de tombe, en Azeroth est un métier qui peut s’avérer très dangereux. Et je ne parle pas que des pièges présents dans certaines tombes pour protéger leurs occupants et leur trésor mortuaire. Non, je parle du fait qu'un cimetière azérothien contient très souvent des autochtones qui ne sont pas vraiment vivants, mais pas vraiment morts non plus. Et qui ne crachent pas sur la viande fraîche des pilleurs de tombes qui fait l'erreur de pénétrer dans leur habitat naturel.

 

Kenneth Doyle est une de ces personnes qui avancent sans se poser de question.  Laissant leur survie entre les mains de leur chance, leurs instincts et de leur flair.

Leur volonté forte leur permettait de relever tous les défis, et d'endurer toutes les privations.

Tenez, là, Doyle aurait bien aimé ronger un os, vilaine habitude qui était née lors de sa transformation en worgen.

Mais il préférait combattre le squelette propriétaire du fémur qu'il convoitait qui le menaçait d'une épée rouillée en cliquetant.

Un vrai pilleur de tombe, quoi.

Une fois le squelette réduit en morceau sur le sol, Kenneth écouta un moment les bruits dans le cimetière de la colline aux corbeaux dans lequel il se trouvait. Silence relatif troublé par quelques gémissements de goules au loin. Os entre les mâchoires, il décida que le moment était choisi pour prospecter la tombe de son adversaire squelettique.

La malédiction worgen avait au moins eu un aspect bénéfique sur lui : maintenant, pour son métier de pilleur de tombe, il n'avait plus besoin de pelle. A l'aide des griffes puissantes de ses pieds, il creusa en un temps record la tombe, à la recherche de babioles de valeur à revendre.

C'est là qu'il vit l'homme.

Un humain. Grand, assez maigre, portant une robe mauve défraichie et un turban de la même couleur. Sans doute un mage, pensa-t'il. Il était apparu dans le cimetière comme si il venait spontanément de pousser du sol putréfié.

En le voyant s'approcher vers lui, Doyle ne put s’empêcher de penser que cet homme ressemblait à une sorte d'épouvantail qui aurait appris à se mouvoir.

A tout moment, il s'attendait à voir des brins de pailles sortir de ses bottes et manches.

-Excusez-moi, mon brave, je cherche un ami. Gustav Von Krieg, vous connaissez ? Fit l'épouvantail sur le ton de la conversation.

Doyle s'étonna : Il était un worgen, tenant un os humain entre les dents, dans un cimetière, la nuit. N'importe qui aurait fui sans demander son reste, ou même mieux, n’aurait pas approché le cimetière sans être soit complètement fou, soit escorté par une troupe lourdement armée.

Doyle recracha le fémur humain qu'il avait entre des mâchoires, qui décidément nuisait à son image

-Von Krieg ? Il est mort depuis cinq ans, vous arrivez trop tard, mon vieux ! Fit-il cyniquement.

Tout pilleur de tombe s'intéressait à la rubrique nécrologique de sa région, comme un pêcheur s’informe avant de sortir en mer des horaires des marées. Histoire de voir les nouveaux sites de fouilles. Il n'était par exemple pas rare, que dans certains cas, les tombes des riches soient fouillées le lendemain de leur mise en terre. Dans certaines régions, on parlait même d'un système de quotas entre pilleurs de tombes !

Le vieil homme ne sembla pas vraiment étonné par la remarque de Kenneth Doyle, et sourit amicalement :

-Oui, je sais, ça. Mais j'aimerai lui parler, c'est assez important.

-Il est mort, votre ami, mon vieux ! Mort ! S’emporta Doyle.

L'épouvantail le regarda toujours sans la moindre crainte, ni sans paraître le moins du monde affecté par ce qu'il disait.

-Oui, mais je veux aller le voir, vous sauriez où le trouver ?

Kenneth secoua la tête. Le vieux était manifestement timbré.

-Je ne sais pas où il est, non !

-Ah, je vais demander mon chemin, alors, je reviens !

Kenneth regarda incrédule le vieil homme avancer parmi les tombes et s'arrêter devant une tombe moussue. Il vit ensuite l'épouvantail sur pattes frapper du pied trois fois, et la terre remuer au niveau de la tombe.

Avec horreur il vit une goule sortir de terre et avancer vers le vieil homme.

Même si les pilleurs de tombe ne sont pas particulièrement altruistes, il décida en un éclair de tenter de sauver le vieux dingue. Il arracha de terre la croix en bois vermoulu d'une tombe proche et fonça vers la goule, prêt au combat, quand il s'arrêta net, éberlué pour la seconde fois de la journée. Tellement qu’il en lâcha son arme improvisée.

Le vieux mage parlait à la goule...qui lui répondait par des borborygmes heureusement incompréhensibles.

-Vous dites ? A droite, et ensuite à gauche ? Près du grand chêne mort ?

La goule émit quelques bruits incompréhensibles face au vieil homme.

-Parlez plus distinctement, voyons, on vous entend mal !

La goule sembla articuler un peu plus, et le vieil homme hocha la tête.

-Merci mon ami ! Il attrapa la main de la goule et la serra avec effusion. La goule hocha la tête et Kenneth crut entendre la goule dire "De rien !". Mais il voulut garder l’espoir de s'être trompé.

La goule se ré-inhuma rapidement dans sa tombe, et le vieux mage se tourna vers Doyle.

-Je connais le chemin, si vous voulez venir, ça sera intéressant, je pense !  Une fois encore sur un ton de conversation, comme si il proposait une balade champêtre en campagne. A cela près que la balade en question se passait dans un cimetière rempli de goules cannibales et d'autres choses déplaisantes rampant dans le noir.

Doyle se dit que vu l'état mental du vieux, mieux valait ne pas le contrarier. Résigné, il le suivit au milieu des tombes.

Il ramassa prudemment une pelle probablement abandonnée par un confrère malchanceux, et se remit en route.

-Heu...et monsieur, vous vous appelez comment ? Fit Doyle, l'air nerveux sa pelle toujours à la main.

-Appelle-moi Ahmed, mon garçon ! fit le vieux mage en avançant tranquillement au milieu des caveaux moussus comme si il avançait dans son jardin.

Le worgen et l’humain avancèrent jusqu'à un tertre moussu surplombé d’un vieux chêne mort. Ce qui restait de ses branches et de son tronc à l’écorce noire prenait des formes déplaisantes à l’œil dans la pénombre du cimetière.

En dessous se tenait une volée de marches descendant dans les ténèbres jusqu'à une grille en fer, entourée de deux pots de fleurs fanées.                                                                         Sur le linteau de la grille, on pouvait lire :

GUSTAV VON KRIEG - GRAND ALCHIMISTE ROYAL

Suivi d’une date de naissance et mort, la mort datant de cinq ans auparavant.

Ahmed s’approcha de la grille sans aucune crainte, et tenta de l’ouvrir, visiblement sans succès, la serrure étant fermée.

-Attendez, je suis pilleur de tombe, je connais ce genre de serrures, c’est simple, il faut être délicat avec elles, c’est comme avec les femmes !  fit Doyle en avançant vers la grille en reniflant doucement la serrure…avant de lui donner un grand coup de pelle dans un DONG à réveiller les morts encore couchés.

Un observateur externe à la scène aurait douté des capacités de séduction de Doyle. A sa décharge, c’est un worgen, et ces gens-là n’ont pas la même conception de l’amour que nous. Un orc comptera sa gentillesse en coups amicaux dans le dos à tuer un bœuf, un nain comptera sa gentillesse en choppes qu’il vous offrira. Pour un worgen, qui sait ? Peut-être que les coups de pelle sont comme les chocolats ou fleurs pour vous ?

Malgré de nombreux coups de pelles, la porte comme la serrure restaient intactes. Le vieux mage regarda le worgen s’escrimer contre la grille « délicatement », sans succès et fouilla derrière un pot de fleur flétri, et en retira une clef rouillée qu’il introduisit délicatement dans la serrure, qui tourna dans un grincement, ouvrant la porte sans bruit, sous l’œil toujours étonné de Kenneth Doyle.

L’ouverture du caveau était là, béante, devant eux, et pas un bruit n’en sortait, et des courants d’air frais au ras du sol semblaient aspirer les feuilles mortes qui traînaient au sol, fouettant les chevilles des deux visiteurs, comme pour les pousser à entrer dans la tombe décrépite.

Le vieil homme s’engagea sans hésiter dans le caveau, tenant derrière lui un Doyle armé d’une pelle et terriblement méfiant. Ils défendirent une volée de marche pour arriver à une grande salle. Un cercueil habilement décoré trônait en son centre, et autours, dans les ténèbres, s’ouvraient d’autres chambres mortuaires, probablement.

L’œil exercé de Doyle se mit instantanément en branle. Le diamant d’Azeroth de la taille d’une noix serti dans le couvercle devait valoir facilement trois ou quatre de ses années de métier, et les quatre rubis cardinaux sertis en croix autour du diamant devaient facilement valoir chacun...il arrêta momentanément son calcul quand il s’aperçut qu’il tirait une langue longue de dix centimètres. Par chance, le vieux qui était avec lui n’avait rien remarqué, se contentant de regarder la pièce d’un air détaché.

Doyle s’apprêtait à avancer d’une patte, quand un bras fin, mais noueux lui barra la route. Il regarda son propriétaire et vit Ahmed le regarder en souriant gentiment, comme si il parlait à un enfant.

-N’avancez pas, mon petit, vous pourriez vous faire très mal ! Fit-il en désignant le sol et le bas des murs couverts de toiles d’araignées.

Le pilleur de tombe regarda les endroits désignés et vit au bas du mur des orifices fins servant à lancer des fléchettes magiques empoisonnées ou maudites. De véritables saloperies qui tuaient presque à coup sûr, en restant actifs indéfiniment, la plaie de sa profession.

Il regarda plus attentivement les dalles que le vieux lui avait montrées et frémit. Il s’agissait de dalles magiques dont le simple fait de poser un pied dessus pouvait, selon l’humeur de l’architecte au moment de la construction du tombeau vous incinérer, vous empaler ou invoquer des scorpions venimeux dans vos sous-vêtements.

Une sonnerie invisible s’était mise en branle dans son esprit quand il avait passé la porte du caveau. Quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose que la présence de pièges mortels et sophistiqués ne pouvait totalement expliquer.

-Gustav ? Oh hé, bonsoir, vieil ami, je suis ici pour le travail, tu sais, les potions ? Fit Ahmed dans le tombeau, en regardant autour de lui en restant prudemment sur place, hors de portée des pièges.

Tout d’abord rien ne se passa, et lentement, il vit avec horreur le couvercle du cercueil coulisser lentement, poussé par une main sèche, blanche comme la neige. Puis un buste apparut, puis une silhouette complète. Un homme se levait lentement du cercueil avant d’aller à leur rencontre, tout aussi lentement. Il était de grande taille, quoiqu’un peu tassé par l’âge. Sa peau ridée par l’âge blanche comme la neige tranchait avec sa chevelure noire de jais. Et ses yeux...ses yeux avaient un aspect déplaisant que je vais éviter de décrire ici, mais cela ne semblait pas le gêner car il semblait voir tout.

Il était aussi remarquablement vêtu, avec une robe de mage encore en bon état, bien qu’élimée par endroit, des bijoux cabalistiques aux doigts et un chapeau haut de forme mité.

-Bonsoir, ami, vous allez bien ? Fit la drôle d’apparition à Ahmed en lui tenant une main décharnée. Il ne parut pas s’offusquer que Doyle ait le poil hérissé, et que les jointures de ses doigts soient blanchies à force de serrer le manche de sa pelle.

-Est-ce que tu crois qu’on peut...hum...descendre, fit le vieil homme en montrant le sol piégé du caveau.

Une voix assez curieuse, lente, roulant les R et faisant des arrêts comme pour respirer se fit entendre. Une voix qui avait tout son temps. Forcément, quand vous êtes mort, vous ne vous souciez plus vraiment du temps qui passe.

-Oh..oui, excusez. Une vieille habitude, je n’aime pas que les pilleurs de tombe cherchent à me voler mes vêtements où mes livres. Surtout qu’ils ont des torches, ça noircit mes murs, ensuite pour nettoyer tout ça, je ne vous raconte pas ! 

Le mort fit quelques gestes subtils de ses doigts, pour annuler les sorts, puis s’exclama, d'un ton affable :

-Entrez, je vous en prie ! Je peux vous offrir quelque chose à boire ? Je ne bois plus guère, mais je garde encore quelques bonnes bouteilles au frais !

Le mort vivant s’enfonça d’une démarche un peu incertaine dans un des caveaux adjacent au sien, et revient avec une bouteille de porto tirassien et trois verres légèrement poussiéreux.

Une table et des sièges de pierre surgirent de nulle part dans le caveau, et Kenneth Doyle pu voir le mort et le vieux s’y assoir comme si ils avaient toujours étés là, la bouteille entre les deux. Il s’assit aussi, de crainte de contrarier son hôte, et lapa aussi poliment possible le verre de vin qu’on lui tendit.

Ahmed et le mort commencèrent alors à discuter.

-Et que pensez-vous de l’usage du thym des trolls et du soufre fondu pour transformer un lapin en horloge gnome ? Avec le bon schéma de fabrication, on arrive à un bon résultat, à un souci près, la pendule retarde de treize minutes, vous sauriez comment corriger ça, cher ami ?

Le mort sembla réfléchir quelques instants, avachi sur sa chaise comme un cadavre dans une charrette.

-Utilisez une carotte, cher ami, et vous verrez, vous réglerez l’heure !

-Oh, c’est donc ça !? Et que pensez-vous de...

Kenneth cessa rapidement d’écouter le babillage des deux fous, pour lorgner lentement vers les pierres précieuses encastrées dans le cercueil du mort-vivant accueillant. Sa cupidité lui faisait de nouveau tirer une langue d’un décimètre de long, ce qui faisait décidément mauvais genre.

Comme lorsqu’il se baladait en ville, regarder des femmes qui lui plaisaient sans se prendre une baffe était d’une difficulté sans pareil pour Kenneth. Forcément, les worgens et humains divergent sur certains points, sinon la malédiction worgen ne serait pas une malédiction.

Le couvercle incrusté de pierreries du cercueil était à portée de main, il n’avait plus qu’à tendre la patte, et à filer tant que les deux croulants étaient en train de babiller.

Il tendit la patte comme pour admirer la douceur de la pierre froide polie du couvercle, et il l’approcha comme si de rien n’était du diamant et des quatre rubis incrustés. Kenneth jetait aussi de rapides et furtifs coups d’œil au vieux et au cadavre parlant pour vérifier que son larcin passerait inaperçu, quand il eut une sensation désagréable.

Un peu comme si quelqu’un vous fixait dans le dos. Au même moment, il sentit un poids tomber sur sa main. Quelque chose de froid, d’inerte, un peu comme si un steak haché fraîchement décongelé vous tombait sur le dos de la main. Il regarda lentement sa main posée sur les pierreries du cercueil et vit le poids mort dessus. Littéralement.

Une main à demi décomposée et séchée était sur la sienne. Le regard de Kenneth remonta avec inquiétude le long du bras décharné pour regarder la figure de la chose qui...Une goule le dévisageait en marmonnant dans une langue que seules les goules connaissent.

Gustav Von Krieg et Ahmed le fou se retournèrent en entendant un couinement étouffé, le même genre que si vous écrasiez par inadvertance la patte à un chien.

Ils virent Doyle aux prises avec une goule, le worgen tenant d’une main les pierres précieuses, de l’autre la pelle qui ne l’avait pas quitté.

La voix trainante du maître des lieux se fit entendre

-Laisse-le, Coshan, c’est un invité, on ne mange pas les invités. Seulement les pilleurs de tombe.

La goule tourna ce qu’elle avait de plus ressemblant à un visage vers le maître des lieux, et se mit à grommeler :

-Oui...maître !

Ce qui restait des yeux du maître des lieux se posèrent sur la main de Doyle.

-Oh ? Vous connaissez ce jeu ? C’est mon jeu de dés Dalaran, un excellent jeu, c’est souverain quand je m’ennuie ! Venez, on va faire une partie !

Le worgen réfléchit le plus rapidement à trouver un refus poli à cette drôle de proposition, ne  trouvant pas, son regard se posa sur la porte. Ou plutôt sur la goule qui était devant. Il allait devoir jouer le jeu.

Il se rassit à la table de pierre et posa les cinq énormes pierres précieuses sur la table, et la partie commença. Les dés magiques Dalaran sont des curiosité de mage rarissime faites en rubis et diamant dont la structure taillée sur 6 faces s’étant dans les trois dimensions de l’espace plus deux autres dimensions exotiques dont une bonne partie des gens se passent très bien, seulement connues des mages.

Le mort expliqua d’une voix trainante les règles, et quand il finit, demandant à Doyle de lancer les dés, celui-ci s’aperçut qu’il n’avait rien écouté du tout. Mais bon, vu qu’il fallait lancer ces foutus dès...

-Sept virgule trois !  Beau score, bon garçon, vous promettez d’être un adversaire coriace, fit Ahmed le fou en souriant aimablement.

-A moi de lancer ! Fit-il en attrapant les dés d’une main sèche et noueuse. 3 et bleu ! Beau score !  Je gagne la manche, pour le moment !

La partie dura quelques temps avant que Kenneth, lors de son tour de jeu fit comme par inadvertance tomber un dé de rubis à l’autre bout du caveau.

-Oh, comme je suis maladroit, je vais le chercher !

-Laissez, Coshan va s’en charger ! Coshan ? Le dès, je te prie. Fit le mort d’un ton lymphatique.

La goule et le worgen arrivèrent en même temps au dés, et l’un comme l’autre tenta de le ramasser avec succès

Une cohue en suivit émaillée de grondement de worgen et de gémissement de goule, à tel point que les observateurs de cette lutte ne savaient plus qui était qui. Doyle sentit sa main griffue se refermer sur quelque chose de dur, il se dit que c’était le dès rubis, et l’enfourna dans sa besace sans plus attendre.

Aussi vite que possible, il quitta alors le caveau, s’attendant à ce que la goule, son maître et le vieux le poursuive, mais il n’en fut rien. Il entendit juste du fond du caveau Ahmed le fou se désoler. « Mauvais joueur !  Vous aviez pourtant fait un 4 Jaune vecteur 7.5, un joli coup ! Bon, pas grave, on continue !  »

Il détala aussi loin que possible de la colline au corbeau, et une fois dans son campement, dans une clairière au clair de lune, il se mit à souffler. Sa compagne Haolin Aaronson, pilleuse de tombes elle aussi, le regarda comme si il était fou un moment avant de lui demander :

-Alors, Kenneth, t’as trouvé quoi, ce soir ? T’as les yeux aussi brillants que le vieux John quand il a trouvé au fond de son trou un mort avec dix dents en or !

Doyle, triomphant, s’approcha de la souche d’arbre coupée qui leur servait de table, et jeta sur la table, négligemment l’objet qu’il y avait pris, fermant les yeux, l’air digne. Imaginant déjà les cris de joie de sa compagne.

Au lieu de ça, il ne perçut de ses oreilles qu’un reniflement circonspect.

-Mouais. Pas terrible. Ça fait un en-cas, mais franchement, vu sa fraîcheur, il ne doit pas être très bon.

-Hein ? Kenneth ouvrit les yeux, l’incompréhension au visage, et vit Haolin, un des doigts de la goule dépassant de sa bouche, en train d’être croqué dans un craquement sec.

Il en hurla de désespoir.

Sa compagne pilleuse de tombe lui tapota l’épaule :

-Allez, tu trouveras mieux demain !  Viens faire une partie de dès avant le repas !

Doyle hurla alors une seconde fois.

 

Modifié (le) par Ilywln
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Dit,tu sait quoi....bah......j'vais demander a Blizzard d'inclure Ahmed le fou en PnJ qui te donnerait une suite de quête qui relaterait la plupart de ces nouvelles!

 

juste génial,a péter de rire!

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Content que mon histoire t'ait plu ;)

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De rien,tu m'en voudra si je l'ai copié sur un autre serveur  en précisant que c'était pas moi qui l'avait écrit?

 

 

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Sinon, c'était beau hein. Il est beau le chimiste. Très bonne couleurs

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Le 12/3/2016 at 4:38 PM, Uhr a dit :

De rien,tu m'en voudra si je l'ai copié sur un autre serveur  en précisant que c'était pas moi qui l'avait écrit ?

Disons qu'avant que tu le dises ici, un ami m'a signalé avoir lu sur le forum de K*****r un de mes textes, et ça m'a surpris, étant donné que je ne suis pas sur ce forum. Ni sur ce serveur d'ailleurs. Je me suis inscrit pour aller voir, et j'aurais pu répondre là bas (j'ai même créé un compte forum là bas spécialement pour ça).

Donc non, je ne suis pas d'accord, d'autant que tu ne cite même pas mon pseudo en recopiant. Je suis ravi par le fait que ce que j'ai écrit te plaise au point que tu veuilles le recopier ailleurs, et si tu avais pris le temps de me demander si tu pouvais copier mon texte, ça ne m'aurais pas posé de problème, car je suis assez ouvert.

Mais là, quand tu copie l’œuvre de quelqu'un sans lui demander son avis ni citer tes sources, ça s'appelle du plagiat.

3 personnes aiment ça

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J'ai galéré pour lire les passages bleus foncés, mais dans l'ensemble c'est vraiment chouette ! Mon passage préféré reste le Fou du Volant, ton personnage est vraiment épique bravo ;)

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Content de voir que mes textes sur le fou aient plus.
Pour le moment, je n'ai pas envie d'écrire plus sur ce personnage (j'écris pas à un rythme particulier, je le fais seulement quand j'en ai envie/l'inspiration ;) ), mais qui sait, peut être qu'un jour vous verrez de nouvelles histoires d'Ahmed !
Toujours dans le but de parodier le caractère de certains aventuriers ou même de certains rôlistes eux-même ! ;)

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Du grand art.

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Serait-ce trop exigeant de demander une re-coloration de l'écriture ? Je suis assez malvoyant, et pour être honnête, le peu que j'ai réussi à lire me faisais mal aux yeux..

 

Gg d'avance ^^'

 

EDIT : J'ai fais un effort et j'ai lu tout ça.

Mon dieu, ça valait le coup, un pouce bleu dans tes yeux jusqu'aux coudes, c'est vraiment super drôle ! (Je retiens le coup de l'Elfe de Sang invoqué par la bague)

Modifié (le) par Démillion
Effort !

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Salut, je voudrais savoir combien de temps sa ta pris de faire l'histoire, car elle étais génial ?!

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Le 16/04/2017 at 8:30 AM, _Christian037_ a dit :

Salut, je voudrais savoir combien de temps sa ta pris de faire l'histoire, car elle était génial ?!

@Christian037 Ce sont en fait des petits récits écrits retranscrits de l'ancien forum Earthquake, écrit sur une période d'un an environ ;)
Content que ça te plaise !

@Démillion Cette couleur provient enfait de l'ancien forum où j'éai écrit ça, c'est vrai que ça rend pas très bien sur FS x)
Je vais voir ça.
Content que ça te plaise néanmoins aussi ^^

@Gurk Merci l'nain, et désolé pour tes congénères insultés ou moqués dans mes contes ! ;)

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Bon, comme la modification cause plus de soucis qu'elle n'en règle, je vais recopier ici les textes en version "Noir".

I) Le maître des sables

Révélation

Dans le désert brulant de Tanaris, il y a un coin que les nomades du désert, les bandits bat-le désert préfèrent éviter à cause de sa capacité surnaturelle à faire disparaitre les gens qui y pénètrent.

 Dans ce coin de désert, une tour d'une époque oubliée recensée sur aucunes cartes se dresse fièrement, de son architecture antique, au milieu des dunes environnantes. Dedans, des foules de parchemins, de fioles, de schémas, de poudres, le résultat d'une vie à appliquer la magie sur la matière, le résultat d'une vie d'alchimiste.

 Le maitre des lieux, un ancien membre brillant du Kirin Tor jadis en disgrâce se terre ici depuis déjà presque cinquante ans, ne paraissant pas plus de trente ans avec ses enchantements étonnants.

Il subvenait depuis toutes ces années grâce à sa magie, et son alchimie.

 Son talent d'alchimiste était tellement grand, que si il le voulait, il pouvait transformer d'un simple geste votre cœur en saronite, ou en diamant...

Au cours de ses recherches il avait découvert comment transformer n'importe quoi en tout, dans la demi-obscurité de sa tour, mais il lui restait le baroud ultime à réussir, l'ultime défi de l'alchimiste...

 Depuis trente ans, déjà, il s'acharnait a trouver la solution a ce problème légendaire, sans pour le moment y réussir, et par son acharnement, il était rentré dans les légendes des peuples nomades sous le nom d'Ahmed le fou.

 Aujourd'hui, le regard brillant d'une force peu commune sur son établi au milieu des cornues, des fioles et de tout un appareillage complexe, il retenta une expérience pour parvenir a ses fins.

Cette expérience lui était venue en regardant son "chaton" (en fait un immense et redoutable lion du désert qu'il avait réussi à apprivoiser), il lui fallait juste mélanger cette poudre avec celle-là, en prenant une mesure d’étoile de rosée, et une brassée gnome de titane, plus un peu de sang de troll.

 Une lueur dorée apparut alors au fond du récipient d'expérience, et le maitre grommela encore raté, en jetant rageusement par la fenêtre de la tour la pépite d'or pur qui était apparue au fond du pot.

 Celle-ci alla s'écraser 25 mètres plus bas, sur une pile de pépites de métaux rares semblable de 10 mètres de haut, et Ahmed, l'air désabusé, son visage tanné par le soleil de plomb et les sables du désert, regardait le lointain en pensant qu'il finirait par parvenir, quel qu’en soit le prix à réussir le défi ultime: transformer des métaux rares, tels que l'or ou l'élémentium, ou le titane en métaux courants, comme le cuivre, le fer, ou encore l'étain!

Même si jusqu'ici il ne trouvait au final que de l'or en final dans ses expériences, il gardait espoir, un espoir surhumain!

 Avec un ricanement surnaturel et inquiétant, il retourna a son établi, avec l'intention de reprendre son travail de dément, ses lunettes en équilibre instable, et son turban lui glissant sur le côté de son crâne, avec le regard encore plus fou que celui d'un gobelin qui aurait trouvé l'explosif ultime!


II) Les horribles bêtes

Révélation

Le nomade venu de loin, ayant traversé le désert a la recherche du légendaire Ahmed le fou commençait à regretter d’être là.
Il avait fini par trouver la tour d'Ahmed, et avait pris contact avec lui, mais soudain, le vieil homme avait décidé d'aller chercher du thé pour son invité, et avait quitté la pièce en recommandant gentiment au nomade invité de ne toucher un rien dans la pièce, sous peine de connaitre une mort plus ou moins douloureuse!

Le nomade attendait donc, un peu mal à l'aise, et regardait autour de lui, la pièce contenait un énorme fusil à percussion de fabrication gnome, la maquette d'une machine volante, un flacon d'une couleur rose bonbon  écœurant, des parchemins de partout, et une bouteille de vin millésime de Kul Tiras!
Ahmed revient alors, son turban de travers, et apporta au nomade une théière pleine avec deux gobelets en tentant de rassurer le nomade:

"Oui, excusez-moi, je reçois peu de gens ici, j'ai dû chercher mon thé, mais heureusement, je l'ai trouvé, il était entre le venin d'éternelle agonie, et le philtre d'angoisse d'ombrelune! Hahaha! C’est drôle, non?'

Le nomade déglutit difficilement et regarda avec inquiétude son thé, qui avait l'air normal..."Trop normal, il doit sans doute être empoisonné" pensa le nomade.

Prudemment, il décida d'attendre que Ahmed boive le premier cette boisson douteuse avant de boire lui-même.

Ne percevant pas son trouble, le vieil ermite demanda amicalement au nomade "Alors, mon garçon, que viens-tu faire ici?"

Le nomade, déglutit nerveusement et finit par dire " Heu...je souhaiterais que vous me fassiez un dissolvant absolu, on en a besoin contre les colosses d'Uldum qu'on a commencé à coloniser, vous voyez, et rien ne vient à bout de ces créatures!"

- Un dissolvant? haha, mon garçon, vous n’êtes pas sérieux, le meilleurs moyen c'est d'utiliser cette potion contre eux! Elle a des pouvoir fabuleux, elle élimine les élémentaires, et en plus elle fait un excellent condiment pour le ragout de murloc aux olives! Tenez!

Il tendait un flacon de couleur verte prairie au nomade curieux. Celui-ci le prit et regarda sous toutes les coutures avant qu’Ahmed ne lui dise d'un ton soucieux:

"Oui, par contre ne le secouez pas trop, ça a une fâcheuse tendance à exploser dans ces conditions!".

Le nomade était maintenant de moins en moins rassuré, et se préparais à prendre congé en expliquant a Ahmed le fou que son chameau risquait de se sentir seul, quand soudain, il vit que le vieil ermite semblait écouter quelque chose, alors que lui-même n'entendait rien.

-"Hem...monsieur. Vous allez bien?" demanda le nomade, inquiet.

-"Taisez-vous, vous, j'écoute C'thun, le dieu très ancien du coin, il ose...insulter ma mère?! Ça va mal se passer! NYAAAAAAAAARGGGGGG!" le vieux, avec une excitation croissante bondit vers l'énorme fusil gnome accroché au mur précédemment remarqué, et cria subitement en armant le fusil, avant de tirer toutes les balles du fusil dans les murs environnants...

"C'thun, me voici! HAHAHAHAHA!" éclata-t-il d'un rire dément!

C'est à ce moment-là que le nomade jugea qu'il était temps de partir, ce qu'il fit, sans un regard en arrière!

Quand il parvint a regagner son campement, il vit que celui-ci étais attaqué par des gardiens d'Uldum, il décida d'utiliser une cuillère a soupe de potion sur les géant, comme le vieux lui avait indiqué, et il vit avec incrédulité les géants se changer en...lapins!

Mais malheureusement, un lapin géant de taille de 1m20 et avec la peau en pierre, et les incisives en diamant  reste quand même dangereux, voire même plus encore! Les nomades l’apprirent avec stupeur cette nuit-là!

Cette nuit de mort appelée depuis la "nuit des horribles bêtes", rentra tellement dans les légendes nomades que maintenant encore, vous parlez a un nomade de lapin, vous êtes sûr de lui faire peur!


III) Le fou volant

Révélation

Fin de journée dans le désert abysséen en Tanaris:

Ahmed allait enfin réussir ca plus grande création alchimique du jour, un légendaire gratin de murloc sur son lit de gangrelette, quand soudain, des coups furent portés a sa porte,
Comme bien souvent, Ahmed remis son turban violet vif qui avait commencé  a glisser de sa tête, et décida d'ouvrir la porte avec curiosité.

Il vit dehors devant sa porte un humain en armure de cuir noire avec un sabre a la ceinture, et les yeux d'un gris acier, avec une elfe de sang portant capuche et robe de braise-soie.

- Bonjour, vous êtes bien Ahmed le fou? Nous vous cherchons pour...euh commença l'homme, mais s’arrêta devant la mine étrange du vieil homme enturbanné qui se tenait devant lui, semblant ausculter les arrivant attentivement.

Le vieil homme, très sérieux posa une question en regardant l'elfe, pour le moment silencieuse dans les yeux:

"Vous n’êtes pas des hyènes, j’espère?"

L'elfe sourit au vieil homme avant de répondre " Non, nous ne sommes pas des hyènes, monsieur...mais pourquoi cette question?"

Le vieil homme toujours très sérieux répondît simplement évasivement " Oh..bah elles viennent gratter a ma porte toutes les nuits pour que je leur chante des berceuses, mais moi je dit non! D'où ma question fort logique! Mais entrez donc, amis qui ne sont pas des hyènes!" dit-il en montrant l'ouverture de la tour aux deux arrivants, et les fit rentrer dans un salon ou régnait le chaos le plus total.

Ahmed partis bientôt dans une autre pièce de la tour avant de revenir dans le salon, tenant un plat contenant d'étranges choses de couleur sombre.

"Ah, je savais bien que j'avais des gâteaux secs dans mes stocks de saronite, ce sont des choses qui arrivent! hahahaha!"

L'elfe et l'humain s'entre regardèrent en se demandant qui d'eux deux prendrait le risque de gouter en premier ces gâteaux qui semblaient durs comme du roc.

L'humain déglutit, et dit finalement au vieil homme:

-Nous sommes deux mercenaires de l'aube, nous étions en train d'étudier les mouvements du marteau du crépuscule dans la region, quand on a entendu parler de vous par des nomades, et votre cas nous a semblé tellement intéressant que nous nous sommes mis a votre recherche pour vous demander si vous accepteriez de faire partie de notre ordre, et de mettre votre immense talent au service d'une bonne cause?

-Si vous voulez savoir nos noms, pour des soucis d’honnêteté, sachez que je suis la maitre mercenaire Kasei, et que voici l'officier mercenaire Van Malsen, dit l'elfe en rabattant sa capuche.

Semblant étre plongé dans ses pensées, le vieil homme, rit doucement et finit par lâcher incongrument:

"Votre organisation n'a rien contre le port du turban?"

L'elfe décontenancée un moment finit par répondre " Euh...non, nous ne voyons pas d'inconvénients au port du turban, mais ça veux dire que vous vous engagez ?"

Ahmed sourit en remettant son turban, et jeta en tapant sur l’épaule de l'elfe de la façon d'un poivrot de taverne : "Baaah oui, si je garde mon turban, tout est possible, c'est évident, non?!"

-Hem..bah veuillez signer ici, monsieur, vous devrez vous rendre au lieu et date précisez dans ce papier, tenez, fit l'officier.

Ahmed, n'y voyant rien décida d'ouvrir un rideau, laissant passer la lumière de la lune qui fut projetée sur L'officier Van Malsen, alors que l'elfe regardait avec une panique croissante la scène! La suite des événements fut a la fois rapide et compliquée:

L'officier Van Malsen, sous la lumiére de la lune dut présenter obligatoirement sa véritable forme: soit la forme d'un worgen! L'elfe regarda alors la réaction d'Ahmed avec effroi devant ce phénomène inédit pour un mage qui a passé cinquante ans de sa vie en ermite!

L'ermite hurla alors: "Une hyéne, et dans mon salon, en plus? Ca ne va pas se passer ainsi!"

Les yeux d'Ahmed s’agrandirent sous la stupeur subitement, et attrapant une patte de murloc qu'il avait prévu pour son diner qui trainait dans son salon, il commença a matraquer la tète de l'officier avec cette dernière en chantant une comptine pour enfant qu'il destinait aux hyènes!

Bien vite, les mercenaires de l'aube durent se rendre a l'évidence que Ahmed les prenaient pour les hyènes qui venaient gratter a sa porte, et l'elfe comprit bien vite, qu'il fallait partir de là avant la mort de son supérieur lapidé a mort par un fou a coup de patte de murloc!

Elle prit donc la main de son officier, avant qu'ils disparaissent tout deux  dans un "pop" sonore du fait de l'elfe pour se retrouver a Gadjetzan, essoufflés mais vivants!

Ahmed quand a lui arrêta sa comptine avant de murmurer entre ses dents "Sales hyènes!", et il décida donc de manger sa patte de murloc crue dans son fauteuil favori, et chassa les mercenaires de l'aube de sa mémoire.

 

IV) Le fou volant
 

Révélation

L'homme qui se faisait appeler Ahmed le fou par les nomade du désert abysséen avait un gros problème (enfin deux, car il était fou!) : à l'heure où l'aube apporte la chaleur dans le désert, rendant la vie dans le désert à cette heure-là très agréable, il effectuait sa balade habituelle, quand en voyant dépasser le squelette d'un oiseau titanesque du sable, il lui prit subitement l'envie de voler!

Comme de juste, il tenta de s'envoler en agitant désespérément ses maigres bras, mais il ne parvient pas à s’arracher à l'attraction terrestre d'un pouce!
En revenant à son laboratoire de savant fou, il examina tous les moyens qu'il avait pour voler comme un oiseau:

- Manger un ragout de petit salé au murloc, un plat tellement léger selon lui que cela ne pourrait que le faire voler!

-Apprivoiser un des redoutables vautours du désert et le persuader (si besoin est avec violence) de voler avec lui sur son dos.

-Acheter le plus d'explosifs possible à Gadjetzan, en espérant par le souffle de l'explosion provoquée s'envoler (cette idée lui avait été soufflée par un gobelin).

-Ou dernière alternative, demander conseil à un singe douée de parole, le célèbre Oniri.

 Ahmed le fou, avec enthousiasme, commença par appliquer la première étape, la plus plaisante, à son gout!
Mais lorsqu'il voulut sortir, il s'aperçut avec stupeur que le ragout qu’il avait mangé semblait le tirer étrangement vers le sol, au lieu de l’emmener dans les cieux!
Il tomba endormi au sol de son laboratoire après un si bon repas, et ne se réveilla que le lendemain.

Notre pionnier de l'astronautique Azérothienne voulut ensuite mettre en application la suivante idée, il alla donc, armé d'un énorme maillet dans un nid de vautours du désert.
Là-bas, il tenta de discuter avec les pauvres bêtes, mais elle furent de mauvaise volonté, malgré, les coup de maillet judicieusement distribués!
Le vautour finit par tomber "comme si lui aussi avait abusé de petit salé au murloc" pensa Ahmed.
Dépité, il voulut mettre en application la troisième idée le lendemain.

 Il acheta donc en grande quantité de l'hydroglycerine a Gadjetzan, et décida, revenu dans son désert chéri de faire exploser le stock impressionnant d'explosif qu'il avait sous la main, mais malheureusement, quand il eut envie de les faire exploser après avoir disposé les charges, il se rappela, le jour tombant, que ses hyènes de compagnies devaient déjà gratter à sa porte, et qu'il était donc temps d'aller leur chanter leurs comptines habituelles!

Le lendemain, il avait oublié ses explosifs, et donc il décida de passer à la quatrième idée, et alla donc voir le macaque Oniri (On-y-rit), qui habitait sur cactus de la vallée des chardonnier, au sud de Tanaris, et lui parla:

-Bonjour, le singe, je souhaiterais te demander comment faire pour voler!

-Voler, c'est simple, humain en turban, c'est juste atterrir sans se tuer qui est dur! Mais après, si tu veux voler, qu'importe la durée, je te conseille de te jeter d'en haut de ta tour!

Mais si tu veux voler plus durablement, prends cette potion inédite, lui dit le singe en lui présentant une fiole contenant un liquide sombre et huileux.

 Avec avidité il empocha la bouteille, mais le singe le mit en garde en chuchotant:

"Fait gaffe, c'est quand même de la triche!"

Avec l'empressement d'un écolier venant d'avoir un nouveau jouet, Ahmed décida d'appliquer les deux solutions du singe, en même temps! C'est à dire il se jetterait de la tour, aprés avoir bu la bouteille de Oniri!
Au sommet de sa tour, il but la bouteille, et sauta, et il s'aperçut que malheureusement il ne volait pas, mais semblait tomber lentement vers le sol.

De rage, il jeta la bouteille du singe qui tomba malencontreusement sur un bidon d'hydroglycérine qu'il avait installé la veille...

Le souffle de 15 tonnes d'hydroglycerine fit remonter le vieil homme, en lui roussissant aussi un peu de barbe, au passage, mais il finit cependant encore par redescendre, et tomba dans le nid des vautours du désert qu'il avait visité lors de sa deuxième idée de vol, en plein su l’un de ses occupants.
Le volatile, mécontent en poussant un piaillement aigu vola avec l'alchimiste sur le dos de façon désordonnée avant de le lâcher, a plus d'un kilomètre du sol désertique, et c'est ainsi, sa chute ralentie par la potion d'Oniri, qu'il tomba dans le marécage d'Âprefange, non loin de l'antre d'Onyxia.

Un dragon noir, revenant d'une partie de chasse dans le marécage aperçu l'humain enturbanné, et pensant déjà en faire son déjeuner, fut arrêtée par la voix du vieil homme, qui déterminée, dit ces mots, en pointant un doigt crochu vers le draconien:

"Toi le lézard géant, tu vas être ma monture!"


V) Les biscuits de scorpide
 

Révélation

Un homme et une elfe discutaient dans un coin isolé de la taverne de Gadgetzan.
L'elfe portait un curieux tabard représentant une épée et un bouclier jaune pale sur fond blanc, et un équipement soigné, alors que l'homme portait des frusques sans couleurs et abimées par le désert.

Pour le moment l'humain piochait et mâchonnait des biscuits aux scorpides (Fabrication gobeline locale), et jetait de temps a autre des regards furtifs vers les carrés de peau nue que laissaient voir l'armure légère de l'elfe. L'elfe, face a lui buvait avec délectation un verre de rhum de contrebande.

Dans un craquement de bois sec, un autre biscuit au scorpide disparut dans le gouffre sans fond que semblait être la bouche de l'humain, et l'elfe finit par lui demander:

-Alors, vous savez ce qu'il est advenu de la principale source de chaos du coin? Mon organisation est préte a vous payer généreusement les renseignement que vous pourrez nous donner.

-Ahmed? Oh depuis sa tentative de vol je l'ai pas revu, mais ça veut rien dire, ce gars là semble avoir fait un pacte avec tout les démons du désert!

-Comment ca?

-Vous appelez ça comment, madame elfe, un homme qui s'empoisonne, se fait sauter, agresser par des vautours géants du désert, courser par un dragon noir....et qui est toujours là après ça pour en parler! Il reviendra sans doute dans le coin, a mon avis...

-Notre seigneur mercenaire redoute que ça soit un agent du chaos très puissant, et prévoit de lui envoyer un commando d'élite pour...euh...le faire taire.

L'humain laissa échapper un gras ricanement et, après deux biscuits secs au scorpide, il reprit un air grave et dit simplement:

-Madame elfe, sortez de la ville et au bout de 250 pas, environ, tournez vers l'est, vous verrez ce qu'il est arrivé aux mercenaire que le cartel Gentepression a envoyé pour calmé le vieux fou, et retournez dire ce que vous avez vu a votre seigneur mercenaire!

L'elfe sortit de sa poche 5 pièces d'or pour payer son informateur, et les posa sur la table, où le ruffian se dépêcha, d'une main graisseuse de les empocher.
La mercenaire, finissant son verre de rhum, sortit de la taverne après avoir réglé sa consommation, et alla donc a l'endroit indiqué:Il y avait là une bonne dizaine de mercenaires de toutes race, surarmés, précédemment payés par Gentepression, mais ils étaient tous sous forme de statues de sel!

Les grimaces sur leurs visages indique que la transformation n’avais pas été agréable pour eux! Autour du cou de celui qui semblait être le chef il y avait une pancarte en bois avec des inscriptions :

"Dégagez de chez moi, sales hyènes, vous m'insupportez, et vous n'aurez jamais ma recette de cuisse de murlocs aux champignons!"

La mercenaire déglutissait difficilement, le futur sous forme de statue de sel n'était pas la promotion qu'elle avait prévue dans sa vie! Elle allait rebrousser chemin pour repartir vers la ville, quand soudain, une immense ombre se fit sur le désert, et la mercenaire eut le temps de voir, avec ses yeux elfiques puissants, un immense dragon noir qui volait avec sur son dos un humain enturbanné.

Et elle eut aussi le temps d'entendre une voix de vieillard dire:

"Parfait, le dragon, on rentre a la maison, et je ne te change pas tout de suite en statue de sel! Quoique...j'ai bien besoin de sel pour ma soupe!".

Avant que l'elfe eu le temps de dire ou de faire quoi que ce soit, le dragon et son maitre étaient déjà loin, partis vers le plus profond du désert, le domaine d'Ahmed...



VI) Les exploits du capitaine Sourkiev

 

Révélation

-Capitaine Sourkiev? Nous avons un problème... dit le garde Narofen essoufflé d'avoir couru dans tout Hurlevent.

-Quoi encore? Les mages du quartier de la magie ont encore bu trop et ont foutu le feu au quartier? Les nains du quartier des nains ont encore rencontrés des elfes? L’archevêque Benedictus s'est perdu dans sa cathédrale? Parlez, par la lumière! Dit le capitaine agacé.

-Euh...non..un dragon noir arrive par la mer, et il vole droit sur nous...

Le visage du capitaine rouge d’énervement était subitement passé au blanc de la terreur, sans observer une transition par des couleurs intermédiaires.
Insensible a cet exploit trés artistique , Narofen tremblant lui aussi demanda d'une petite voix:

"Que devons nous faire, capitaine?"

Un rugissement de dragon ôta au capitaine l'opportunité d'une réponse claire et construite.
La garde de Hurlevent était en alerte maximum: et enfin la cinquantaine de gardes alla dans le quartier des mages, où disait-on l'horrible bête s'était posée.

Le capitaine Sourkiev, fort de son courage habituel cria:

- Lieutenant, passez devant, partez en éclaireur, on vous couvre!

Le lieutenant, avec son courage non moins grand hurla:

-Sergent, partez en éclaireur, on vous couvre!

- Hem....Caporal? Fit le sergent...

Au bout d'un quart d'heure, et d'une partie de dés, le garde Narofen fut désigné et en recommandant son âme a la lumière, avec un courage digne de son capitaine, rentra sur la place où se tenait le dragon. Mais là, il vit juste un vieil homme devant une gigantesque statue de sel en forme de dragon, les ailes déployée.

Le vieil enturbanné regardait avec un air ébahi l'herbe et les arbres qui l'entouraient, comme si il n'en avait jamais vu.
Narofen réussit a demander, en balbutiant devant le vieux:

"C'est ...c'est vous qui avez tué ce dragon?"

Le vieil homme en turban se retourna vers lui et fronça les sourcils en disant:

"Mais non, je l'ai pas tué, sinon comment je rentre, moi? Il a juste tenté de joué au malin avec moi, mais il s'est appercu qu'un lezard géant ne me fait pas peur!"

-Vous voulez dire qu'il est toujours vivant? le garde déglutit difficilement, un dragon a Hurlevent, ça pouvait signifier pour lui pas d'avancement en grade, voir même la mort!

-Mais oui, il suffit qu'il pleuve et il sera comme neuf! Mais il a promis de rester sage, car sinon il termine dans ma soupe! Car a mon age, jeune homme, vous savez il faut prendre soin de son corps, donc il me faut 4 a 8 grammes de sodium par jour, donc du sel, vous saisissez?

-Euh...oui, bien sûr, monsieur. Narofen ne savait plus quoi faire face au vieil homme, car on ne lui avait jamais appris a la garde comment se comporter face a un vieillard qui boit de la soupe de dragon et qui semblait aussi dangereux qu'un gobelin avec une tourelle lance missile de l'ile des conquérants!

Le garde décida donc subtilement de changer de sujet:

-Vous restez ici..euh..pour combien de temps? Et vous venez ici pour quelle raison?

-En fait j'étais venu pour voir un ami a Lordearon....un ami apothicaire...

-Ah?

-Mais on m'a dit qu'il était mort...

Narofen tenta de sortir toutes les condoléances qu'il avait apprise a l'ecole des gardes pour montrer au vieil homme son assurance:

-Mes condoléances, monsieur, je m'associe a votre deuil, et je...

Comme si il n'avait pas entendu, Ahmed continua

-Mais c'est pas grave, je repasserai un autre jour!

Laissant le garde éberlué, il prononça des incantations en langue étranges, sans que le ciel ne présente le moindre nuage, une pluie battante s’abattit sur le dragon, sur le garde et sur le vieil alchimiste.
Toujours muet de satisfaction, le garde regarda le dragon se re-transformer en dragon de chair et d'écailles, et vit ensuite le mage le chevaucher comme, si il s'agissait d'un cheval de ferme!
Avant que le dragon ne décolle, Ahmed dit en faisant une révérence élégante:

-Jeune homme, vous serez gentil de donner le bonjour au roi Terenas Menethil de ma part? C'est un ami, dites-lui Zarenn Westallstat est venu ici!

-Mais il est mort!

- Oui, oui, au revoir, mon petit!

Et le dragon noir décolla, vers la patrie désertique d'Ahmed...

VII) La cité des voleurs (part 1)
 

Révélation

Les nomades, depuis longtemps, dans les heures les plus sombres de la nuit, autour de leurs feux murmurent une étrange légende, enfin plutôt d'un personnage de légende, Ahmed le fou. Quand les nomades (aussi appelés les fils du sable) racontent cette légende a leurs enfants, peu  osent la croire, car elle est tellement invraisemblable ! Et là les enfants vont se coucher, persuadés d'avoir entendu une fois de plus une légende des temps anciens, et le conteur a un rictus mi amusé, mi inquiet aux lèvres...une légende..s'ils savaient !

Ahmed le fou passait pour le moment une bonne journée : Il avait réussi a transformer des pierres des sables en loukoums, son défi d'alchimiste de la semaine, il avait chanté une bonne partie de la matinée avec ses amies du désert, ses tendres hyènes de compagnie, et il commençait a s'ennuyer après être resté a regarder le ciel du balcon de sa tour depuis une heure et demi.

A son balcon, il commençait a s'ennuyer quand il vit un félin approcher de sa porte, et, de loin, croyant qu'il s'agissait d'une de ses hyènes de compagnie, il alla ouvrir.

Il se retrouva devant un homme assez étrange (presque aussi étrange que lui!), a qui il fit toute suite confiance. L'homme en se grattant la barbe mal rasée qu'il avait se présenta simplement:

-Je suis maitre Darn, c'est vous le vieux fou qui vit dans le désert et que les nomades surnomment...

-Oui, c'est moi le vieil ermite, mais je ne suis pas fou...enfin je crois! coupa le vieil homme en remettant bien son turban.

-Bon parfait, j'ai besoin de vous, car j'ai un léger souci, et je crois que vos tours de magie fumeux peuvent m'aider, et en plus vous êtes gratuit!

-Je vous écoute, jeune homme? fit Ahmed en souriant d'un air ravi.

-Bref...j'aurais besoin d'une aide pour rechercher la citée des voleurs, concoctez-moi une potion, un élixir, un remède de grand-mère, ou même un suppositoire qui puisse m'aider a trouver cette fichue cité! J'ai besoin de découvrir cette citée, car ça doit être un paradis: que des voleurs, des assassins, de l'argent facile, des belles voleuse, et tout ca caché! Vous vous rendez compte?

-Pourquoi ne pas demander a un voleur? C'est tellement simple! fit ironiquement Ahmed.

-Mon officier est un assassin, mais bizarrement, il a pas voulu me le dire, comme tout les clodos qui se prétendaient voleurs que j'ai croisés en venant ici! Et pourtant, je suis persuasif!

-La citée des voleurs...la légendaire citée..il me semble que mes hyènes de compagnie m'ont dit qu'une hyène du nom de Croc-de-diamant savait  où elle était, rapportez-moi sa cervelle pour en faire un élixir ! Une longue quête commença pour Maitre Darn, mais finalement, il revient a la tour d’Ahmed avec un sac taché de sang qu'il déposa devant lui.

-Ça n'a pas été simple, cette sale bête n'a pas été coopérative! Mais bon, avec des crochets a coquillages, et une écaille de Bathrodon, je lui ai ouvert le crane, et le contenu est dans le sac! se plaignit maitre Darn, en jetant devant Ahmed le sac qui sentait une délicieuse odeur de charogne.

-Hmmmm..parfait, je vais concocter cet élixir, restez dans mon salon, et ne rentrer pas dans mon labo ca pourrait exploser! Hahaha! acheva-t-il avec un rire dément.

Une demi-heure plus tard, tenant deux flacons a la main d'où s'échappait une délicieuse odeur de viande morte, Ahmed sortit de son labo, et dit au maitre Darn:

-Rien de plus simple, nous allons boire ça, et nous saurons où et comment nous rendre dans la citée des voleurs!

-Mais..vous voulez y aller aussi?

-Oui, je connais pas le coin, et ca me donne envie de faire du tourisme dans cette incroyable citée! Buvons la potion, et a la votre! Dit le vieux fou en souriant de son sourire parfait.

-Mais c'est dégueulasse, votre truc! Faudra que je me rince le gosier avec de la bonne gnôle pour oublier et faire passer le gout! grommela maitre Darn en reniflant la potion.

Des jours et des jours plus tard, sous l'effet de la potion, et en prenant le dragon noir d'Ahmed comme monture, ils avaient trouvé la citée, et s’apprêtaient a rentrer dans ce fratras de ruelles sombres et glauques où les vendeurs douteux en tout genre murmuraient leur propositions alléchantes aux individus de toute race habillés de cuir noir qui rodaient dans la ville.

-Poison d'agonie mortelle, promotion...ça ne va pas couter cher, pour une vie de vos adversaires!

-Je vends des Kriss...pas cher..parfait pour planter entre deux côtes de guerriers trop confiants!

-Arbalètes d’assassinat, les meilleurs des Royaumes de l'est!

Murmuraient les vendeurs encapuchonnés dans la pénombres. Darn sourit au vieil ermite et finit par dire en souriant de ses dents semblables aux crocs d'un grand fauve:

- J'aime cette ville! Exactement le genre d'ambiance que j'aime! Ca sent l'or, les trafics inavouables, et...

Soudainement, Darn se coupa dans son récit, et se mit a tâter fébrilement ses poches, et poussa un horrible juron avant de lâcher d'une voix enragée:

-On m'a piqué ma bourse! Les sales voleurs, ils sont encore plus voleurs que...que moi!



VIII) La cité des voleurs (part 2)

Révélation

Dans une ville sombre et sans nom, il y avait des rues très propres, mais aussi très sombre parcourue que par des voleurs ou des assassins ou par quelques élus qui ont reussi a trouver la cité par des moyens magiques.

Deux de ces élus, un druide et un vieux mage ermite étaient dans l'auberge principale de cette étrange ville.

Ahmed fumait sa pipe en se grattant le turban en regardant la partie de carte que Darn était en train de mener contre un voleur.

-Ma dame de pique tue ton valet de coeur! Hahaha! a moi la monnaie! Sauf si tu as quelque chose a ajouter, voleur! dit Darn dans un rire gras.

-Je gagne, j'ai 5 as!

-Peuh..même pas vrai, lance un dés, et bois ton verre, pour approuver le résultat!

-7...c'est donc un chiffre impair compris entre 3 et 8, ce qui fait que...

Un observateur attentif se rendrait compte que ce jeu de carte avait quelque chose de curieux : Il se joue avec 66.7 cartes (le 0.7 étant en fait un curieux dés appelé l'enfant bleu, un dés de 1 a 7!). Ce comprend en outre 7 as, deux rois, 16 dames, deux dés et ne comprenait pas de carte "7"!

Le vieil alchimiste décida de se balader un peu dans la ville, laissant son compagnon de route miser une de ses chaussures! Il ne craignait rien dans cette ville, et les voleurs qui ne l'avait pas compris avait étés transformés en statues de sel dans une ruelle sombre.
Les portes n'avaient pas de serrures, car n'importe quel voleur pourrait crocheter les serrures, la ville avait un prince des voleurs très mystérieux et très craint a la fois , utilisant pour service d'ordre des ogres, assez forts pour être craints, et trop stupides pour pouvoir se faire corrompre!

Enfin, la ville possédait une autre particularité: les chats noirs étaient partout, rivalisant d'adresse et d'agilité avec les Voleurs et assassins de la ville.

Ahmed, depuis toujours avait une peur panique des chats, leurs préférant ses affectueuses hyènes de compagnies pour meubler sa solitude.

Donc en marchant pour venir a la taverne, il avait du transformer une dizaine de chat en fricassée de thon avec un de ses puissant sortilège d'alchimie!

Depuis, les chats de la ville le fixait avec l'oeil mauvais dés qu'ils le croisaient, en prenant bien garde de rester hors de portée des sortilèges d'Ahmed.
La rue était déserte, mais sur l'étal d'une marchande de dague encapuchonnée, une de ces horribles bête le regardait l’œil sournois...il commençait a reculer dans la ruelle sombre dans laquelle il était quand son dos toucha un mur, et autour de lui des paires d'yeux verts comme des émeraude s'approchaient de lui en feulant leur mécontentement.

Ahmed était pris de terreur, et son turban, glissa sur ses yeux pour ne rien arranger, le rendant momentanément aveugle. Quand il réussit a remettre son turban noir, il vit quelque chose d'horrible une mince silhouette humanoïde approchait en marchant un peu comme un chat, ce qui fit frémir de terreur le vieil ermite.

Les sales bêtes s’écartaient pour laisser passer l'individu encapuchonné qui avançait vers lui!

Quand la silhouette fut a sa hauteur, devant lui, elle retira sa capuche, laissant apparaitre un visage sec et fin buriné par le soleil et rayonnant d'une dangerosité inquiétante. Ahmed menacé par les horribles bêtes ne bougeait plus et ne respirait plus.

L'homme caressa un des chats noir qui ronronna en posant toujours un regard haineux envers Ahmed.

-Savez-vous qui je suis?

-N..non!

-Je suis le prince Torres, le maître de la ville, et j'ai comme l'impression que vous, et votre ami n’êtes pas le bienvenu ici, j'en suis désolé. Je vous surveille depuis votre arrivée, avec mon système de sécurité nettement plus efficace que mes ogres de garde! En disant ça, il fit un geste circulaire en montrant les chats.

-Il me rapportent tout ce qui se dit, et même ce qui ne se dit pas! Et ils rêvent de vous transformer en charpie, mais j'ai une autre idée, bien plus amusante! continua-t-il en souriant largement.

Il claqua ensuite les doigts,et les chats commencèrent a tourner autour d'Ahmed...tourner, tourner, il ne s’arrêtaient plus!

Ahmed, terrifié perdit connaissance dans la ruelle...

Il se réveilla dans sa tour, dans son fauteuil favori, et ne voyant pas Darn, il se dit purement et simplement qu'il avait rêvé!

Sans un regard, il rentra dans son labo pour fabriquer autre chose de nouveau, laissant derrière lui sur une table basse deux verres encore a moitié plein d'une mixture sentant la charogne a base de cervelle de hyène...prouvant qu'il n'avait pas rêvé!
Maitre Darn, quand a lui s'est réveillé encore vaseux affalé sur un trottoir a Gadjetzan devant une taverne, et sa version des faits étant que le verre d'eau qu'il avait bu après se huit bières ne devait pas être de bonne qualité, et qu'il avait juste pris une cuite monstre a Gadjetzan! Et il explosa de rage encore une fois...on lui avait encore volé sa bourse!



IX) Les homards des sables
 

Révélation

Sous la chaleur du soleil de plomb de Tanaris, une jeune trolesse habillée de peau de bête avance difficilement, tiraillée par la faim la soif et la chaleur...mais ce n'était rien comparé a la terreur qu'on lisait dans ses yeux...
Elle marchait depuis des jours, déjà, et les vautours qui la suivaient n'auguraient rien de bon sur son avenir, elle allait terminer ici, et servir de repas aux charognards du désert.

La trolesse commençait lentement mais surement a trouver que le sable et les cailloux pointus du désert sur lesquels elle faisait régulièrement des pauses, de plus en plus faible étaient aussi agreable que des coussins en soie des sables...

Elle se releva péniblement après être tombée une fois de plus sur le sol, et fit quelques mètres avant de s'écrouler et ne plus bouger. Les vautours qui attendaient se moment depuis si longtemps, s'abattirent en croassant de plaisir sur leur proie...

Ils allaient enfin poser leurs griffes acérées sur la trolesse évanouie, quand ils se firent transformer en sel et tombèrent au sol sans raison apparente.

La trolesse, regardant cela avant de s'évanouir totalement eu un mot a la bouche...

"Étrange..."

Quand elle ouvrit les yeux, elle eut a nouveau la même réflexion en regardant son environnement:

Il faisait frais, elle était couchée sur un lit et autour d'elle des caisses, des flacons, des objets étranges étaient dans la pièce.

"Etrange..." repensa-t-elle.

Elle faillit crier de terreur quand un grand et maigre vieillard portant une robe violette usée et un turban bleu apparut dans la piéce.

-Han..Han riva duti? demanda la trolesse dans sa langue natale, avant de s’apercevoir que le vieillard était un humain, ne parlant pas sa langue. Elle fut donc surprise de la réponse.

-Yu wi wassa Zarenn Westallstat, worl nehjo siame is s'machette t'ief cyaa is t'ief, Ahmed !  répondit le vieil homme, avec un accent quasi-parfait.

La trolesse, prenant confiance en entendant sa langue natale commença à parler commun, une langue qu'elle maitrisait assez bien, pour l'avoir entendue auprès de prisonnier de sacrifices!

-Et moi je me nomme Zaba Calem'zil Dewdena ! Merci à vous, humain de m'avoir sauvé, je serais morte dans ce désert !

-De rien, mes Hyènes ne mangent pas de trolls, vous avez de la chance! Mais que faisiez-vous en plein désert? Seriez-vous aussi fou que moi?

Les yeux de la trolesse luirent alors d'une lueur vengeresse.

- J'ai fui mon village car des homards des sables ont pris le contrôle de la cervelle de mes amis, de ma famille, et ils voulaient me tuer!

-Des homards des sables? Avec une sauce au vin blanc de Théramore, ça peut être bon, ça! dit Ahmed en sortant un vieux grimoire et en montrant une illustration du grimoire à Zaba.

"Des homards comme celui-là?" demanda-t-il, en montrant une illustration d'un silithide.

-Oui! Ces sales bêtes je leur cwache dessus! dit-elle, avec la colère lui refaisant retrouver son accent troll.

-Hmm...des homards, dans mon assiette, ça serait pas mal! Mais aussi...mes hyènes m'ont racontées qu'en te reniflant, elles ont sentis la magie en toi...serais-tu mage ?

-Non, je sais juste que je m’énerve, des phénomènes étranges se sont produits...Par exemple, je résisté à l'influence des homards!

-Donc tu es mage! Voudrais-tu être mon apprentie, en cuisine comme en magie, et on réglera leur compte à ses homards, pour la cuisine!

 Le vieil homme, curieusement repassa dans la langue trolle pour demander a Zaba la confirmation du début de son apprentissage:

- Riva is cyaa iyaz mekk or'manley ? demanda-t-il d'un air grave.

-Noh! répondit Zaba simplement, avec dans les yeux un farouche espoir de vengeance envers les silithides...avec l'aide de son maitre, elle tuerait tous les silithides...jusqu'au dernier, pour libérer sa famille...Elle était devenue l'apprentie d'Ahmed le fou.

 

[HRP] Tout le monde n'a pas des facilité en langage troll, donc voici quelques traductions! (merci TRP 2)

"Han..Han riva duti?" = "Qui...qui êtes-vous?"

"Yu wi wassa Zarenn Westallstat, worl nehjo siame is s'machette t'ief cyaa is t'ief, Ahmed !" = "Je m'appelle Zarenn Westallstat, mais tu peux m’appeler comme tout le monde, Ahmed!

"Riva is cyaa iyaz mekk or'manley ?" = "Veux-tu être mon apprentie?"

'Noh!"= "Oui!"



X) L'invité inattendu
 

Révélation

Aux heures chaudes du jour, la vie dans le désert est insupportable, et humanoïdes comme bêtes locales l'ont bien compris.

Ahmed, pour passer le temps dormait donc dans sa tour, en ronflant avec le bruit d'une corne de brume. Son apprentie en magie, Zaba, l’apprentie trolle, ne dormait jamais a cette heure, donc elle s'occupait comme elle pouvait, en chassant les petits lézards du désert qui venaient s'abriter du soleil de plomb dans la fraicheur de la tour d'Ahmed.

Une fois cuits, ils seraient délicieux, pensa t-elle en courant après une de ces bêtes. Le lezard, acculé contre un meuble, décida de rentrer dedans avec un couinement terrorisé.

Patiemment, connaissant l'amour de son maitre pour le rangement approximatif, Zaba ouvrit le meuble précautionneusement, en se demandant qu'allait-elle trouver dans ce meuble...Un fratras tomba au sol, contenant un bilboquet ogre (une massue ornée de pointes), des flacons de vin de Kul'Tiras, un parapluie de la foire de sombrelune, une rose des sables, et mille autres choses aussi incongrues!

Elle soupira de découragement en se rendant compte que sa friandise sur patte s'était échappée, et allait refermer le meuble quand un éclat émeraude attira son regard, il s'agissait d'une magnifique bague en émeraude taillée avec une monture en eternium, ornée d'un symbole magique étrange.

Les trolls, comme les humains, aimant les trucs qui brille, Zaba l'apprentie trolle le passa a son doigt, en se demandant en quoi cet anneau était-il magique...
Dans la langue des mages, que Ahmed lui avait inculquée, elle décida de tester l'anneau dans sa chambre.

"De'ril Zarghosnan byn revelem peuvorisn" incanta-t-elle regardant l'anneau de ses grand yeux rouges en attendant, au minimum une petite étincelle magique.

Mais rien ne se passa, et la trolesse s'assit sur son lit un peu déçue, lorsqu'un raclement de gorge se fit entendre derrière elle dans sa chambre!

Inquiète de ce qu'elle allait voir, elle se retourna lentement, pour apercevoir un elfe de sang mouillé avec des chouchous dans ses cheveux, comme tout les elfes de sang, et portant un caleçon de bain rose avec des fleurs vertes, comme euh...

La trolesse se grattait la tète en regardant l'anneau, alors que l'elfe petit a petit qu'il regardait Zaba, blêmissait.

"Oh mon dieu...un monstre! Je prenait mon bain tranquille quand soudain..pouf! Je suis tombé où? Haaaaaaaaaaa!"

"Ferme-là, t'es au milieu du désert, et il semblerait que je t'ai invoqué accidentellement!" répondit la trollesse agacée par les bruits de l'elfe de sang qui commençait a lui porter sur le système.

"Le désert? Mais c'est horrible pour la peau ça, le sable! Et je suis sûr qu'il n'y a même pas de vendeur de shampoing a la framboise dans le coin! Haaaaaaaaaaaaaaa!"

Zaba, prit une bouteille de vin de Kul'tiras qui trainait toujours dans le coin et s'en servit pour faire taire l'elfe qui de sa voix aiguë commençait a lui vriller les tympans.
Le cri s’arrêta net, et a partir de là, elle tenta de réfléchir sereinement: il semblerait que l'anneau qu'elle avait au doigt lui permette d'invoquer des elfes bruyants et stupides!

"En plus ils ne sont même pas mangeables,a cause de leur nourriture bizarre!" pensa la trolesse en regardant l'elfe qui encombrait le plancher de sa chambre.

D'une légére incantation elle envoya magiquement l'elfe vers l'étendue d'eau la plus proche, vu que ces drôles de bêtes semblaient aimer l'eau! Elle se rappela plus tard que la mer dans le coin était remplie de requins.

Prise de pitié pour l'elfe, elle décida de réparer sa faute en réutilisant l'anneau pour le faire revenir. mais elle ne réussit qu'a invoquer avec l'anneau qu'un chat.
Le chat dans les bras, elle comprit que l'anneau magique invoquait aléatoirement des êtres vivants !

Elle eut une pensée pour l'elfe qui devait sans doute se battre contre les requins, et puis ensuite, elle réfléchit à la façon de cuisiner le chat (en sauce, au grill, ou en bouillon ?), et oublia l'elfe de sang.

Quelques jours plus tard, des pécheurs gobelins de Tanaris firent une drôle de découverte: Sur la côte, durant la nuit, s'était échoué un de ses immense requins qui ne croisent qu'au large.
Dans la mâchoire du mastodonte,les gobelins repérèrent des restes d'un caleçon rose avec des fleurs verte, et des chouchous.
Le requin était mort, mort d'intoxication alimentaire!


XI) Vente à domicile

Révélation

La thermodynamique, comme chacun le sait, repose sur trois principes de base tout le temps applicables, et l'un d'eux est que, si un système reçoit une somme d’énergie, il doit en éjecter la même quantité, et pas forcément sous sa forme de départ.

En Azeroth, ces principes fonctionnent bien, malgré la magie environnante. Tenez, prenons un exemple frappant : une tribu de quinze trolls des sables est sous le soleil brulant de Tanaris. Un gobelin vient les voir pour leur vendre des "verroteries" comme il les appelle.

Les trolls des sables, doivent évacuer l'énergie calorique qu'ils reçoivent du soleil, en courant après le gobelin, par exemple. C'est une méthode peu efficace sur le long terme, mais pour un troll, elle présente le double avantage de s'assurer un repas du soir, et de temporairement se rafraichir par les mouvements d'air en course.

Le gobelin courait fébrilement dans le désert, tâche ardue, car le sable s’effondrait un peu à chaque fois qu'il courait, et qu'il était chargé de sa besace de babioles qu'il ne voulait pas lâcher.
Entre deux ahanement, il trouva le souffle pour dire :

-Et merde...je le savais, j'aurais écouté maman et pas venir faire le con dans le désert! J'ai tellement de bol qu'a tous les coups, quand il pleuvra de la soupe, ça sera une fourchette que j'aurais à la main !

Au détour d'une dune, il s'appuya sur une pancarte, en tentant désespérément de reprendre son souffle, puis il continua avancer, a un rythme plus soutenu.

Cinq minutes plus tard, en posant un œil sur la pancarte, les trolls décidèrent que, finalement, ils n'avaient pas si faim que ça.

"Ami des hyènes entre, ami des... chats meurs ! (celui qui avait écrit la pancarte semblait avoir tremblé en écrivant le mot "chat" tant il l’horrifiait).

Péniblement, le gobelin avança, jusqu’à apercevoir une antique tour elfique, qui semblait comme posée sur le sable chaud désert. Il se traina jusqu'à la porte et s'effondra contre la porte avant d'avoir pu y sonner ! La porte s'ouvrit à ce moment-là sur un vieil humain de grande taille, mais très mince, avec une longue robe violette usée et un turban défraichi de même couleur. Il ressemblait à un...épouvantail pensa Yasnabo Vrilleboulon.

-Euh...bonjour, monsieur, vous êtes le maitre des lieux ? fit le gobelin en tentant de reprendre une consistance après l'aventure qu'il venait de vivre.

-Bonjour, vous êtes quoi, vous, repas pour hyènes ambulant ? fit le vieil homme en souriant largement.

-Euh...je suis Yasnabo Vrilleboulon, vendeur ambulant, et puisque vous me parlez de hyènes j'ai à vous vendre cette magnifique friandise pour hyènes, garantie 100% viande de gnome ! fit le gobelin, ses instincts de commercial revenant au galop, en sortant de sa besace un bout de viande d'aspect douteux.

-Ah ? C'est vrai? Vous en prenez combien? fit Ahmed, l'air vraiment intéressé par la friandise informe.

-20 pièces d'or, mais à ce prix-là, je vous offre aussi un exceptionnel pot d'eau en poudre...utile pour euh...les soins de visages !

-Vendu ! fit Ahmed en alignant les pièces d'or.

-Mais cher client, saviez-vous que...

 Et le gobelin continua à vendre a Ahmed a des prix tout simplement scandaleux les objets les plus improbables les uns que les autres, allant du couteau de 20 kg (utile pour les travaux de précision en laboratoire), un authentique string orc en peau de talbuk retournée, une brosse à dent murloc, un collier en dents d'ours (fait avec de véritables dents de sabre de nuit).

Les poches alourdies de monnaie clinquante, Yasnabo voulait conclure la séance de vente par un objet réellement exceptionnel, qu'il pourrait vendre 100...non 500...oh, allez soyons fous, 1000 pièces d'or a l'épouvantail bourré de fric qu'il avait devant lui ! Avec un sourire d'arracheur de dents, il dit :

-Et voici le clou du spectacle, un objet que j'ai trouvé chez les trolls des sables sur les restes d'un nain a moitié dévoré ! Un magnifique anneau en...euh... (Yasnabo tournait et retournait l'anneau  dans ses doigts en tentant d'imaginer un nom exotique au métal brillant composant l'anneau)...en titane, rubidium avec une pincée de chromium et de...euh...vanadium avec un authentique saphir et des runes magiques dessus! Il possède le pouvoir de vous rendre...euh...invisible...enfin je crois...achetez-le, et vérifiez !

Ahmed prit l'anneau et l’observa en long en large et en travers l'air curieux. En tant que maitre des expériences, il dit au gobelin en ricanant:

-Vous rigolez, c'est de l'éternium infusé laminé à chaud, regardez, ça se voit ! Un seul moyen de le savoir, il possède un petit gout de fricassée de thon à l'ail très caractéristique, permettez, je vérifie !

Et devant les yeux effarés du gobelin, Ahmed mit l'anneau dans sa bouche et le serra entre deux dents. Au moment, où il le fit, Yasnabo vit le vieil humain disparaitre dans un "pop" sonore, le laissant seul dans la tour d'Ahmed.

Quand il se fut remis de ses émotions, sa réaction fut:

"Eh! Ce truc marche vraiment, le vieux me doit 1500 pièces d'or ! Plus les taxes d'essayages et de dégradations potentielles, la TVA (Taxe Variable d'Avarice), l'assurance...il me doit au moins...4263 pièces d'or ! C'est scandaleux !"

Loin, très loin d'ici, dans un autre "pop" sonore, un vieil homme apparut dans un laboratoire d'étude de magie chaotique, a Dalaran.

Devant son regard s'étendait un laboratoire plein de fioles, de poudres d'instruments magiques de précision. D'un geste ample, il fit apparaitre son grimoire qu'il avait laissé dans sa tour, en Tanaris, et commença de nouvelles expériences.

Ahmed poussa un rire satisfait, il allait enfin pouvoir s'amuser !
Depuis quelques semaines, on me signale dans la région de Dalaran des buissons qui bougent, des nuages agressifs, des murlocs intellectuels et des troupeaux d’hyènes volantes. Alors que tous les mages du Kirin Tor se posent encore des questions du genre "C'est quoi ce bord** ?".

J'ai la réponse en un seul mot : Ahmed !


XII) Les cœurs d'or
 

Révélation

Les scientifiques azerothiens s'accordent tous pour dire qu'il existe cinq grandes forces dans l'univers : La force gravitationnelle, la force thermique, la force néantine , la force obscure, et la dernière force, la plus improbable de toute, la force magique. Un bon alchimiste doit pouvoir jouer, transformer et maîtriser ces cinq forces, et sont donc bien moins limités que les mages, qui ne touchent pas aux forces de l'obscur ou celle néantines. Et a fortiori, bien moins limités que les gens normaux, qui ne savent qu'utiliser la force thermique, pour griller un poulet, par exemple !

 

Le poulet sauvage grillait délicatement sur sa broche, surveillé par l’œil expert du chasseur troll Yashbi Nasboda, un troll, qui en ce moment même était en train de réparer d'un oeil expert les flèches que son arbalète tirait habituellement.

Flèches dentelée redoutables comme la mâchoire d'un requin, conçues pour transformer la cible en charpie a l'impact, car pour un troll, c'est bien plus simple de faire bouillon avec la cible après ! Ce troll était surnommé "Flechette".

A coté de lui, se tenait l'ex-soldat de marine de Hurlevent Wrenn Anderson, une véritable montagne de muscle en armure lourde de marine, dont les symboles de Hurlvent semble avoir étés arrachés avec acharnement. Déserteur recherché pour "actions contraires a l'honneur", mutinerie, meurtres, et plein d'autre choses dont il n'ira pas se vanter a jeun. Une grosse épée a lame en dents de scie était posée prêt de lui, la poignée décolorée par la sueur que seul un puissant entrainement pouvait engendrer incitait l'oeil attentif a la prudence. Ses ennemis l’appelaient "Andy", mais ils ne pouvaient le faire qu'une fois. Après ils perdaient la tête. Et pas au sens figuré.

Dernier membre du  groupe de "héros", si l'on peut dire : Cinn Aubeciel. Ancienne apprentie mage du Kirin Tor, devenue prêtresse spécialisée dans la guérison de l'offensive chanteguerre, qui dés la fin du Fléau s'est désengagée. Seul un motif fait briller ses yeux verts : l'or , et elle a rejoint le groupe d'Andy et de Fléchette pour cette raison.

Le groupe se baladait déjà depuis des mois en Norfendre,pillant d'anciennes ruines Bien nées, volant des objets a revendre chez la Horde comme l'alliance, et exterminant sans vergogne ceux qui se mettraient au travers de leur route. Cherchant la gloire, la renommée, mais surtout l'argent !

Cinn mangeait une cuisse de poulet de façon distinguée, alors que Flechette, gêné par ses défenses de troll, mangeait d'une façon assez...peu distinguée ! Wrenn, quand a lui regardait la carte en rongeant un os du poulet, perplexe.

-Ah merde..on s'est encore paumé dans une zone bizarre, on est pas loin de Dalaran, on doit s'attendre a des trucs encore plus dément que ce qu'on voit d'habitude !

-Comment ça ? Rega'd mec, la zone, elle est normale ! avança Fléchette en balançant un os de poulet au loin.

-La zone possède un indice magique élevé, sans doute un mage puissant opère dans le coin, fit Cinn en se relevant.

"Exactement!" fit un buisson proche en remuant des feuilles.

Wrenn tira son épée, et Flechette arma son arbalète.

-Oh merde, faut qu'on se tire d'ici, alors ! fit Wrenn.

-Ca pas être bon pour les esprits, mec, jsui d'accord !

Cinn soupira, et avec un sourire de prédateur, elle se rassit devant le feu.

-Qui dit mage, dit richesse, t'as déjà vu un mage pauvre, toi ? Non, donc on a le moyen de se faire du fric, et pas qu'un peu ! Je me souviens de quelques trucs appris a Dalaran pour retrouver la source de la perturbation magique. On y va, on trucide le mage sénile qui y est, on le pille, et on se casse ! Fin de l'histoire ! Le sourire malsain de ses deux complices s'ajouta au sien, ils n'avaient aucune pitié, aucun cœur, et si les discours moraux les indifféraient, ce n'était pas le cas du langage de l'or !

Des kilomètres et une heure plus tard, ils arrivèrent aux abords d'une chaumière tout a fait banale d'aspect. Avec une habitude que seul plusieurs années de pillage donne, Wrenn défonça la porte dans un mugissement, a coup de pied et il rentrérent dans un laboratoire encombrés des objets les plus divers.
Un vieil homme enturbanné apparut de nulle part devant eux avec un sourire amical aux lévres.

-Ah je vous attendait !

Flechette, plus par réflexe que par gestes conscients, tira trois flèches contre le nouveau venu, mais avant de fouiller la chair de leur cible, les flèches eurent un comportement étonnant:

Une se transforma en colombe, l'autre se transforma en chocolat très appétissant qui tomba avec un petit bruit au sol, et enfin, l'autre ne se transforma pas, mais s'arrêta en l'air et tomba sur le sol.

Wrenn, Cinn et Flechette se regardèrent avec un air ébahi. Devant eux, le vieil homme les regardait avec curiosité, sans une once de crainte, comme si rien ne s'était produit.

-Eyh, ça c'est pas banal, mec ! fit Flechette en ramassant le chocolat et en le mettant dans sa bouche.

-Oh, si j'étais vous, je ferais attention, ça peut être piquant ! Fit le vieux mage en souriant au troll qui mâchonnait son chocolat.

Il le recracha subitement en se tenant la langue, devant l'air toujours ébahi de Wrenn et de Cinn.

-Putain, ça pique ! Saloperie ! Ça mec, tu vas me le payer ! fit-il en se tenant toujours la langue.

-C'est une flèche, normal que ça soit piquant ! Eh oui ! fit le vieil homme en souriant toujours de manière amicale. Et que puis-je pour vous, amis étranges amis des arbustes parlants ?

Cinn tira de sa ceinture son fin cimeterre et l'agita devant le mage.

-On vient pour votre or ! La bourse ou la vie, l'humain, ou je me servirait de la seconde après avoir prise la première ! Fit-elle en souriant de façon malsaine !

-De l'or ? Je n'en ai pas, je suis alchimiste, ma fille ! Je transforme des choses en d'autres, je ne les sort pas de nulle part ! Il faut un objet a transformer en or, et comme vous êtes si gentille, je le ferait pour vous ! lui répondit le vieil homme en turban en souriant toujours avec un air amical et chaleureux, comme si il n'était pas menacé par trois soudards en arme !

Chaque membre du groupe fouilla alors dans ses poches fiévreusement pour trouver quelque chose a transformer en or, mais ils ne trouvèrent rien. Flechette eut alors une idée qui sur le coup paraissait géniale :

-Hé mec, t'as qu'a me transformer en or ! Si tu sais me garder vivant, bien sûr !

-Bonne idée, je veux aussi ! Fit Wrenn en ayant dans les yeux la même lueur fiévreuse dans les yeux. La fiévre de l'or.

-Oui ! Fit Cinn, suppliante.

-Comme vous voudrez, mais ça ne durera qu'un mois, sur des personnes vivantes ! fit le vieil homme.

-Ça sera déjà bien ! Fit Cinn, en sautillant sur place comme une gamine excitée.

Le vieil alchimiste ramassa alors quelques composants sur un plan de travail, et avec une craie, il fit des cercles cabalistiques sur le sol, le groupe des pilleurs étant à son exact milieu.

Et il prononça une formule dans une langue qui n'avait plus été entendue sur Azeroth depuis quinze siécles.
Il y eut un éclair dans la salle, une fumée verte se dégagea et obscurcit la pièce un instant, et quand elle se dissipa, le groupe peut observer que leur peau auparavant normale avait pris des teintes dorées du plus bel effet.

Un observateur externe aurait remarqué, qu’accessoirement, le groupe des soudard étaient maintenant nus comme des vers dans l'atelier, mais les intéressés était tellement émerveillés d'être devenus ce qu'ils cherchaient sans relâche a avoir qu'ils n'en n'étaient plus a ça prêt !

Après avoir ramassés leurs armes qu'ils avaient posées contre un mur , ils prirent le chemin de Dalaran, toujours bercés et en admiration par leur nouvelle forme.

Quand ils arrivèrent dans Dalaran, a chaque coins de rue, les gens murmuraient, et une foule commença a les suivre dans la ville, de plus en plus près. Un troll , une armoire a glace aux muscles saillants humaine armée d'une grosse épée, ainsi qu'une elfe armée d'un fin cimeterre, tous semblant êtres fait d'or pur et tous sans le moindre vêtements, forcément, ça attirait l’œil !

Quand ils virent des avis de recherche a leur noms dans toutes les villes du Norfendre, ils prirent toute la conscience de leur bêtise. Ils n'étaient ni plus riches qu'avant leur transformation, ou plus exactement, ils pouvaient l'être a condition de s'amputer d'un membre ! Ils étaient certes devenus célèbres, mais pas dans le bon sens, très rapidement, tout les aventuriers du Norfendre les cherchèrent.

Après un très rude combat contre de très nombreuses personnes avides que la vue de l'or  (et plus encore d'une elfe nue en or !), le groupe put enfin partir loin de Dalaran.
Et après un mois à se terrer comme des rats dans les coins aux climats les moins supportables du Norfendre, leur souhait disparut, et ils redevinrent comme avant, guéris a jamais de la fiévre de l'or.

Ce groupe, que tout le monde appelle les "cœurs d'or" en souvenir a cet événement ridicule, doit être le seul groupe de mercenaires qui travaille que pour la gloire et qui refuse votre paiement en or avec une grimace si vous leur tendez une bourse de cents pièces d'or !



XIII) La marchande d'arme
 

Révélation

Si vous passez un jour en Norfendre, ne manquez pas la forêt du chant de cristal, c'est un paysage tout simplement unique au monde. Ses arbres translucides, ses couleurs flamboyantes ou froides, suivant l'endroit, ses ruines majestueuses, mais surtout, son calme ! Tout était calme dans ce matin comme un autre : le grillon insouciant se faisait odieusement dévorer par une araignée, qui se faisait dévorée au même moment par un oiseau lascif, qui se fit lui même abattre dans un croassement plaintif par un redoutable tigre a dents de sabre. Tout était calme jusqu’à ce qu'une secousse sismique se fasse ressentir dans toute la forêt, alors qu'une explosion se faisait entendre, accompagnée d'un nuage de fumée noire. Dans les ruines de ce qui avait du être une maison en pierres grossières, se tenait un vieil homme, au regard brillant (à la limite de la folie). Il portait un turban violet sérieusement roussi par l'explosion et ses vêtements simples et usés, qui cachait a grand peine une silhouette très maigre, mais très haute.

-Foutue formule infaisable ! J'ai raté une fois de plus ma recette d’omelette au gnome ! Cela dit, il me manque un gnome, ça explique peut être cet échec, mais je réussirai ! fit Ahmed en se relevant et en époussetant ses vêtements.

Cette formule était le dernier défi alchimique d'Ahmed le fou, et cette fameuse omelette était sensé transformer quiconque en mangerait en version réduite du mangeur. Le vieux fou en voulait pour que sa brave hyène de compagnie lui serve de monture, chose difficile, malgré de nombreux essais, quand Ahmed fait 1 mètre 80 !

Il décida donc de placer dans toute la forêt des pièges a gnome : un boulon ou un bout d'appareil mécanique pour appâter le gnome, et le tout dans un filet a mailles serrées pour le capturer. Le tout agrémenté de clochettes pour indiquer au chasseur quand il reçoit une proie.

En attendant que son piège fonctionne, Ahmed, pour passer le temps  transforma, avec ses talents d'alchimistes incomparables, un arbre en table de banquet débordant de nourriture. Et alors qu'il finissait de manger un clafoutis au myrtilles qui n'aurait pas dépareillé sur la table d'un empereur, quand le bruit des clochettes retentit. Le chasseur enturbanné bondit vers son piège pour trouver une gobeline en train de ramasser les boulons "appâts".

-Que de la camelote, ces boulons, mais bon, si je vends ça a des murlocs ou a des troggs en leur disant que ça va les protéger des malédiction des maladies et des guignols en armure qui viennent leur péter les dents, ca va me faire de la thune ! La gobeline se mit a rire avec un gazouillis d'enfant heureux.

-Ah un gnome ! Parfait, je vais enfin pouvoir faire mon omelette ! Fit le vieil alchimiste en avançant vers le piège en se frottant les mains.

-Ah un client ! Parfait ! Je suis Kirsen Yahabb. Alors, vous voulez quoi ? Armes, fusées ou explosifs, je suis la spécialiste ! fit la gobeline souriant de toute ses dents, visiblement satisfaite par sa rime approximative.

Alors qu'elle se dégageait, visiblement sans efforts, du piège a gnome, Ahmed l'observa de bout en bout :

Lunettes vertes, costard cravate de mise, bottes de cuir, ainsi qu'une envie de s'enrichir obsessionnelle, courante chez les gobelins. C'était une vendeuse de...euh...un vendeur gobelin, quoi, donc avec sur elle le minimum syndical d'explosif, soit de quoi faire sauter un quartier d'Hurlevent, habitants compris.

-Viens par là, tu sera très bien dans mon omelette ! fit l'alchimiste en avançant vers la gobeline.

- Du calme, cher client, envie d'armes à feu ? J'ai ce qu'il vous faut ! Fit-elle en ouvrant son costard, laissant apparaitre dessous une impressionnante collection d'armes a feu de calibres divers, ainsi que d'autres engins explosifs.

Comme un enfant s'arrête devant un magasin de jouet, Ahmed s'arrêta tout net, comme si le fait d'avoir fait exploser sa maison ne représentait pas une raison suffisante pour arrêter de jouer avec des engins a mèches.

-Ici on ne croit qu'a la magie, plutôt qu'en la science, c'est crétin, tout comme dans le Kansas ! Les gens d'ici on oublié la délicieuse odeur de la poudre raffinée, l'odeur inimitable du métal de nos armes chauffées a blanc ! A votre âge, la mort peut survenir rapidement, mais heureusement, j'ai ce qu'il vous faut ! fit la gobeline en parlant a un rythme effréné, et en tournant autour du vieil homme sans arrêt.

Un lourd pistolet, avec le canon du diamètre d'un œuf de poule, apparut comme par magie entre les doigts de la gobeline surexcitée. Elle poursuivit alors :

-Ça, c'est de la vraie magie, regarde l'arbre, là bas !

Une détonation sèche se fit entendre, et l' arbre "là bas" ne fut plus qu'un bout de bois noirci et fumant, des flammèches achevant de s'éteindre dans l'herbe a coté. Ahmed n'avait vraiment pas l'air content et après un sourire outrancier a la gobeline, il utilisa sa connaissance de l'alchimie pour faire exploser un autre arbre, et ce, sous les yeux ébahis de la gobeline.

-Ça c'est de la magie, le gnome ! Fit le vieil homme en craquant ses doigts.

Avec un sourire de défi, la gobeline sortit de sous son manteau ce qui ressemblait vaguement a un long tube en bronze, un percuteur et une recharge de fusées sur le coté, le tout faisant presque la taille de la gobeline en longueur.

Un bosquet fut transformé en cendre dans un sifflement après que trois fusées du lance fusées aient explosé au milieu des arbres.

Une lueur brillante de folie furieuse apparut dans les yeux du vieil alchimiste , et avec un cri a mi chemin entre la chanson a boire d'un nain ivre mort et le feulement de tigre de Strangleronce, il fit une passe alchimique avec ses doigts, et un bosquet encore plus grand disparut, transformé en fumée, dans un craquement sonore.

Mais la gobeline n'avait pas dit son dernier mots face au sourire triomphant d'Ahmed, et ce duel d'explosions se poursuivit longtemps, très longtemps, jusqu’à ce qu'un bataillon de mages de guerre du Kirin Tor venus de Dalaran proche aille voir la source des dégâts cataclysmiques et nuisances sonores. Quand il demandèrent  au vieil homme en turban et en robe roussie qui était au milieu du désastre pourquoi il avait fait ça, il répondit simplement que c'était pour chasser le gnome, et partit ensuite, vers une destination que lui seul connait.

Si vous allez un jour en Norfendre, passez par la forêt du chant de cristal, et vous y trouverez des larges clairiéres, et vous saurez d'où elles viennent.



XIV) La magie des plumes
 

Révélation

Tout les mages d'Azeroth connaissent l'assemblée de la magie, mais tout les mages ne la connaissent pas pour la même chose : Pour certains mages, c'est une occasion inespérée de montrer leurs dernières créations magiques devant leurs collègues ébahis. Pour d'autres, le banquet qui est servi après l'assemblée est une prétexte suffisant pour venir faire semblant de regarder leur confrères parler pendant des heures !

Reginald Alonsius, mage de cinquième niveau, commençait a s’ennuyer ferme, et se battre pour ne pas s'endormir sur sa table devenait un combat de toute les secondes !

L'ennui, c'est que quand vous êtes doyen de l'assemblée des mages, il n'est pas possible de s'endormir sans que le mage qui présente sa derniére création magique ne s’aperçoive qu'on se fout de sa gueule. Ses collègues, eux, dans l'ombre des gradins pouvaient dormir, jouer au poker gnome, ou encore tout simplement se téléporter sans que ca se remarque trop. Pas lui.

L’amphithéâtre où se produisait l'assemblée était situé en haut d'une des nombreuses tours de Dalaran.Tapissée de violet, avec des teintures violettes sur les murs, avec d'immenses vitraux représentant tous le symbole de Dalaran ; Un œil et trois étoiles, sur fond violet.

Au centre de l’amphithéâtre, se tenait le mage qui montrait et expliquait sa trouvaille magique aux autres. C'était actuellement un gnome a la voix couinante assez désagréable qui montrait les effets de son rayon agrandissant Magico/mécanique.

"C'est un grand jour, chers confrères, et je vais faire une démonstration de mon incroyable rayon ..."

L'archimage Alonsius commençait vraiment a trouver le temps long, et après avoir demandé pour la quinzième fois a son voisin de droite combien de temps il restait avant le banquet, il décida de se forcer a regarder le gnome.

"Et regardez, vos cheveux poussent, votre barbe pousse, et vous pouvez regarder dans votre pantalon, c'est pareil !" Fit le gnome avec un sourire enthousiaste. Merci à vous d'avoir écouté ma petite présentation, chers confrères !"

L'archimage, a moitié endormi bredouilla un remerciement au nom de toute l'assemblée, ca ne devait pas être terrible a entendre, mais ca prouvait au gnome qu'il avait entendu un bout de son exposé.

"Bon, euh...chers confrères, quelqu'un veut-il présenter sa dernière invention magique au conseil ?"

Un concert de silence (ponctués de léger ronflements) suivit cette déclaration, et l'archimage allait commander au reste des mages d'aller au banquet, quand subitement, un des vitraux explosa dans un bruit cristallin.

Un hibou de plus de trois mètres d'envergure s'engouffra dans la salle après un hululement de contentement. Le hibou voleta jusqu'au centre de l’amphithéâtre sous le regard vif et brillant des mages a moitiés endormis des gradins. Là, sous les yeux de l'assemblée, le hibou géant se transforma en vieil homme maigre et portant une robe usée et un turban tout aussi usé.

Alonsius gardait la bouche ouverte devant le mage, et un silence suivit l'apparition de l'homme hibou au turban. Personne ne disait mot, on entendait juste le vent siffler par la fenêtre démolie. Même les mages endormis étaient réveillés et alertes, ce qui, venant de leur part montrait l'application d'un effort surhumain.

-Bonjour, je viens vous présenter la magie que je pratique. Parce que bon...il serait temps d'arrêter d'apprendre aux apprentis mages des sorts de boule de feu ou de nova de givre en pensant que dans la vie, ça va leur servir ! Prononça le vieux mage enturbanné en souriant.

L'archimage Alonsius, a présent tout a fait réveillé se hâta de répondre, en faisant des gestes mous pour ponctuer sa réponse :

-Mais enfin, vous voulez leur apprendre quoi ? Balancer une boule de feu dans la gueule d'un ogre des montagnes aura sûrement plus d'effet que de lui dire gentillement d'arrêter de vous frapper avec une massue a pointes !

Les mages avaient commencé a chuchoter entre eux, et un murmure d’approbation courra dans l’amphithéâtre. Pour tout réponse, le vieux sorti de sa poche une pomme verte un peu abîmée par le temps.

-Vous connaissez la magie entropique ? Non ? Vraiment ? Elle pourtant parfaite dans bien des domaines, allant de la téléportation de masse a la cuisson d'un plat de nain rôti !

Une jeune mage en robe violette s'exclama :

-Mais vous êtes timbré, mon vieux ! C'est une magie tellement chaotique qu'en faisant un simple sort pour ouvrir une porte, vous avez des probabilité importante pour que votre cerveau vous sorte par les narines ! Personnellement, je préfère allumer une lampe sans craindre que mon lit, ou même mon chat de compagnie explose !

Ahmed sourit, comme si la mage venait de le féliciter.

-Vous savez, ça demande un peu de maitrise, et vous n'aurez pas besoin de ramasser votre cervelle par terre ! Et regardez !

Il jeta a la mage la pomme. Alors que la pomme allait toucher la mage, elle se transforma subitement en chat aux yeux verts pommes. La mage poussa un cri strident et partit en courant, quand le chat étonné et furieux planta ses griffes dans le bras de la mage.

Alonsius, de plus en plus mal a l'aise, était en train de se demander si ce vieux dingue n’était pas aussi puissant que Medivh. L'archimage, bien que mage du onzième arcane (qui en compte treize), se dit qu'il fallait mieux éviter de titiller le vieil homme sur ses capacité en combat, car sinon...

-Votre magie est très utile pour transformer les pommes en chats, mais vous savez combattre autrement qu'en jetant sur les ennemis des chats ? Fit le mage barbu a la droite de l'archimage Alonsius.

-C'est bien, simple, je vais prendre un volontaire ! Fit le vieil homme toujours souriant, en cherchant des yeux une personne dans l'amphithéatre qui serait le malheureux cobaye.

Curieusement, a ce moment là, les têtes se tournèrent vers le chef de l’assemblée, l'archimage Alonsius.

-Vous ! Fit Ahmed en souriant, désignant Alonsius.

Le teint de l'archimage devient blafard alors qu'il descendait les marches vers Ahmed.

-Jetez-moi votre plus puissant sort de combat, je vous prie ! fit Ahmed , l'air toujours aussi insouciant.

-Euh..mais...vous allez avoir mal, voir même mourir, en fait. Sûrement, en fait. Fit l'archimage hésitant.

-Allez-y !

Alonsius incanta alors la malédiction imparfaite de Verstecake, un terrible sort qui consume jusqu'aux os sa victime. Normalement. Il y eut un éclair bleuté, vers Ahmed, qui claqua juste des doigts, transformant l'éclair en une pluie de gâteaux secs, qui tombèrent sur le sol avec un petit bruit.

Voyant cela, Alonsius paniqua et jeta sur le vieux mage tout sortes de sortilèges les plus divers , et des choses étranges se passèrent dans l’amphithéâtre, comme un sortilège mortel qui se transforma en vol de colombes, ou une malédiction d'agonie en cocktail branché. Ahmed, au milieu de la tourmente, sortit un sachet de graines, et commença a nourrir les colombes, se contentant de temps en temps d'agiter un doigt pour arrêter un sort mortel lancé par un mage affolé. La panique se propagea a tout les membres de l'assemblée, qui commencèrent a fuir en désordre vers l'entrée.

Ahmed regarda les mages s'enfuir en haussant les épaule, et regarda la fenêtre brisée par laquelle il était entré. Il écarta ses bras comme le ferait un oiseau, et ils se transformèrent en ailes, alors que son corps se couvrait de plumes grises et blanches. Ahmed repartit comme il était venu.



XV) La quête du corbeau
 

Révélation

Seul, sur une île déserte, sans eau ni nourriture, vous feriez quoi, vous ? Certains parleraient de faire des signaux pour attirer les navires qui peuvent passer Certains autres parlaient d'auto cannibalisme. D'autres ont des idées bien plus exotique comme appâter deux tortues et s'attacher à leurs nageoires par une corde tressée avec les poils de leur dos. Mais en définitive, la plupart des gens ne savent pas comment s'en sortir, et font tout pour ne pas être dans cette situation impasse.

 

Dans une mer aux eaux bleu azur, et sous un soleil de plomb, des débris de bateaux flottaient un peu partout sur un large périmètre.

Au milieu de cette désolation, flottait une caisse de grande taille, peut être un mètre cube. Sur son couvercle, des caractères écrits en commun indiquaient que la caisse appartenait à un navire appelé "La rose d'Angvard", basé à Théramore.

Subitement, un corbeau se posa sur la caisse et, d'une vivacité propre aux volatile, il commença à picorer le haut de la caisse en bois. Au bout d'un moment, le couvercle de la caisse s'ouvrit, et un vieil homme grand et maigre apparut. Il portait des vêtements usés qui, un jour avaient dû être violets, ainsi qu'un turban de la même couleur.

Sans surprise, il considéra d'un air détaché ce qui l'entourait. Il ne fut pas non plus surpris quand le corbeau, qui, à l'ouverture de la caisse, s'était envolé, se posa sur le bord de la caisse, près de lui. Pas plus qu'il ne montra de surprise quand le corbeau, dans un croassement, ses yeux jaunes fixant le vieil homme, se mit à parler:

-Croa, croa, quel est ton nom, l'humain ? Sa voix ressemblait furieusement aussi à un croassement long et modulé.

-Zarenn, mais appelle moi Ahmed, comme tout le monde ! Dit-il sans paraître étonné ni effrayé d'être au bon milieu de l'océan, en compagnie d'un corbeau parlant.

Le vieil homme enturbanné sourit et regarda le corbeau :

-Et toi ?

Le corbeau se lécha un moment les plumes avant de pousser un croassement curieux, à mi chemin entre un soupir et un rire asthmatique. Qui pouvait approximativement s'écrire comme "Kewakcroasss".

-Enchanté, Kewak ! Beau nom, au fait !

Ahmed s'arrêta un moment et regarda autour de lui , et se reporta sur le corbeau qui était resté là.

-Tu sais pas la route la plus proche pour rentrer à Théramore ? Je dormais dans une caisse tranquille, et voilà que je me réveille ici ! C'est charmant, mais un peu humide pour moi !

Le corbeau ne répondit pas tout de suite, prenant à nouveau soin de ses plumes avec son bec avant de répondre.

-Croa, croa...je peux te faire rentrer chez toi, mais en échange, tu devra faire quelque chose pour moi, humain !

La face ridée et burinée par le soleil d'Ahmed sourit, et dit aimablement au corbeau :

-Qu'est ce que je peux faire pour toi, Kewak ?

Le corbeau regarda Ahmed, et voleta pour se poser sur son épaule droite.

-Croa, croa, j'ai perdu mon bijou de transformation druidique, je ne peux plus reprendre ma forme originelle. Il a été volé par des nagas, qui vivent sous la mer, pas loin d'où on est, croa !

J’espère que vous avez du souffle, croa !

Le corbeau semblait nerveux, sautillant d'une patte sur l'autre pendant qu'il annonçait la mission au vieil homme enturbanné. En effet, trois nagas avaient commencé à avancer vers la caisse, et, d'une lenteur tout à fait reptilienne, avançaient vers leur proie.

Kewak hérissa ses plumes et se mit à voleter autour d’Ahmed, debout sur la caisse qui ne semblait pas avoir conscience du danger.

-CROAK ! Ils arrivent ! fit le volatile, l'air apeuré.

-Ah ? Des touristes, ça, ils ne sont pas méchants ! Fit Ahmed en donnant un coup de pied dans la tête d'un naga entreprenant qui tentait de monter sur la caisse.

Un autre naga se prit un éclair rose bonbon dans les yeux qui l'aveugla, alors qu'il tentait de faire chavirer la caisse.

-D'accord, pas de souci, monsieur Kewak, j'irai chercher ton bijou dans le fond de l'eau. Fit Ahmed, l'air insouciant en continuant à se battre contre les nagas de plus en plus exaspérés.

L'oiseau voletait nerveusement autour du vieil enturbanné, tentant de crever les yeux des nagas qui sortaient de l'eau.

-Croak, mais...vous ne savez pas respirer sous l'eau !

Ahmed, l'air de quelqu'un qui va plonger dans l'eau regarda le volatile, et au tac au tac, esquivant habilement en même temps les manœuvres des nagas qui cherchaient à attraper ses chevilles pour l'entraîner au fond de l'eau, lui répondit, l'air de rien :

-J'apprendrai, c'est pas grave ! Ah et au fait, c'est madame ou monsieur Kewak ? Tu me l'a pas dit !

Au moment où le corbeau allait répondre, l'air exaspéré, une main écailleuse attrapa une cheville du vieil homme, qui, sans un cri, disparût dans la mer avec les nagas.

Après avoir poussé un croassement de désespoir, le corbeau se posa sur la caisse désertée. Il remit de nouveau ses plumes bien, et secoua la tête de façon étrangement humaine.

-Croaaaaaa...c'est madame...

Le volatile voleta autour de la caisse espérant trouver au moins le corps du vieil homme mais au bout de dix minutes, ne trouvant rien et personne ne pouvant survivre autant de temps sans respirer, il abandonna les recherches pour se poser sur la caisse. Un observateur attentif remarquerait que l'oiseau semblait désemparé. Voire dépressif, ce qui pour un corbeau, est quand même ironique.

Dix, quinze, trente minutes passèrent, et Kewak resta sur la caisse, l'air prostré. Pourtant, une main humaine finit par agripper à la caisse, et dans un effort, remonta sur la caisse. Ahmed, intégralement trempé, mais heureux sourit au corbeau.

-En fait, pour respirer sous l'eau, c'est un peu comme si vous respiriez de l'air, vous vous persuadez que s'en est, et ça marche ! Bon, j'ai eu quelques soucis avec le syndicat de tourisme local, vu qu'ils n'ont pas apprécié que je leur dise que dans leur région, il faisait trop humide. Donc des locaux m'ont un peu attaqué. Mais bon...vous savez ce que c'est, vous faites un feu, et ils fuient !

Kewak le corbeau regardait maintenant avec des yeux ronds le vieil homme, tant ce qu'il disait paraissait hors logique.

-Ah au fait, on dit comment, pour une femelle corbeau ? Une corbelle ? Une corbeille ? fit-il, l"air de réfléchir.

Le corbeau secoua la tête, comme pour chasser les doutes et interrogation qui le hantait.

-Croak, vous avez mon bijou ?

Ahmed souleva son chapeau, et en tira une perle de couleur dorée au bout d'un lien en cuir. Kewak la prit presque immédiatement dans son bec, et d'un geste vif, la mit autour de son cou.

Dans un éclair et dans de la fumée violette, le corbeau se transforma en une jeune elfe de la nuit aux cheveux noir de jais, coiffés d'une façon assez curieuse rappelant étrangement des ailes de corbeau.
Sa peau était blanche comme neige, et les tatouages rituels elfes sur ses joues n'étaient pas sans rappeler, avec un peu d'imagination, un bec d'oiseau. Ses épaulières étaient faites de plumes d'oiseau peintes et reliées ensembles.Elle portait également un cache-cœur en cuir couvrant seulement le haut de sa poitrine, laissant voir de grands carrés de peau nue. Sur le bas, elle portait des bottes montantes en cuir léger qui lui montaient jusqu'aux genoux, ainsi qu'une sorte de kilt en cuir et en plumes peintes. Les yeux brillants de reconnaissance, elle se tenait sur la caisse face à Ahmed.

-Croak...heu..merci, humain ! Je t'en suis reconnaissante, je ne pouvais plus reprendre ma forme elfique sans mon bijou. Je vais te ramener sur le rivage.

Le vieil homme inclina doucement la tête en signe d'assentiment, et rapidement, l'elfe druidesse le ramena sur le rivage, non loin de Théramore.

-Merci beaucoup, encore, humain, si un jour tu as besoin d'aide, souffle sur cette plume en la tenant dans ta main, et je viendrai.

En même temps, l'elfe donna à Ahmed une plume noire qu'elle tira de ses cheveux. Le vieil homme lui sourit aimablement.

-Oui, n'hésite pas à venir me voir, j'aurais des graines pour toi, la prochaine fois ! Et  un perchoir !

Ne sachant pas trop quoi répondre à cette invitation curieuse, l'elfe druidesse poussa un petit rire nerveux, se transforma en oiseau, et s'envola vers le nord ouest.

Resté seul sur la plage, le vieil homme enturbanné resta un moment pour répondre à la question qui lui taraudait l'esprit :

"Mais au fait, la femelle du corbeau, on appelle ça comment ?".

Il haussa l'épaule, et, sans but, il partit vers le nord, suivant la mer.



XVI) L'assassin chancelant (part I)

Révélation

C'était la nuit. Pas le genre de nuits classiques qui se résumait à une obscurité sans saveur ni mystère. Mais une vraie nuit, "LA" nuit.
Celle qui est inondée de Lune, celle qui vous fait avoir l'impression que quand le crépuscule à sonné sur votre ville, vous, et votre univers avez basculé dans un autre monde.
Le genre de nuit qui semble même rendre l’obscurité vivante et chaleureuse, harmonieuse.

C'est dans cette nuit magique que deux silhouettes avancèrent vers une taverne d'une petite ville humaine située au nord des Paluns.

-Kold ? fit la première silhouette, haute et fine, fièrement redressée à l'autre, plus petite et râblée.

-Votre grandeur ? répondit l'autre silhouette d'une voix grinçante, râpeuse comme un coup de scie dans les reins.

Les deux silhouettes étaient arrivées devant la porte de l'auberge du bateau ivre. L'enseigne, un bateau coque vers le haut tanguait doucement sous un léger vent nocturne venu du large.

-Faites ça vite, trouvez-moi votre homme et employez-le, je paierai ce qu'il faudra. Il faut qu'Ahmed le fou meure !

-Compris, votre grandeur, fit sans hésiter le dénommé Kold, en rentrant dans la taverne, son interlocuteur attendant dehors.

A la lueur des torches de la taverne, le dénommé Kold apparut. C'était un petit homme, habillé de vêtements en cuir amples et avec de nombreuses poches. Sa taille, sa démarche, se gestes vifs donnaient en premier lieu à Kold l'apparence  d'un rat. Son visage allongé aux traits fuyants renforçait cet aspect. A tel point qu'on en venait à douter en le regardant si il n'était pas humain, et qu'il allait fuir devant la tapette à souris installée par le tavernier sur le comptoir. Avant qu'on ne remarque, pour qui sait voir, sa vraie nature :

Il marchait souplement dans l'auberge avec l'aisance d'un tigre dans les herbes hautes. Chacun de ses gestes semblaient calculés, et ses mains étaient en permanence placés dans une garde combat rapprochée. Mortelle et efficace. Cet homme n'était pas un rat. Mais un tueur.

Kold chercha des yeux en avançant dans l'auberge quelqu'un ou quelque chose. Il y avait là un groupe de paysans qui parlaient et buvaient fort, un groupe de nains qui jouaient aux cartes, et un unique nain affaissé contre le mur derrière une table occupée par de nombreuses choppes vides, l'air ivre mort.

Kold se dirigea sans la moindre hésitation dans le brouhaha de la taverne vers le nain solitaire, et s'assit devant lui.

-Zrenfladt le chancelant ? fit l'assassin de sa voix râpeuse.

-Lui même répondit le nain d'une voix pâteuse, yeux mi-clos. Il était habillé de vêtements de toile ce qu'il y a de plus banal. A cela prêt qu'on voyait parfois briller dans les plis de ses vêtement crasseux d'inquiétants couteaux de jet.

-J'ai un contrat pour vous. Bien payé.

-Combien ? Demanda juste le nain.

Pour toute réponse, un diamant de la taille d'une noix se substitua au vide dans la main de Kold, sans visiblement passer par des états intermédiaires. Et fut posé par celui-ci dans un claquement sans appel sur le bois abîmé de la table.

Le nain ouvrit un œil et regarda sans surprise le diamant.

-Pas assez dit-il simplement de sa voix trainante.

-Vous ne savez même pas quel contrat je vous propose ! Fit Kold, l'air légèrement agacé.

Le nain écroulé contre le mur de la taverne se redressa un peu, et sourit naïvement à l'homme qui lui faisait face.

-Votre contrat n'est pas un petit contrat, quelque soit la cible, vu le prix initial que vous y mettez ! Doublez la mise, et nous parlerons affaire ! Fit le nain en faisant mine se rendormir.

L'homme face à lui ressembla un court moment à prédateur furieux prêt à égorger sa pauvre victime, avant d’émettre un léger grognement. Du même geste de prestidigitateur, un autre diamant apparut sur la table. Le nain rouvrit l’œil sans avoir remarqué le regard de fauve que son interlocuteur avait posé sur lui.
Il posa la simple question, en empochant les deux diamants d'une main graisseuse :

-Qui ?

Kold sourit doucement et tira d'une des poches un portrait dessiné d'un vieil homme au regard un peu perdu. Ahmed le fou.

Un peu plus tard, à l’extérieur de la taverne, Kold retrouva la silhouette mystérieuse avec qui il était arrivé.

-C'est bon, Kold ?

-Oui, votre grandeur, notre homme est sur la piste, il ne lâchera rien.

La silhouette que Kold appelait "votre grandeur" sembla réfléchir un moment.

-De ce que j'ai vu à la fenêtre, votre "homme" semblait plutôt être un poivrot comme bien d'autre. Pourquoi l'avoir pris ?

La pâle lueur de la lune éclaira un moment le visage de Kold, affichant sur sa face de tueur un sourire incongru, comme un clown dans une entreprise de pompe funèbre.

-C'est Zrenfaldt le chancelant, votre grandeur. C'est un assassin nain redoutable aux armes de lancer, mais uniquement que quand il est totalement ivre ! Il ne rate jamais sa cible !

La silhouette soupira lentement et tourna sa tête encapuchonnée vers Kold.

-Je vous souhaite que votre homme réussisse. Sinon je devrais me passer de vos services, Kold. De façon définitive.

Kold déglutit lentement en comprenant ce qu'une démission signifiait dans son cas. Pour son commanditaire, se passer des services de quelqu'un signifiait toujours perdre la vie dans des circonstances généralement peu agréables. Comme par exemple aller faire un tour au fond de la baie de Baradin toute proche avec les pieds et les mains attachées à 15 kilogrammes de plomb.

-Ne craignez rien, votre grandeur, tout sera réglé, s'empressa de dire Kold, plus pour se rassurer lui-même que pour rassurer son interlocuteur.

Les deux silhouettes s'évanouirent alors dans la nuit, sans un bruit, comme si elle n'avaient jamais existé.



XVII) L'assassin chancelant (part II)

Révélation

Nul ne sait quand la carrière d'assassin de Zrennfaldt commença. Certains parlent d'une nuit sans lune, d'un jeune nain qui aurait vidé la réserve d'hydromel à la pomme de son père avant de s'entraîner aux lancer de couteau sur un petit groupe d'orcs Gueule de Dragon qui s'étaient égarés.

D'autres diraient qu'il n'a pas manqué un seul de ses lancers. Un dernier vous dirait, hilare, que quand les gens de son villages se sont réveillés le lendemain, ils furent stupéfaits par deux choses. D'une, la présence d'orcs tous tués d'un couteau de cuisine planté entre les deux yeux. De deux, la présence d'un jeune nain ivre mort en train de dormir sur le cadavre d'un orc.
Après avoir dessoulé pendant deux jours, et s'être pris la raclée de sa vie pour avoir vidé les réserve de son père, le jeune nain, fut bombardé par les questions des villageois. Est-ce lui qui avait fait ça ? Si oui, pouvait-il faire une démonstration de son don de lanceur de couteaux ? Sa démonstration fut tellement peu concluante à jeun qu'on prétend que son père se serait cassé trois côtes à force de rire devant le manque total de talent de son fils. Il n'avait jamais réussi à toucher la cible une seule fois, même à la plus basse distance.

Cela dit, Zrennfaldt, découragé, et assoiffé demanda une bière. Et après avoir bu une choppe de la taille d'un seau, le jeune nain voulu refaire le test des couteaux. Son père en riait déjà, mais, comme le reste des villageois, il fut surpris par la précision tout simplement surnaturelle de son fils au lancer de couteau.
Mais seulement quand ledit fils était ivre-mort. C'est ainsi que naquit l'assassin Zrennfaldt le chancelant. Le nain, qui, sobre, était aussi inoffensif qu'un clampant des marées, alors qu'ivre, il était aussi mortel qu'un régiment de Kor'Kron en rut.

 

Théramore- Marécage d'Âprefange

C'était un matin pluvieux et brumeux à la fois sur le port de Théramore. Le nain assassin remis bien son chapeau usé sur sa tête. Il n'aimait pas l'eau, même quand elle tombait du ciel.

Selon son employeur, il était sensé trouver sa cible en train d'errer quelque part sur la plage, Plage, qui il le savait, n'était fréquentée que par des créatures sauvages, des contrebandiers et que les gardes de Théramore évitaient soigneusement dans leurs patrouilles. Après tout, ils étaient payés pour garder, pas pour résoudre les problèmes ou risquer de toucher une médaille de courage à titre posthume.

Pour se préparer à son contrat, Le chancelant avait bu une ou deux bouteilles de rhum, parfait pour se mettre en condition. Quand il voyait flou, c'était là qu'il réussissait le mieux.

Il crut voir une une silhouette en train de marcher sur la plage, à environ 200 pas. D'un geste étonnamment fluide et précis pour quelqu'un d'ivre mort, le couteau de lancer du nain alla se planter dans le cœur de sa cible, à deux cent pas de là. Zrennfaldt l'assassin alla en titubant voir sa victime, pour être sûr, et pour récupérer son couteau.
Et grommela de mécontentement en s’apercevant qu'il avait tué un pêcheur de Théramore. Il haussa les épaules et se remis en route, lançant un nouveau couteau à toute nouvelle silhouette qu'il voyait un couteau, et allant voir de plus près ce qu'il avait tué.

Après avoir exécuté par erreur deux pêcheurs et trois contrebandiers portant un masque rouge vif pour cacher leurs visages, il vit une silhouette floue habillée entièrement de violet, portant un turban, et une barbe blanche. C'était sans nul doute sa cible. Le couteau fila à toute vitesse vers le cœur d'Ahmed.

Ahmed le fou, quant à lui, savourait ce magnifique matin pluvieux sur la plage. Vous et moi n'avons pas la même notion de magnifique qu'Ahmed, magnifique pour Ahmed semblerait tout à fait banal ou déplaisant pour nous. En fait, le vieil alchimiste était du genre à dédaigner les choses que vous et moi trouverions incroyables, en prêtant des vertus magiques et irréelles à la banalité.

C'était par exemple le genre d'alchimiste à chercher à transformer l'or en plomb. Ou les grenats de la reine en schiste commun.

Le poète en vous dirait peut être que c'est un don fabuleux. Mais pour bien des gens qui regardaient Ahmed, ça confirmait dans leur esprit ce qu'ils avaient vu au premier abord, soit quelque chose comme : "Il est pas net, ce vieux !". Mais revenons au récit.

Le couteau mortel avançait à une vitesse folle, lame acérée en avant, pointée vers le cœur du vieil homme fou, quand subitement, le vieux se baissa, tombé en admiration devant une palourde commune.

A trente pas de là, le chancelant regardait le comportement imprévu de sa cible. Il n'était jamais arrivé qu'il doive jeter un deuxième couteau pour tuer une cible.

Devant cet évènement sans précédant, son esprit flottant sur une mer d'alcool frelaté, avec de sérieuses voies d'eau dans la cale ne sut que faire. Il fit donc la seule chose que son esprit paniqué lui suggéra de faire, aller tenter d'achever le vieux avec un morceau de bois flotté qu'il avait trouvé sur le sable mouillé de la plage.

Ahmed  se redressa de toute sa taille devant le nain crispé qui approchait en titubant, un bout de rame brisé à la main. Un spectateur jugerait sans doute que le vieil alchimiste ressemblait à un épouvantail délabré planté dans le sable gris de la plage. Ledit épouvantail regarda avec une légère inquiétude le nain assassin avancer vers lui. Non pas qu'il ai peur, mais parce qu’il croyait que le visage crispé du nain était signe de la faim.

-Mon petit, vous allez bien ? Vous semblez avoir faim, non ?

-Tu vas mourir machin ! D'abord je te butte, et ensuite, je mangerai ! beugla le nain perdu.

Le nain tenta d’asséner plusieurs coups amples avec son arme improvisée au vieil homme sans le toucher une seule fois, ses coups étant évités à chaque fois par chance ou par des mouvements involontaire de sa cible. Zrennfaldt finit alors par s'étaler de tout son long sur le sable humide

-Oui, c'est ça, vous devez avoir faim. Pauvre petit ! dit Ahmed, d'un air bienveillant.

Le vieux murmura quelques incantation rapides et inaudibles alors que le nain se relevait difficilement, la barbe et les avant-bras maculés de sable humide. Il chercha alors à retrouver son arme, et armé de son pain d'épice, il se releva. Le nain ouvrit des yeux ronds quand il vit que son arme avait été remplacée par une confiserie.

-C'est mieux comme ça, non, fiston ? Voilà, maintenant, tu peux manger à ta faim ! Fit le vieux qui lui ébouriffa familièrement les cheveux au passage, en le regardant d'un air attendri l'assassin.

L'esprit du nain ivre tenta de trouver une explication logique à ce qu'il se passait, et n'en trouvant pas, décida de se mettre sur "arrêt" quelques temps, le temps de souffler. Le nain retomba alors, sans connaissance, sur le sable, les mains crispées sur le pain d'épice. Ahmed regarda avec étonnement et inquiétude le nain tomber sans connaissance sur le rivage embrumé.

-Sans doute la faim, il faut que le petit mange, aussi, dit-il en secouant la tête, pour lui-même, à voix haute. Il s'agenouilla alors pour tenter de faire avaler au nain inconscient son bout de bois métamorphosé en pain d'épice.

Derrière le vieil homme agenouillé devant le nain assassin comateux, s'était approché trois hommes et une femme en armure de cuir et armés d'arbalètes ou d'épées courtes. Ils avaient tous le même masque rouge en tissu qui cachait le bas de leurs traits.

-Mains en l'air, le vieux, t'es le complice du nabot, non ? Tu vas nous suivre sans résistance, et peut être que tu pourra revoir avant demain ta maison ! Fit la femme d'un ton cassant et cynique.

-Mais avec plaisir, ma petite, mais où allons-nous ? Fit Ahmed, joyeux.

-Ferme-là, tu vas voir ! Vous autres, ramassez le nain, ils vont payer pour avoir tué trois des nôtres ! On les emmène au camp !

-C'est gentil, merci madame ! s'exclama poliment le vieil alchimiste.

-Ta gueule, j'ai dit ! répondit, exaspérée, la meneuse du groupe.

Les séides de la femme s'exécutèrent, les yeux brillants de colère à l'égard de ceux qui avaient défiés la confrérie défias.

 

Quelques heures plus tard, dans le campement des contrebandiers.

 

Zrennfaldt le chancelant émergea lentement du coma dans lequel il était. Il avait tellement mal aux cheveux qu'il avait envie de se couper la tête. Mais à part ça, il était entier, dans sa cage, cage en bois fermée d'une serrure métallique située dans ce qui semblait être une grotte éclairée par des torches. Situation désespérée pour lui, il était presque à jeun, ce qui réduisait ses capacités de combat.

Une forte odeur d'urine empestait l'air de la cellule, n'arrangeant pas son mal de tête.

A ses pieds, son bout de bois-pain d'épice. Et à ses cotés, il avait...

-Ah, bonjour, mon petit, vous allez mieux ? Fit le vieux assis dans la cage à sa droite, un air bienveillant.

Le nain sembla réfléchir dans son esprit embrumé pour savoir qui était le vieux, et en déduisit logiquement qu'il parlait avec sa cible. Vivante, donc. Problème. Mais il décida de jouer le jeu avec sa cible dans le but de la tuer plus tard, une fois celle-ci mise en confiance. Dans l'intimité de son crâne, il se congratula chaudement, c'était un plan incroyablement complexe, pour lui.

-Bonjour euh...machin, on est où ?

-Nous sommes chez une charmante dame qui vit avec des amis dans un campement sur le rivage. Ce sont des gens secrets, mais simples. Tout à fait charmants !  Et en plus, ils ont des couteaux en pagaille, on va pouvoir découper votre pain d'épice, et se le partager. Merveilleux, non ? Le vieux lui parlait l'air exalté, comme si il était retombé en enfance.

C'est le moment que la femme meneuse de la plage choisit pour sortir de l'ombre, le visage toujours masqué de rouge, et accompagnée de deux acolytes portant le même masque.

-Vous deux, vous avez eu l'imprudence de vous mesurer à nous, les défias. Vous allez donc périr d'une manière tout à fait atroce ! Fit-elle d'un air satisfait.

Le nain regarda la femme, l'air fatigué : Les défias ? Ah bah merde, se contenta t-il de dire.

La femme sourit, d'un air entendu en écoutant le constat du nain, mais se retourna en entendant des éclats de voix derrière elle.

-Je te dit qu'on devrait les faire cuire, sur les deux faces ! éclata un des acolytes qui étaient venus avec elle.

-Mais non !  Faut les saigner au couteau ! Rétorqua l'autre, furieux.

-C'est trop cruel, un carreau dans la nuque, et on les donne à manger aux requins !

-Mais t'es abruti, ou quoi ? Autant leur faire le supplice de la planche, vivants !

-On a pas de planche, je te rappelle !

Les yeux de la femme meneuse semblèrent s'embraser.

-Crétins ! Je vous ai dit de réfléchir sur la manière atroce dont on allait les tuer, pas de vous battre comme des murlocs pour un morceau de congre ! Vous faites honte à nos prisonniers !

-Non mais vous en faites pas, madame, il n'y a pas de mal ! Fit Ahmed, d'un ton compréhensif.

-Toi, le vieux, la ferme ! Venez, ramassis de crétin, allons parler de ça dehors !

Les défias s'éloignèrent de la cage, sortant de la caverne en grommelant.

Le nain regarda le vieux fou et se leva, allant en titubant vers la serrure de la cage.

-Bon, le vieux, restez là si vous voulez, mais moi, je me casse. A vrai dire, si vous restiez là, ça m'aiderait pas mal !

Il tenta alors d'enfoncer la porte de la cage. Mais évidemment, la charge d'un nain ivre contre une porte en barreaux de bois massif, ça ne fonctionne pas très bien. Après avoir manqué de s'assommer, il chercha dans la cellule un éventuel outil pour forcer la serrure, sous l’œil attentif et amusé d'Ahmed. Quand ses yeux tombèrent sur le pain d'épice miraculeux transformé par le vieil alchimiste, il le saisit, sans trop savoir qu'en faire. Le gâteau faisait environ 30 centimètres de long pour un diamètre de cinq centimètre.

-Vous devriez manger, mon petit, c'est très bon, fit le vieux en mimant le fait de manger la friandise magique.

Sans trop savoir ce qui lui pris, Zrennfaldt le chancelant mordit dans le pain d'épice, mais il regretta instantanément. Le gâteau avait très bon goût, mais semblait dur comme de la pierre.

-Ah oui, j'ai oublié de vous dire, mon petit, c'est du bois, ce gâteau, initialement ! Donc faites attention, mâchez bien ! Le vieux avait toujours ce sourire agaçant aux lèvres, l'air serein et bienveillant.

Le nain eut alors une idée intéressante, en utilisant comme levier sur la serrure le gâteau hors-normes. Celle-ci céda alors dans un craquement sec, et la porte de la cage s'ouvrit.

-Vous ne restez pas avec nous, mon petit ? On est bien, et nos amis vont bientôt revenir !

Dans un effort surhumain de charité, le nain se poussa à dire :

-Le vieux, vous devriez pas rester là, ils vont nous buter. Vous êtes sérieusement inconscient !

-Je suis fou, pas inconscient, mon petit ! Fit Ahmed, toujours aussi aimablement. D'ailleurs, poursuivit-il, je connais quelqu'un qui peut m'aider à sortir de cette cage, une spécialiste ! Il avait dit ces derniers mots d'une voix si assurée que le nain qui s'apprêtait à fuir, sous l'urgence de la situation, s'arrêta pour rester regarder ce qui allait se passer, le pain d'épice brandi comme une arme dans les mains.

-Mais...la cage est déjà ouverte, je viens de l'ouvrir ! Fit l'assassin, d'un ton désespéré.

Le vieil alchimiste sortit alors des plis de sa robe violette élimée une plume noire, et se mit à souffler dessus. La plume s'envola dans la cage avant de se poser doucement à terre. Au moment où elle toucha terre, elle s'illumina d'une lueur verte émeraude qui brilla un très court moment dans la cellule, si fort que l'assassin nain chancelant dû fermer les yeux.

Quand il les rouvrit, il vit une elfe de la nuit dans la cage là où la plume s'était posée par terre.

C'était une jeune elfe de la nuit aux cheveux noir de jais, coiffés d'une façon assez curieuse rappelant étrangement des ailes de corbeau.
Sa peau était blanche comme neige, et les tatouages rituels elfes sur ses joues n'étaient pas sans rappeler, avec un peu d'imagination, un bec d'oiseau. Ses épaulières étaient faites de plumes d'oiseau peintes et reliées ensembles. Elle portait également un cache-cœur en cuir couvrant seulement le haut de sa poitrine, laissant voir de grands carrés de peau nue. Sur le bas, elle portait des bottes montantes en cuir léger qui lui montaient jusqu'aux genoux, ainsi qu'une sorte de kilt en cuir et en plumes peintes.

L'assassin nain du se demander si il rêvait. Il n'avait jamais même rêvé d'une femme aussi parfaite, à ses yeux. Il avait évidemment déjà vu des elfes de la nuit, à force de voyager dans les territoires de l'alliance, mais jamais il n'avait ressenti une attraction aussi forte pour une femme. Peu importe sa race.

L'elfe regarda autour d'elle quand elle apparut : Un cage, dans une grotte, avec son ami dedans. Et elle était avec lui. Il y avait aussi un nain qui la regardait la bouche ouverte, un nain qui avait un air attendrissant. Pas charmant, mais un je-ne-sais quoi qui le rendait sympathique à ses yeux.

Troublée par cette révélation, elle préféra reporter son attention sur son ami.

-Bonjour, Kewak  ! Fit Ahmed, l'air ravi au visage.

-Bonjour, ami, tu m'as invoqué, tu as besoin d'aide ? Qui te menace ? Fit-elle d'un air farouche.

Le nain racla la gorge.

-Hum...bonjour...euh...madame. Nous sommes menacés par des bandits qui nous ont euh...enfermé ici moi et mon ami !  Fit-il en se rapprochant du vieil alchimiste.

-Ce sont des gens tout à fait charmants, mais un peu collants, il faut dire. Je n'ai pas osé le leur dire, de peur qu'ils se vexent, mais vu qu'ils ne sont pas là...

Il sortit de la cage suivi de Kewak, la druidesse corbeau.

-Sortons d'ici, alors ! dit-elle.

Avec le nain armé de son pain d'épice, la druidesse et le vieil alchimiste allèrent vers la sortie de la grotte qui s'ouvrait sur la plage près de Théramore, un après-midi brumeux.

Mais à peine ils étaient sortis de la grotte qu'ils virent devant eux la femme masquée et ses deux acolytes, épées courtes tirées.

-Vous pensiez vous échapper comme ça ? Avec votre amie qui est venu vous sauver ? Ça ne va pas se passer comme ça, les gars et moi, on a finalement tranché sur ce qu'on allait vous faire subir comme punition atroce ! On va d'abord vous couper en petits morceaux avant de vous laisser aux murlocs ! Un sourire cruel se dessina dans les yeux des trois individus masqués qui prirent aussitôt une garde de combat, face au petit groupe évadé.

L'image de la druidesse sembla alors se troubler pour se transformer dans un nuage de fumée violette en corbeau aux serres impressionnantes qui fondit aussitôt vers la tête de l'acolyte le plus proche. Pendant ce temps, le nain assassin pratiquement à jeun prit son courage (et son pain d'épice) à deux mains pour désarmer d'un coup violent sur le poignet un des acolytes. Il l'expédia d'un coup sur le crâne dans le pays des songes sur le sable humide.

Il regarda instinctivement à la fin de son combat du côté de l'elfe qui lui avait tapé dans l’œil, pour voir que le combat ne se passait pas si bien que ça : La druidesse métamorphosée avait griffé sévèrement le visage de l'acolyte qui était maintenant en sang, mais elle semblait avoir été touchée à une aile, car elle n'esquivait plus les coups rageurs d’épée qu'en sautillant autour de lui et en voletant.

Il fit alors ce qui s'imposait : Il sortit de sous son manteau crasseux une flasque de whisky pur feu, recette naine qu'il gardait pour les grandes occasions. Il la but d'un seul trait, et l'esprit embrumé et la vision floue, il lança le pain d'épice vers l'acolyte qui menaçait Kewak.

L'acolyte avait coincé le corbeau blessé dans un coin et s'apprêtait à l'achever d'un arc de cercle meurtrier de son épée quand soudain, il s'affaissa comme une masse, assommé, le pain d'épice enchanté retombant à ses côtés.

Zrennfaldt le chancelant chancela le plus rapidement possible pour lui vers l'elfe qui avait finalement retrouvé sa forme elfique. Pour une fois, il regretta de ne pas y voir clair et de chanceler. Pourtant, cette fois-ci, contrairement à toutes les autres, il avait l'esprit très clair.

Il s'agenouilla auprès de l'elfe qui gémissait doucement, en se tenant le bras gauche ensanglanté. Quand Ahmed le fou revint de son combat contre la meneuse défias (qu'il avait fini par transformer en lapin des dunes en se trompant de sortilège contre elle), il vit le nain encore alcoolisé en train de soigner l'elfe avec un fond d'alcool sur la blessure et de la panser, en train de se regarder longuement, sans paroles.

-Ca va, les gens aux masques rouges ne vous ont pas trop blessés avec leurs couteaux à gâteau ? Fit le vieil homme.

Le nain se tourna vers Ahmed, et lui lâcha en souriant, ayant l'esprit toujours aussi clair :

-Non, ça va mon pote, merci ! Il se permit même de sourire, chose qu'il ne faisait habituellement jamais, surtout face à quelqu'un qu'il aurait du liquider en début de journée, chose qui ne comptait plus pour lui maintenant, en final. Il avait trouvé bien plus.

-Ca ira, merci, Zrennfaldt va m'aider à rentrer vers Théramore, et on se débrouillera ensemble là bas. En disant ça, les plus observateurs d'entre vous auraient pu remarquer que l'elfe rougissait légèrement.

-Ah, parfait !  Moi, je vais devoir vous laisser, j'ai laissé je ne sais pas où sur cette plage mon chapeau, il faut que je le retrouve, et si vous venez avec moi, il se cachera !  Je vous rejoindrai plus tard, vous en faites pas !

L'elfe et le nain se regardèrent avec un sourire entendu au coin des lèvres, regardant le vieil alchimiste s'en aller tranquillement.



XVIII) Un vieil ami

 

Révélation

Pilleur de tombe, en Azeroth est un métier qui peut s’avérer très dangereux. Et je ne parle pas que des pièges présents dans certaines tombes pour protéger leurs occupants et leur trésor mortuaire. Non, je parle du fait qu'un cimetière azérothien contient très souvent des autochtones qui ne sont pas vraiment vivants, mais pas vraiment morts non plus. Et qui ne crachent pas sur la viande fraîche des pilleurs de tombes qui fait l'erreur de pénétrer dans leur habitat naturel.

Kenneth Doyle est une de ces personnes qui avancent sans se poser de question. Laissant leur survie entre les mains de leur chance, leurs instincts et de leur flair.

Leur volonté forte leur permettait de relever tous les défis, et d'endurer toutes les privations.

Tenez, là, Doyle aurait bien aimé ronger un os, vilaine habitude qui était née lors de sa transformation en worgen.

Mais il préférait combattre le squelette propriétaire du fémur qu'il convoitait qui le menaçait d'une épée rouillée en cliquetant.

Un vrai pilleur de tombe, quoi.

Une fois le squelette réduit en morceau sur le sol, Kenneth écouta un moment les bruits dans le cimetière de la colline aux corbeaux dans lequel il se trouvait. Silence relatif troublé par quelques gémissements de goules au loin. Os entre les mâchoires, il décida que le moment était choisi pour prospecter la tombe de son adversaire squelettique.

La malédiction worgen avait au moins eu un aspect bénéfique sur lui : maintenant, pour son métier de pilleur de tombe, il n'avait plus besoin de pelle. A l'aide des griffes puissantes de ses pieds, il creusa en un temps record la tombe, à la recherche de babioles de valeur à revendre.

C'est là qu'il vit l'homme.

Un humain. Grand, assez maigre, portant une robe mauve défraichie et un turban de la même couleur. Sans doute un mage, pensa-t'il. Il était apparu dans le cimetière comme si il venait spontanément de pousser du sol putréfié.

En le voyant s'approcher vers lui, Doyle ne put s’empêcher de penser que cet homme ressemblait à une sorte d'épouvantail qui aurait appris à se mouvoir.

A tout moment, il s'attendait à voir des brins de pailles sortir de ses bottes et manches.

-Excusez-moi, mon brave, je cherche un ami. Gustav Von Krieg, vous connaissez ? Fit l'épouvantail sur le ton de la conversation.

Doyle s'étonna : Il était un worgen, tenant un os humain entre les dents, dans un cimetière, la nuit. N'importe qui aurait fui sans demander son reste, ou même mieux, n’aurait pas approché le cimetière sans être soit complètement fou, soit escorté par une troupe lourdement armée.

Doyle recracha le fémur humain qu'il avait entre des mâchoires, qui décidément nuisait à son image

-Von Krieg ? Il est mort depuis cinq ans, vous arrivez trop tard, mon vieux ! Fit-il cyniquement.

Tout pilleur de tombe s'intéressait à la rubrique nécrologique de sa région, comme un pêcheur s’informe avant de sortir en mer des horaires des marées. Histoire de voir les nouveaux sites de fouilles. Il n'était par exemple pas rare, que dans certains cas, les tombes des riches soient fouillées le lendemain de leur mise en terre. Dans certaines régions, on parlait même d'un système de quotas entre pilleurs de tombes !

Le vieil homme ne sembla pas vraiment étonné par la remarque de Kenneth Doyle, et sourit amicalement :

-Oui, je sais, ça. Mais j'aimerai lui parler, c'est assez important.

-Il est mort, votre ami, mon vieux ! Mort ! S’emporta Doyle.

L'épouvantail le regarda toujours sans la moindre crainte, ni sans paraître le moins du monde affecté par ce qu'il disait.

-Oui, mais je veux aller le voir, vous sauriez où le trouver ?

Kenneth secoua la tête. Le vieux était manifestement timbré.

-Je ne sais pas où il est, non !

-Ah, je vais demander mon chemin, alors, je reviens !

Kenneth regarda incrédule le vieil homme avancer parmi les tombes et s'arrêter devant une tombe moussue. Il vit ensuite l'épouvantail sur pattes frapper du pied trois fois, et la terre remuer au niveau de la tombe.

Avec horreur il vit une goule sortir de terre et avancer vers le vieil homme.

Même si les pilleurs de tombe ne sont pas particulièrement altruistes, il décida en un éclair de tenter de sauver le vieux dingue. Il arracha de terre la croix en bois vermoulu d'une tombe proche et fonça vers la goule, prêt au combat, quand il s'arrêta net, éberlué pour la seconde fois de la journée. Tellement qu’il en lâcha son arme improvisée.

Le vieux mage parlait à la goule...qui lui répondait par des borborygmes heureusement incompréhensibles.

-Vous dites ? A droite, et ensuite à gauche ? Près du grand chêne mort ?

La goule émit quelques bruits incompréhensibles face au vieil homme.

-Parlez plus distinctement, voyons, on vous entend mal !

La goule sembla articuler un peu plus, et le vieil homme hocha la tête.

-Merci mon ami ! Il attrapa la main de la goule et la serra avec effusion. La goule hocha la tête et Kenneth crut entendre la goule dire "De rien !". Mais il voulut garder l’espoir de s'être trompé.

La goule se ré-inhuma rapidement dans sa tombe, et le vieux mage se tourna vers Doyle.

-Je connais le chemin, si vous voulez venir, ça sera intéressant, je pense !  Une fois encore sur un ton de conversation, comme si il proposait une balade champêtre en campagne. A cela près que la balade en question se passait dans un cimetière rempli de goules cannibales et d'autres choses déplaisantes rampant dans le noir.

Doyle se dit que vu l'état mental du vieux, mieux valait ne pas le contrarier. Résigné, il le suivit au milieu des tombes.

Il ramassa prudemment une pelle probablement abandonnée par un confrère malchanceux, et se remit en route.

-Heu...et monsieur, vous vous appelez comment ? Fit Doyle, l'air nerveux sa pelle toujours à la main.

-Appelle-moi Ahmed, mon garçon ! fit le vieux mage en avançant tranquillement au milieu des caveaux moussus comme si il avançait dans son jardin.

Le worgen et l’humain avancèrent jusqu'à un tertre moussu surplombé d’un vieux chêne mort. Ce qui restait de ses branches et de son tronc à l’écorce noire prenait des formes déplaisantes à l’œil dans la pénombre du cimetière.

En dessous se tenait une volée de marches descendant dans les ténèbres jusqu'à une grille en fer, entourée de deux pots de fleurs fanées.                                                                              Sur le linteau de la grille, on pouvait lire

GUSTAV VON KRIEG - GRAND ALCHIMISTE ROYAL

Suivi d’une date de naissance et mort, la mort datant de cinq ans auparavant.

Ahmed s’approcha de la grille sans aucune crainte, et tenta de l’ouvrir, visiblement sans succès, la serrure étant fermée.

-Attendez, je suis pilleur de tombe, je connais ce genre de serrures, c’est simple, il faut être délicat avec elles, c’est comme avec les femmes !  fit Doyle en avançant vers la grille en reniflant doucement la serrure…avant de lui donner un grand coup de pelle dans un DONG à réveiller les morts encore couchés.

Un observateur externe à la scène aurait douté des capacités de séduction de Doyle. A sa décharge, c’est un worgen, et ces gens-là n’ont pas la même conception de l’amour que nous. Un orc comptera sa gentillesse en coups amicaux dans le dos à tuer un bœuf, un nain comptera sa gentillesse en choppes qu’il vous offrira. Pour un worgen, qui sait ? Peut-être que les coups de pelle sont comme les chocolats ou fleurs pour vous ?

Malgré de nombreux coups de pelles, la porte comme la serrure restaient intactes. Le vieux mage regarda le worgen s’escrimer contre la grille « délicatement », sans succès et fouilla derrière un pot de fleur flétri, et en retira une clef rouillée qu’il introduisit délicatement dans la serrure, qui tourna dans un grincement, ouvrant la porte sans bruit, sous l’œil toujours étonné de Kenneth Doyle.

L’ouverture du caveau était là, béante, devant eux, et pas un bruit n’en sortait, et des courants d’air frais au ras du sol semblaient aspirer les feuilles mortes qui traînaient au sol, fouettant les chevilles des deux visiteurs, comme pour les pousser à entrer dans la tombe décrépite.

Le vieil homme s’engagea sans hésiter dans le caveau, tenant derrière lui un Doyle armé d’une pelle et terriblement méfiant. Ils défendirent une volée de marche pour arriver à une grande salle. Un cercueil habilement décoré trônait en son centre, et autours, dans les ténèbres, s’ouvraient d’autres chambres mortuaires, probablement.

L’œil exercé de Doyle se mit instantanément en branle. Le diamant d’Azeroth de la taille d’une noix serti dans le couvercle devait valoir facilement trois ou quatre de ses années de métier, et les quatre rubis cardinaux sertis en croix autour du diamant devaient facilement valoir chacun...il arrêta momentanément son calcul quand il s’aperçut qu’il tirait une langue longue de dix centimètres. Par chance, le vieux qui était avec lui n’avait rien remarqué, se contentant de regarder la pièce d’un air détaché.

Doyle s’apprêtait à avancer d’une patte, quand un bras fin, mais noueux lui barra la route. Il regarda son propriétaire et vit Ahmed le regarder en souriant gentiment, comme si il parlait à un enfant.

-N’avancez pas, mon petit, vous pourriez vous faire très mal ! Fit-il en désignant le sol et le bas des murs couverts de toiles d’araignées.

Le pilleur de tombe regarda les endroits désignés et vit au bas du mur des orifices fins servant à lancer des fléchettes magiques empoisonnées ou maudites. De véritables saloperies qui tuaient presque à coup sûr, en restant actifs indéfiniment, la plaie de sa profession.

Il regarda plus attentivement les dalles que le vieux lui avait montrées et frémit. Il s’agissait de dalles magiques dont le simple fait de poser un pied dessus pouvait, selon l’humeur de l’architecte au moment de la construction du tombeau vous incinérer, vous empaler ou invoquer des scorpions venimeux dans vos sous-vêtements.

Une sonnerie invisible s’était mise en branle dans son esprit quand il avait passé la porte du caveau. Quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose que la présence de pièges mortels et sophistiqués ne pouvait totalement expliquer.

-Gustav ? Oh hé, bonsoir, vieil ami, je suis ici pour le travail, tu sais, les potions ? Fit Ahmed dans le tombeau, en regardant autour de lui en restant prudemment sur place, hors de portée des pièges.

Tout d’abord rien ne se passa, et lentement, il vit avec horreur le couvercle du cercueil coulisser lentement, poussé par une main sèche, blanche comme la neige. Puis un buste apparut, puis une silhouette complète. Un homme se levait lentement du cercueil avant d’aller à leur rencontre, tout aussi lentement. Il était de grande taille, quoiqu’un peu tassé par l’âge. Sa peau ridée par l’âge blanche comme la neige tranchait avec sa chevelure noire de jais. Et ses yeux...ses yeux avaient un aspect déplaisant que je vais éviter de décrire ici, mais cela ne semblait pas le gêner car il semblait voir tout.

Il était aussi remarquablement vêtu, avec une robe de mage encore en bon état, bien qu’élimée par endroit, des bijoux cabalistiques aux doigts et un chapeau haut de forme mité.

-Bonsoir, ami, vous allez bien ? Fit la drôle d’apparition à Ahmed en lui tenant une main décharnée. Il ne parut pas s’offusquer que Doyle ait le poil hérissé, et que les jointures de ses doigts soient blanchies à force de serrer le manche de sa pelle.

-Est-ce que tu crois qu’on peut...hum...descendre, fit le vieil homme en montrant le sol piégé du caveau.

Une voix assez curieuse, lente, roulant les R et faisant des arrêts comme pour respirer se fit entendre. Une voix qui avait tout son temps. Forcément, quand vous êtes mort, vous ne vous souciez plus vraiment du temps qui passe.

-Oh..oui, excusez. Une vieille habitude, je n’aime pas que les pilleurs de tombe cherchent à me voler mes vêtements où mes livres. Surtout qu’ils ont des torches, ça noircit mes murs, ensuite pour nettoyer tout ça, je ne vous raconte pas ! 

Le mort fit quelques gestes subtils de ses doigts, pour annuler les sorts, puis s’exclama :

Entrez, je vous en prie ! Je peux vous offrir quelque chose à boire ? Je ne bois plus guère, mais je garde encore quelques bonnes bouteilles au frais !

Le mort vivant s’enfonça d’une démarche un peu incertaine dans un des caveaux adjacent au sien, et revient avec une bouteille de porto tirassien et trois verres légèrement poussiéreux.

Une table et des sièges de pierre surgirent de nulle part dans le caveau, et Kenneth Doyle pu voir le mort et le vieux s’y assoir comme si ils avaient toujours étés là, la bouteille entre les deux. Il s’assit aussi, de crainte de contrarier son hôte, et lapa aussi poliment possible le verre de vin qu’on lui tendit.

Ahmed et le mort commencèrent alors à discuter.

-Et que pensez-vous de l’usage du thym des trolls et du soufre fondu pour transformer un lapin en horloge gnome ? Avec le bon schéma de fabrication, on arrive à un bon résultat, à un souci près, la pendule retarde de treize minutes, vous sauriez comment corriger ça, cher ami ?

Le mort sembla réfléchir quelques instants, avachi sur sa chaise comme un cadavre dans une charrette.

-Utilisez une carotte, cher ami, et vous verrez, vous réglerez l’heure !

-Oh, c’est donc ça !? Et que pensez-vous de...

Kenneth cessa rapidement d’écouter le babillage des deux fous, pour lorgner lentement vers les pierres précieuses encastrées dans le cercueil du mort-vivant accueillant.

Sa cupidité lui faisait de nouveau tirer une langue d’un décimètre de long, ce qui faisait décidément mauvais genre.

Comme lorsqu’il se baladait en ville, regarder des femmes qui lui plaisaient sans se prendre une baffe était d’une difficulté sans pareil pour Kenneth. Forcément, les worgens et humains divergent sur certains points, sinon la malédiction worgen ne serait pas une malédiction.

Le couvercle incrusté de pierreries du cercueil était à portée de main, il n’avait plus qu’à tendre la patte, et à filer tant que les deux croulants étaient en train de babiller.

Il tendit la patte comme pour admirer la douceur de la pierre froide polie du couvercle, et il l’approcha comme si de rien n’était du diamant et des quatre rubis incrustés. Kenneth jetait aussi de rapides et furtifs coups d’œil au vieux et au cadavre parlant pour vérifier que son larcin passerait inaperçu, quand il eut une sensation désagréable.

Un peu comme si quelqu’un vous fixait dans le dos. Au même moment, il sentit un poids tomber sur sa main. Quelque chose de froid, d’inerte, un peu comme si un steak haché fraîchement décongelé vous tombait sur le dos de la main. Il regarda lentement sa main posée sur les pierreries du cercueil et vit le poids mort dessus. Littéralement.

Une main à demi décomposée et séchée était sur la sienne. Le regard de Kenneth remonta avec inquiétude le long du bras décharné pour regarder la figure de la chose qui...

Une goule le dévisageait en marmonnant dans une langue que seules les goules connaissent.

Gustav Von Krieg et Ahmed le fou se retournèrent en entendant un couinement étouffé, le même genre que si vous écrasiez par inadvertance la patte à un chien.

Ils virent Doyle aux prises avec une goule, le worgen tenant d’une main les pierres précieuses, de l’autre la pelle qui ne l’avait pas quitté.

La voix trainante du maître des lieux se fit entendre

-Laisse-le, Coshan, c’est un invité, on ne mange pas les invités. Seulement les pilleurs de tombe.

La goule tourna ce qu’elle avait de plus ressemblant à un visage vers le maître des lieux, et se mit à grommeler :

-Oui...maître !

Ce qui restait des yeux du maître des lieux se posèrent sur la main de Doyle.

-Oh ? Vous connaissez ce jeu ? C’est mon jeu de dés Dalaran, un excellent jeu, c’est souverain quand je m’ennuie ! Venez, on va faire une partie !

Le worgen réfléchit le plus rapidement à trouver un refus poli à cette drôle de proposition, ne  trouvant pas, son regard se posa sur la porte. Ou plutôt sur la goule qui était devant. Il allait devoir jouer le jeu.

Il se rassit à la table de pierre et posa les cinq énormes pierres précieuses sur la table, et la partie commença. Les dés magiques Dalaran sont des curiosité de mage rarissime faites en rubis et diamant dont la structure taillée sur 6 faces s’étant dans les trois dimensions de l’espace plus deux autres dimensions exotiques dont une bonne partie des gens se passent très bien, seulement connues des mages.

Le mort expliqua d’une voix trainante les règles, et quand il finit, demandant à Doyle de lancer les dés, celui-ci s’aperçut qu’il n’avait rien écouté du tout. Mais bon, vu qu’il fallait lancer ces foutus dès...

-Sept virgule trois !  Beau score, bon garçon, vous promettez d’être un adversaire coriace, fit Ahmed le fou en souriant aimablement.

-A moi de lancer ! Fit-il en attrapant les dés d’une main sèche et noueuse. 3 et bleu ! Beau score !  Je gagne la manche, pour le moment !

La partie dura quelques temps avant que Kenneth, lors de son tour de jeu fit comme par inadvertance tomber un dé de rubis à l’autre bout du caveau.

-Oh, comme je suis maladroit, je vais le chercher !

-Laissez, Coshan va s’en charger ! Coshan ? Le dès, je te prie. Fit le mort d’un ton lymphatique.

La goule et le worgen arrivèrent en même temps au dés, et l’un comme l’autre tenta de le ramasser avec succès

Une cohue en suivit émaillée de grondement de worgen et de gémissement de goule, à tel point que les observateurs de cette lutte ne savaient plus qui était qui.

Doyle sentit sa main griffue se refermer sur quelque chose de dur, il se dit que c’était le dès rubis, et l’enfourna dans sa besace sans plus attendre.

Aussi vite que possible, il quitta alors le caveau, s’attendant à ce que la goule, son maître et le vieux le poursuive, mais il n’en fut rien.

Il entendit juste du fond du caveau Ahmed le fou se désoler. « Mauvais joueur !  Vous aviez pourtant fait un 4 Jaune vecteur 7.5, un joli coup ! Bon, pas grave, on continue !  »

Il détala aussi loin que possible de la colline au corbeau, et une fois dans son campement, dans une clairière au clair de lune, il se mit à souffler. Sa compagne Haolin Aaronson, pilleuse de tombes elle aussi, le regarda comme si il était fou un moment avant de lui demander :

-Alors, Kenneth, t’as trouvé quoi, ce soir ? T’as les yeux aussi brillants que le vieux John quand il a trouvé au fond de son trou un mort avec dix dents en or !

Doyle, triomphant, s’approcha de la souche d’arbre coupée qui leur servait de table, et jeta sur la table, négligemment l’objet qu’il y avait pris, fermant les yeux, l’air digne. Imaginant déjà les cris de joie de sa compagne.

Au lieu de ça, il ne perçut de ses oreilles qu’un reniflement circonspect.

-Mouais. Pas terrible. Ça fait un en-cas, mais franchement, vu sa fraîcheur, il ne doit pas être très bon.

-Hein ? Kenneth ouvrit les yeux, l’incompréhension au visage, et vit Haolin, un des doigts de la goule dépassant de sa bouche, en train d’être croqué dans un craquement sec.

Il en hurla de désespoir.

Sa compagne pilleuse de tombe lui tapota l’épaule :

-Allez, tu trouveras mieux demain !  Viens faire une partie de dès avant le repas !

Doyle hurla alors une seconde fois.

 

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